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Sainte
Françoise Romaine |
Sainte
Françoise Romaine, pénitente romaine (1384-1440). A
treize ans, parce qu'elle était de bonne noblesse romaine,
elle doit épouser Lorenzo de Ponziani. Ils forment un
ménage parfait, amoureux et paisible. Pour le public,
elle est une merveilleuse maîtresse de maison et une grande dame
dans ses réceptions. Mais elle réserve à Dieu ses
conversations les plus longues, dans le petit oratoire
au fond de son jardin. Elle accepte
avec une joie paisible les charges d'épouse et de mère de famille.
Devenue veuve, elle se retire dans la petite congrégation des Oblates de Saint Benoît qu'elle venait de fonder pour les dames romaines qui voulaient s'adonner à la prière et aux bonnes œuvres. Elle mourut chez elle en soignant son fils malade. |
Autre chapitre : les Démons |
La vision de l’enfer - La création des anges - Nombre des
démons, leurs noms et leurs emplois Les limbes Le purgatoire De la gloire des saints dans le ciel |
Vision
de
Sainte Françoise Romaine : la chute des anges
révoltés, leur hiérarchie Dans la
dix-septième vision, Dieu lui montre sa divinité :
elle vit comme un grand cercle qui n'avait d'autre
soutien que lui-même, et jetait un éclat si vif
que la Sainte ne pouvait le regarder en face :
elle lut au milieu les paroles suivantes :
"Principe sans principe et fin sans fin". Sainte Françoise
Romaine vit ensuite comment se fit la
création des anges : Dans la
quarante-troisième vision, elle tint Jésus sur ses
genoux : LA CHUTE DES ANGES RÉVOLTES Dans la
vision XVII, où la création des anges et leur
classification furent manifestées à la servante de
Dieu, Dieu lui fit discerner ceux qui devaient
pécher de ceux qui demeureraient fidèles. Elle fut
ensuite témoin de leur révolte et de la chute
horrible qu'elle leur mérita. Or, elle ne fut pourtant
pas aussi profonde pour les uns que pour les
autres : -- un tiers de ces infortunés demeura
dans les airs, Parmi ces esprits rebelles, il y en eut qui embrassèrent de gaieté de cœur, si je puis parler de la sorte, la cause de Lucifer; et d'autres qui virent avec indifférence ce soulèvement contre le Créateur, et demeurèrent neutres. Les premiers furent précipités sur le champ dans l'enfer, d'où ils ne sortent jamais, à moins que Dieu ne les déchaîne quand Il veut frapper la terre de quelque grande calamité, pour punir les péchés des hommes. Les seconds furent jetés partie dans les airs, et partie sur la terre ; et ce sont ces derniers qui nous tentent, comme je le dirai plus tard. LUCIFER Lucifer, qui voulut être l'égal de Dieu dans le ciel, est le monarque des enfers, mais monarque enchaîné et plus malheureux que tous les autres. Il a
sous lui trois princes auxquels tous les démons,
divisés en trois corps, sont assujettis par la
volonté de Dieu ; de même que
dans le ciel, les bons anges sont divisés en
trois hiérarchies présidées par trois esprits
d'une gloire supérieure. Ces trois princes de
la milice céleste furent pris dans les trois
premiers chœurs, où ils étaient les plus nobles et
les plus excellents ; ainsi, les trois princes de la milice infernale
furent choisis comme les plus méchants des esprits des mêmes chœurs, qui
arborèrent l'étendard de la révolte. ASMODEE Le premier
des trois princes qui commandent sous ses ordres, se
nomme Asmodée : c'était dans le ciel un
chérubin, et il est aujourd'hui l'esprit impur qui
préside à tous les péchés déshonnêtes. MAMMON Le
deuxième prince s'appelle Mammon : c'était
autrefois un trône, et maintenant il
préside aux divers péchés que fait commettre l'amour de l'argent. BELZEBUTH Le troisième prince porte le nom de Belzébuth ; il appartenait à l'origine au chœur des dominations, et maintenant il est établi sur tous les crimes qu'enfante l’idolâtrie, et préside aux ténèbres infernales. C'est aussi de lui que viennent celles qui aveuglent les esprits des humains. LES
HIÉRARCHIES DÉMONIAQUES Ces trois chefs ainsi que leur monarque, ne sortent jamais de leurs prisons infernales ; lorsque la justice de Dieu veut exercer sur la terre quelque vengeance éclatante, ces princes maudits députent à cet effet un nombre suffisant de leurs démons subordonnés ; car il arrive quelquefois que les fléaux dont Dieu veut frapper les peuples, demandent plus de forces ou plus de malices que n'en ont les mauvais esprits répandus sur la terre et dans l'air. Alors les infernaux plus méchants et plus enragés, deviennent des auxiliaires indispensables. Mais hors de ces cas rares, ces grands coupables ne peuvent sortir des prisons où ils sont renfermés. Tous ces esprits infortunés sont classés dans l'abîme selon leur ordre hiérarchique. PREMIÈRE
