Alice
Lenczewska est décédée à Stetin (Pologne) le 5 janvier 2012. Elle nous
a laissé son journal spirituel divisé en deux tomes :
Témoignage et Exhortations. Ces textes font partie des perles de la littérature religieuse.
Le journal spirituel d’Alice est parvenu aux mains de l’archevêque
Andrzej Dzięga qui a formé une commission théologique dans le but
d’évaluer le contenu du journal. Il s’est avéré que les écrits d’Alice
Lenczewska ont une profondeur théologique et spirituelle hors du
commun, et qu’ils sont entièrement en accord avec l’enseignement de
l’Église catholique. Sur cette base, monseigneur Henryk Weiman, le
vicaire général, a exprimé son accord pour la publication du journal.
Le chemin vers la conversion
Alice est née à Varsovie en 1934. Son père mourut en avril 1939. Depuis
cette date, Alice et son frère aîné Slavek furent éduqués par leur mère
qui déménagea avec ses enfants en juillet 1946 pour Stetin. C’est dans
cette ville qu’Alice suivit son école primaire et secondaire. Elle
passa son baccalauréat en 1952 et commença à travailler en tant
qu’institutrice à la campagne. Elle suivit des études pédagogiques à
Danzig, puis elle travailla de 1966 à 1975 comme professeur de dessin
technique dans le lycée numéro 1 de Stetin. En 1975, elle devint
professeur de pédagogie et vice-directrice d’une école de formation
pour institutrices d’écoles maternelles.
Avant sa conversion, le catholicisme d’Alice était très superficiel.
Comme elle l’écrivit dans une lettre : « Il y eut des périodes de
plusieurs années pendant lesquelles je vivais en dehors de l’Église,
presque ouvertement en opposition aux commandements Divins. » Elle
recherchait le sens de la vie, le bien et le beau. « La nostalgie vers
ces valeurs me fit parcourir de nombreux pays pendant plusieurs années.
Mais à la fin, je sentais toujours plus clairement le vide d’un tel
style de vie ».
Une joie qui fait éclater le cœur
En 1984, après la mort de sa mère, Alice et son frère Slavomir (qui
connaît 12 langues et qui travaillait comme traducteur) commencèrent à
fréquenter des groupes de prière du Renouveau Charismatique. C’est dans
cette communauté qu’Alice retrouva le sens de sa vie. « À cette époque,
je commençais à lire des livres religieux. Parmi lesquels : La Croix et
le Poignard (David Wilkerson), Nine O'Clock in the Morning (Dennis
Bennett), The Happiest People on Earth (Demos Shakarian), et d’autres
qui parlent du Renouveau Charismatique ». La lecture de ces livres
réveilla sa foi. Le 8 mars 1985, Alice participait à Gostyń à une
retraite pour animateurs.
Elle écrivit plus tard : « Là-bas, il s’est passé quelque chose qui
changea ma vie. Jésus s’y tint devant moi. Plus réel, plus vrai que
tout ce qui se trouvait dans la chapelle, que les gens qui se
trouvaient à côté. Cela arriva après la communion (pendant la Messe),
quand je pensais avec contrition combien j’étais en retard dans mon
cheminement vers Lui. Tout cessa d’exister, il n’y avait plus que Lui.
Sa force, sa puissance, sa grandeur toujours plus grande, et moi
toujours plus petite en comparaison avec Lui. Une masse d’amour si
grande, si exceptionnelle que, face à elle, on ne pouvait que pleurer
son ingratitude. Et ensuite la joie de savoir qu’Il m’aime. Une joie
qui fait éclater le cœur.
Dès cet instant, tout changea : ma hiérarchie des valeurs, la structure
de mes besoins, le but de ma vie. Lui – Jésus-Christ – devint ma seul
valeur, mon seul désir et mon seul but. Et mes moments les plus beaux
devinrent ceux de la rencontre avec Lui : dans la prière quotidienne,
dans l’Eucharistie quotidienne, dans la sainte Communion, mais aussi
dans les activités courantes et dans le service aux autres. Tout ce qui
me manquait et ce que je cherchais pendant tant d’année de par le
monde, Il me le donna. Il me donna beaucoup plus que je ne pouvais
l’imaginer ou le désirer ».
Depuis cette retraite à Gostyń, Alice reçut la grâce de rencontres
mystiques régulières avec Jésus qui lui donnait personnellement des
indications et des exhortations, qui la dirigeait sur le chemin
difficile de la maturation dans la foi et dans l’amour. Alice notait
scrupuleusement tous ce qu’elle entendait de Jésus, et c’est ainsi que
naquirent les deux journaux de son âme : le Témoignage et les
Exhortations.
Jésus lui disait : « Je te demande d’écrire pour que tout le monde
comprenne que Je souhaite m’adresser à chacun : pour le diriger, le
préserver du mal et le conduire sur le chemin du salut; que
J’accompagne tout homme, à chaque moment de sa vie; qu’il faut désirer
M’entendre, M’écouter et accomplir Mes instructions – vivre selon Mes
exhortations. »
À partir de ce jour, tout devint pour Alice « une grande leçon
ininterrompue » pour l’éduquer, la rapprocher de Jésus et la préparer à
l’ultime rencontre.
Le changement radical
En retrouvant Jésus, son plus grand amour et son plus grand trésor,
Alice a radicalement changé de vie. Elle écrivait : « Je me suis
d’abord débarrassée de ma télévision en couleur et j’ai donné l’argent
de sa vente à une organisation caritative. Puis vint le tour d’autres
objets qui occupaient inutilement de la place dans ma maison. J’ai
consacré mon temps, mes forces et ce que je possédais au service de
Dieu et de mon prochain. J’offrais mes malaises et les difficultés de
la vie de tous les jours en tant qu’offrande de réparation pour mes
propres péchés et ceux des autres ».
Alice commença à assister tous les jours à l’Eucharistie, à demeurer
dans l’adoration du Saint Sacrement, à lire les saintes écritures, à
réciter le chapeler, le bréviaire, à jeûner les mercredis et vendredis
au pain et à l’eau. Jésus lui demanda également de s’abstenir
entièrement d’alcool. Son premier confesseur et directeur spirituel fut
le père Walter Rachwalik. Depuis lors, comme écrivit Alice, « la
période de mon errance à l’aveuglette trouva sa fin ».
À la question d’Alice : « Qu’est-ce que je peux faire pour Toi? »,
Jésus répondit : « Tu peux panser les plaies que Je ne cesse de
recevoir. Et qui saignent. Je suis l’Amour Souffrant. Frappé et
maltraité par Mes propres enfants. Par ta tendresse, tu peux atténuer
Ma douleur. Et Me protéger dans ton cœur, parce que beaucoup de gens
m’ont chassé. L’amour doit être sacrificiel, pas accaparant. C’est
alors qu’il est pur et beau – semblable à celui dont Je vous comble ».
C’est Jésus Lui-même qui introduisait Alice dans les mystères de la vie
intérieure : « Je veux te mener loin en profondeur. Là-bas, dans le
sanctuaire de ton âme. Là où personne n’a accès, parce que Je suis le
seul à y demeurer – trop souvent abandonné. Transforme-toi et mûrit
dans cet isolement que Je te donne – pour que tu puisses y demeurer
avec Moi. Vis dans un esprit d’offrande et d’amour pour les gens qui
ont besoin de ton aide ».
Des stigmates invisibles
Au début de l’année 1989, Alice reçut le don de stigmates invisibles :
« J’ai commencé à sentir la douleur ressentie par Jésus, infligée par
ceux qu’Il a appelé à être ses témoins et ses apôtres. La douleur de
Jésus crucifié dans les cœurs qui cherchent leur propre gloriole en se
servant de Lui. La douleur de Jésus dont ils piétinent le Sang en se
concentrant sur eux-mêmes. La douleur de Jésus dont ils ont fait un
ajout à leur propre ambition et leur vanité, pour être consolés par
Lui. La douleur de Jésus abandonné, trahi, vendu, maltraité par les
siens ».
Jésus lui disait : « Tu as reçu le signe de la douleur comme tu le
demandais, pour qu’il te soit plus facile de rester en Moi – d’y rester
consciemment. Je te rappelle Ma présence en toi car c’est ce que ton
cœur désire. […] Les stigmates sont une vraie douleur, surtout
spirituelle. Voilà la vérité et voilà ta part de Ma souffrance de
réparation et de salut ».
Alice participait à la souffrance de Jésus
pour le salut de tous les pécheurs. Jésus lui disait : « Tu participes
à Ma souffrance – dans une petite part, celle que tu es capable de
recevoir. Le temps presse toujours plus, il est toujours plus saturé de
signes qui annoncent la moisson : quand chacun récoltera ce qu’il a
semé. Et l’Église martyrisée atteindra le Golgotha pour réaliser Mon
Sacrifice, et Ma résurrection dans un corps glorifié. »
La prière
Le temps de prière devint pour Alice ses plus beaux moments des
rencontres avec Jésus. Jésus lui disait : « Tout est le fruit de la
prière. Ta vie est comme ta prière : elle reflète l’état de ton âme et
de ton corps, ainsi que tes actions – leur utilité pour la construction
du Royaume de Dieu dans les âmes humaines, pour sauver ceux qui
périssent dans leurs péchés. Tout ce que tu fais avec ton cœur, ton
esprit ou tes mains – si cela doit avoir un sens et une valeur – doit
commencer par la prière, terminer par la prière et durer en elle.
La prière, c’est l’union avec Moi. Parce que c’est Moi qui suis le
début et la fin de tout ce qui existe : l’Alpha et l’Oméga. Sans Moi,
tu ne peux rien faire – rien qui aie une valeur positive. Beaucoup
périssent, le monde est plongé dans les ténèbres à cause du manque de
prière, du manque d’union avec Moi. Tous les efforts, le travail et
l’énergie de tellement de gens qui sont largement pourvus de Mes dons –
tout cela donne de mauvais fruits, infectés par le poison de l’enfer.
L’enfer est là où il n’y a pas de recours à Moi dans une prière
confiante et sincère, là où on ne s’appuie pas sur Ma sagesse et Ma
volonté.
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Quand on ne prie pas, « on se détache de la source de son existence et
l’on est ballotté,
maltraité par soi-même, par les autres, mais surtout
par les puissances spirituelles maléfiques.
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Il y aura autant d’amour, de sagesse et de paix dans ton cœur qu’il y a
de prière. Tu peux donner aux autres ce que tu auras reçu de Moi
pendant la prière – c’est ce qui vaut la peine d’être donné.
Personnellement, tu n’as rien à donner. Ce que tu peux offrir à tes
frères, c’est uniquement : Ma bonté, ton vide, ou bien le mal de
l’enfer. Et c’est ce qui se passe en fonction de la qualité de ta vie
de prière : de sa continuité, de sa profondeur, de son ardeur. Ne pense
pas pouvoir l’emmagasiner dans ton cœur et ensuite l’utiliser
indépendamment. Le Bien, l’Amour et la Sagesse sont une énergie qui
coule de la Source Divine, dans la mesure où tu y est branchée par la
prière. »
Quand on ne prie pas, « on se détache de la source de son existence et
l’on est ballotté, maltraité par soi-même, par les autres, mais surtout
par les puissances spirituelles maléfiques. Nos actions, y compris
celles qui paraissent bonnes, n’ont pas de valeur parce qu’elles ne
sont pas fondées sur Dieu – seule source de bonté.
Et, comme disait la
sainte petite Thérèse, mieux vaut soulever un fil dans l’amour de Dieu
que construire une cathédrale sans contact avec Lui. Un acte né de Dieu
est un bien éternel. Un acte exécuté uniquement par inspiration ou
ambition humaine – sans foi ni amour – accapare le temps et les forces
qui devraient être consacrées à la vie en Dieu. Cela ne développe pas
cette vie mais, en recouvrant Dieu d’orgueil humain, cela peut être
comme la construction d’une tour de Babel qui finira par tomber ».
Alice demanda à Jésus de lui apprendre à prier. Elle reçut cette
réponse : « Adhère de tout ton cœur à Moi. Quand tu as des difficultés,
pense au bien que J’ai fait en général et dans ta vie. Dans les moments
les plus difficiles, prie à haute voix – fort.
Il devrait y avoir sans
cesse dans ta conscience le sentiment de Ma présence avec toi et en
toi. Parle-Moi et contemple-Moi à chaque instant de ta vie, quoi que tu
fasses et où que tu te trouves. Confie-Moi tout, fais tout pour Moi.
Fais tout pour que ta vie soit tous les jours consacrée à Ma gloire. Ne
pense pas à toi, mais à Moi. Alors, c’est Moi qui penserai à toi et qui
prendrai soin de tout ».
Une autre fois, Alice entendit ces paroles : «
Il ne faut pas lâcher le chapelet des mains et il faut M’adorer dans le
Saint Sacrement. Quand tu sens que les attaques de satan arrivent,
quand les ténèbres t’entourent et que tu sens l’oppression dans ton
âme, alors récite immédiatement Sub tuum praesidium, parce que c’est un
exorcisme. »
L’Eucharistie
Dans son journal spirituel, Alice notait les paroles de Jésus au sujet
de Sa présence réelle dans l’Eucharistie. L’Eucharistie, c’est le
Christ Lui-même dans le mystère de sa passion, de sa mort et de sa
résurrection. Dans chaque Eucharistie, le mystère de notre salut se
rend présent : « Je n’arrête pas de te sauver. Ce qui s’est accomplit
il y a deux milles ans sur le Golgotha était et est le signe de ce qui
dure sans cesse, parce que cela existe en dehors du temps dont tu
dépends en tant qu’homme vivant sur terre. Moi, Je suis votre Sauveur
sans cesse et pour l’éternité. Je vous arrache constamment à satan et
Je vous offre au Père, dans la mesure où votre libre arbitre Me le
permet. […]
Moi, Je Me suis offert à Dieu en Sacrifice pour vous sauver. Chaque
homme est sauvé et peut revenir à Dieu – à la Plénitude pour laquelle
il a été créé. Il le peut dans la mesure où il ne rejette pas ce don et
ne méprise pas le don, ni Dieu, auteur du don. […] Ce qui s’est déroulé
il y a deux mille ans sur le Golgotha continue de se dérouler dans une
réalité extra-temporelle. Le Golgotha de Jérusalem – toute Mon
existence dans Jésus de Nazareth – la peine et le Sacrifice de Ma vie
sur terre étaient la réalisation de ce qui continue de se dérouler. Le
signe le plus éloquent, c’est Ma présence dans l’Eucharistie. Je suis
caché dans l’Hostie et, en La mangeant, l’âme Me rencontre vivant et
vrai, bien que Je suis caché pour l’intelligence et les sens du corps ».
Jésus la prévenait de ne pas Le recevoir dans la sainte Communion dans
l’état de péché mortel, « sans y penser ou avec indifférence. C’est un
grand péché et la profanation de Mon Amour, de Mon Don engendré dans le
Sang du Golgotha. »
Le péché et la Miséricorde Divine
Dans les exhortations dirigées à Alice, Jésus lui disait que le malheur
le plus grand dans la vie humaine, c’est le péché, c’est-à-dire le
détournement de Lui. En rejetant Dieu, l’homme se soumet à la
domination de satan, « qui attire toujours plus à lui et qui rend
dépendant. Le plus souvent, il fait cela insensiblement pour ne pas
effaroucher ». Jésus disait : « Le péché mortel Me tue dans le
sanctuaire de l’âme de celui qui a péché. S’il persiste dans le péché,
Je suis mort dans son âme, et son âme est morte. C’est le même état
qu’après Ma mort sur la Croix, parce qu’en Me crucifiant en soi, on
crucifie sa propre âme. Mais tant que l’on est sur terre, il y a la
possibilité de la résurrection de l’âme à travers la réconciliation
avec Moi. Quand quelqu’un Me désire, alors Je ressuscite dans son âme
et Je le sauve pour la vie éternelle ».
Il n’y a donc pas de situation désespérée dans la vie d’un homme. Jésus
nous accompagne toujours pour nous libérer du terrible esclavage du
péché et de satan. Il attend sans cesse de pouvoir nous pardonner dans
le sacrement de pénitence et nous pardonner tous nos péchés. La
confession est le retour de l’enfant prodigue avec l’aide de Jésus.
Alors, comme dit Jésus, le plus important, c’est « désirer revenir,
vouloir revenir, et appeler Mon aide ». Et le confesseur « est vraiment
Mon outil. Indépendamment de la qualité de l’outil ». Jésus nous
prévient que ne pas se convertir, rejeter définitivement Sa
miséricorde, mène à la condamnation éternelle : « Se détourner de Dieu,
surtout par la coupure définitive et la rébellion, est un suicide et un
déicide. C’est tuer en soi ce qui est Divin, et ainsi se condamner à
une souffrance éternelle et terrible, c’est comme s’arracher son propre
cœur ».
La retraite et l’évangélisation
Alice est partie à la retraite en 1987. Elle habitait un petit studio
au dixième étage d’un HLM construit sous le communisme. Depuis cet
instant et pendant seize ans, elle travaillait comme bénévole au bureau
de la paroisse du Saint Sacrement. Alice s’est consacrée de tout son
cœur à l’évangélisation. Elle devint membre de la Famille du Cœur de
l’Amour Crucifié. Le 27 mars 1988 elle prononça les vœux monastiques
temporels dans cette communauté, et les vœux définitifs le 25 décembre
2005.
Elle était aussi fortement impliquée dans la communauté des Apôtres du
Pur Amour, en tant que cofondatrice. Avec d’autres animateurs, elle
dirigeait des séminaires pour le Renouveau Charismatique à l’église de
saint Jean Baptiste, elle animait aussi des rencontres à la maison pour
sa communauté du Renouveau.
Elle lisait le journal « Aimez-vous les uns les autres! », elle
écoutait Radio Marie et en était une donatrice régulière. Elle aimait
beaucoup aller à la sainte Messe et à l’adoration de Saint Sacrement au
sanctuaire du Sacré Cœur de Stetin. Jésus lui disait que c’était le
sanctuaire de Son Cœur.
Elle organisait et elle dirigeait des pèlerinages en Italie, en Terre
sainte et à Medjugorje. Cette dernière destination occupait une place
spéciale dans son cœur. Dans une de ses lettres, elle écrivait : «
Medjugorje est un secours pour ceux qui se noient dans le matérialisme,
dans la débauche, dans les dépendances (15 août 1998) […]. L’amour rend
les gens beaux – sur leur visage et dans leur cœur. Quand les enfants
ont demandé pendant une apparition à Marie pourquoi elle était si
belle, elle a répondu : parce que j’aime… Seigneur, apprends-nous à
aimer, pour que ta beauté descende sur nous et nous rende semblables à
Toi » (Noël 1999). Alice vivait en accord avec les messages de la
Vierge de Medjugorje. Elle a fondé un groupe de prière « Les enfants de
Medjugorje » et elle animait des réunions une fois par mois.
En relation avec les apparitions de la Vierge à Fatima et à Medjugorje,
Jésus disait à Alice : « Moi, tout comme Ma Mère qui apparaît à Fatima
et à Medjugorje, J’appelle tout le monde à la conversion, à la prière
et à la pénitence, pour sauver le plus possible d’êtres humains et le
plus possible de morceaux de terre de la destruction totale par satan
qui sème dans les cœurs la discorde, la haine et l’agression.
Faites
pénitence et priez pour ceux qui ont succombé à la haine, et pour leurs
sacrifices. Ayez confiance en Dieu Un en Trinité, pour que la Paix et
l’Amour soient dans vos cœurs, dans vos paroles et dans vos actes. Ce
n’est qu’ainsi que vous vous opposerez à cette vague destructrice de
haine réciproque et de discorde qui inonde le monde et qui le domine de
plus en plus. C’est la nouvelle œuvre de satan, après la vague du
totalitarisme fasciste et communiste. Maintenant, il s’agit que tous
luttent contre tous, en utilisant les différences ethniques,
nationales, religieuses ou toute autre.
Gardez-vous de prononcer des mots qui sèment l’inquiétude et montent
les gens contre les autres. C’est une période de désarroi dans le monde
et dans les cœurs des gens, parce que les messages qui ont été donnés
au monde (pour revenir vers les chemins Divins, pour prier ensemble,
pour faire pénitence) ont été méprisés par le monde et par ceux qui
dirigent les états et prêchent les différentes idéologies qui
influencent des communautés humaines entières. Des individus ont
accepté les messages appelants à la conversion – et ce sont eux qui
suscitent la paix. Eux sont l’espérance du sauvetage de beaucoup de ce
désarroi qui a commencé, et qui grandit en dépit des slogans fallacieux
ou des efforts de réunification et de paix. Sans conversion, sans Dieu,
rien ne sera réuni et il n’y aura pas de paix.
Au contraire : l’inquiétude et la division vont s’intensifier, et ce
qui se passe en Yougoslavie va s’élargir. Ce pays a méprisé les appels
de Ma Mère qui apparaît là-bas. Que ce qui s’y passe soit un
avertissement et un signal d’alarme pour le monde sur qui pèse la même
menace si les appels à la conversion resteront sans échos. Que cela
soit un avertissement et une correction pour tous ceux qui veulent
construire leur maison et leur vie sans s’abandonner à Dieu, sans
prière, et sans bienveillance envers les autres. Que cela soit aussi un
appel à la pénitence, à la prière et aux actes de miséricorde pour ceux
qui demeurent auprès de Moi et désirent porter le message d’Amour et de
Paix. Amen! » (25 janvier 1999).
Une lutte acharnée pour chaque cœur humain
Le 21 juin 1989, Alice termina la rédaction de son premier journal
spirituel qu’elle appela Témoignage, mais deux jours plus tard, à la
demande expresse de Jésus, elle commença la rédaction de son deuxième
journal intime, qu’elle intitula Exhortations.
Jésus confia à Alice une tâche très importante : qu’elle transmette au
monde entier tout ce qu’Il lui dictait et qu’elle participe à Ses
souffrances pour le salut des pécheurs.
Dans l’une de ses lettres à son amie sœur Thérèse, Alice parle ainsi de
sa petite part de souffrance dans la souffrance salvatrice du Christ :
« Je peux te dire que depuis quelques mois, mon âme est exposée à de
fortes attaques du mal. À tel point qu’il m’arrive d’être épuisée non
seulement physiquement, mais aussi psychiquement. J’ai des moments de
dépression et pensées mauvaises, mais le Seigneur est là – et quand je
m’approche de ma limite d’endurance, Il me sauve, me relève et me
calme. […] Je suis seule face aux attaques du mal, visiblement c’est ce
que le Seigneur veut ».
Dans une de ses exhortations, le Seigneur dit à
Alice : « Si tu savais la grandeur de la bataille qui est en train de
se dérouler! Une bataille acharnée pour chaque cœur humain… Ne pense
pas à toi-même, à tel ou tel de tes sentiments. Ils ne comptent pas
devant l’énormité de la menace de l’enfer qui déferle sur le monde. Les
rayons de Mon Amour ne peuvent pas parvenir jusqu’à la terre s’il ne
s’y trouve pas de cœurs qui soient un portail reliant le Ciel et la
terre. À travers les cœurs humains, Je secours et Je sauve les autres
cœurs mortellement blessés ».
Alice acceptait cela et permettait à Jésus que son propre cœur soit « un portail reliant le Ciel et la terre ».
La dernière étape
Jusqu’en 2010, les rencontres mystiques d’Alice avec Jésus devinrent de
plus en plus rares, puis se terminèrent. Cette même année, on lui
détecta un cancer du rein avec des métastases aux poumons. C’était un
cancer malin. En août, Alice fut opérée et on lui retira un rein. Elle
accepta cette maladie et cette souffrance avec une grande sérénité,
comme un don Divin spécial. Elle n’avait pas peur de la mort parce
qu’elle était sûre que cela consiste à passer vers la plénitude de la
vie avec Dieu.
Après plusieurs séjours dans les hôpitaux et plusieurs
opérations, elle fut reçue le 7 décembre 2011 à l’hospice de saint Jean
l’Évangéliste à Stetin. Elle désirait beaucoup passer les derniers
jours de sa vie terrestre à cet endroit, parce qu’elle voulait assister
tous les jours à l’Eucharistie et ne pas être une charge pour ses
proches. Entourée des soins attentifs du personnel traitant et de la
prière de son frère, de sa belle-sœur et de beaucoup d’amis, Alice
Lenczewska décéda le 5 janvier 2012 à 19h42.
Ceux qui veillaient dans la prière auprès d’Alice l’ont entendue
prononcer une courte phrase qui laisse penser que, juste avant sa mort,
elle reçu la grâce d’une vision partielle de la réalité d’après la
mort. Alice, agonisante, s’exclama en extase :
« Comme c’est beau là-bas! J’ai vu mes parents. Comme Il nous aime! J’étais hors du temps. J’entends tout. Je meurs heureuse ».
Les derniers mots qu’Alice prononça avant sa mort furent : « Jésus,
regarde-moi! Nous brûlons, Jésus! Nous brûlons jusqu’au bout! Tu T’es
consommé jusqu’au bout. Je me suis consommée jusqu’au bout ». Alice a
permis au Christ que le feu de Son amour la purifie entièrement et la
prépare à la joyeuse rencontre avec Lui, face à face au moment de la
mort. Les funérailles eurent lieu le 12 janvier 2012. Une messe fut
célébrée à l’église du Saint Sacrement de Stetin et le corps d’Alice
fut enterré le même jour au cimetière central de Stetin.
Depuis sa conversion, Alice Lenczewska devint le cœur et les mains du
Christ envers les autres, en leur transmettant Son amour est Sa
miséricorde. Ses paroles sont tellement actuelles : « Il faut aimer le
Christ dans les gens, parce que c’est là qu’Il a soif d’amour. Pas dans
les imaginations abstraites, mais dans les personnes concrètes que je
connais et que je rencontre, surtout celles qui manquent d’amour. Il ne
faut pas regarder les autres du point de vue de son propre égoïsme ou
de ses revendications, mais du point de vue de Jésus qui se trouve en
eux, qui s’identifie à eux et qui souffre de ne pas être aimé ni même
remarqué. […] La plus grande menace pour l’Église, et la force qui
détruit sa sainteté, est plantée dans son sein – dans les cœurs de ceux
qui, au lieu d’être le cœur et les bras du Christ, sont ses Blessures »
(24 juin 2009).
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