HIÉRARCHIE Les démons de cette hiérarchie ne sont envoyés sur terre, que, lorsque la colère de Dieu permet que l'orgueil prévale pour punir les nations. [Nous nous trouvons donc présentement dans ce cas.] DEUXIÈME
HIÉRARCHIE TROISIÈME
HIÉRARCHIE La troisième hiérarchie qui se compose de vertus, d'archanges et d'anges, a pour chef Mammon, et habite l'enfer supérieur. Lorsque ces démons sont lâchés sur la terre, la soif des richesses y prévaut de toutes parts, et il n'est plus question que d'or ou d'argent. Quant à Belzébuth, il est le prince des ténèbres, et les répand, quand Dieu le permet, dans les intelligences, pour étouffer la lumière de la conscience et celle de la véritable foi. Tel est l'ordre qui règne parmi les démons dans les enfers ; quant à leur nombre, il est innombrable. LES HIÉRARCHIES DANS L’AIR ET SUR LA TERRE On retrouve ces mêmes hiérarchies parmi les démons qui demeurent dans l'air et sur la terre, mais ils n'ont point de chefs, et par conséquent vivent dans l'indépendance et une sorte d’égalité. Ce sont les démons aériens qui, la plupart du temps, déchaînent les vents, excitent les tempêtes, produisent les orages, les grêles et les inondations. Leur intention en cela est de faire du mal aux hommes, surtout en diminuant leur confiance en la divine Providence, et les faisant murmurer contre la volonté de Dieu. Les démons de la première
hiérarchie, qui vivent sur la terre, ne manquent pas de profiter aussi de ces
occasions favorables à leur malice ; trouvant
les hommes irrités par ces calamités et fort
affaiblis dans leur soumission et leur confiance,
ils les
font tomber beaucoup plus facilement dans le vice
de l'orgueil. Ceux de la deuxième hiérarchie ne manquent pas à leur tour de les précipiter de leur hauteur superbe dans le cloaque impur... [Cela] donne ensuite toute facilité aux démons de la troisième hiérarchie, de les faire tomber dans les péchés qu'enfante l'amour de l'argent. Ces
esprits tentateurs sont sans cesse occupés à
préparer notre perte... Vision de Sainte Françoise Romaine : les activités démoniaques parmi les hommes C'est ainsi que tous les démons, malgré la différence de leurs emplois, se concertent et s'aident mutuellement à perdre les âmes. Les uns affaiblissent leur foi, les autres les poussent à l'orgueil, ceux-ci à l'impureté, ceux-là à l'amour des richesses, d'autres enfin leur jettent un voile sur les yeux et les écartent si fort de la voie du salut, que la plupart ne la retrouvent plus. Le seul moyen d'échapper à ce complot
infernal, serait de se relever promptement de la première chute, et c'est précisément ce que ces
pauvres âmes ne font pas. De là,
cette chaîne de tentations, qui de
chute en chute les conduit au fond du précipice. Lorsque
j'ai dit que les démons qui sont dans l'air et sur
la terre n'ont pas de chefs, j'ai voulu dire
seulement qu'ils n'ont pas d'officiers subalternes ;
car tous
sont soumis à Lucifer, et obéissent à ses
commandements, parce que telle est la volonté de la justice divine. Malgré la haine qu'ils portent aux
hommes, aucun d'eux n'oserait les tenter sans l'ordre
de Lucifer, et Lucifer lui-même ne
peut prescrire, en ce genre que ce que lui permet
le Seigneur plein de
bonté et de compassion pour nous. Lucifer
voit tous ses démons, non seulement ceux qui sont
autour de lui dans l'enfer, mais encore ceux qui
sont dans l'air et sur la terre. Tous aussi
le voient sans aucun obstacle, et comprennent
parfaitement toutes ses volontés. Ils se voient
également et se comprennent fort bien les uns les
autres. Les peines de ceux qui appartiennent à la première hiérarchie sont plus acerbes que celles des esprits de la seconde, et ceux-ci sont plus malheureux que les esprits de la troisième. La même justice distributive préside aux tourments des esprits infernaux; mais ceux-ci sont tous en proie à l'ardeur des flammes infernales. Les démons qui demeurent au milieu de nous, et ont reçu le
pouvoir de nous tenter, sont tous des esprits tombés du
dernier chœur. Les anges commis à notre garde sont
aussi de simples anges. Ces
esprits tentateurs sont sans cesse occupés à
préparer notre perte. Les moyens qu'ils emploient
pour cela sont si subtils et si variés, qu'une âme qui leur
échappe est fort heureuse, et ne saurait trop
témoigner sa reconnaissance au Seigneur. La patience est donc l'arme défensive par excellence. Malheur à qui la laisse tomber de ses mains ! Lorsque ces tentateurs ordinaires rencontrent des âmes fortes et patientes, qu'ils ne peuvent entamer, ils appellent à leur secours des compagnons plus astucieux et plus malins, non pour combattre avec eux ou à leur place, car Dieu ne le permet pas, mais pour leur suggérer des stratagèmes plus efficaces. [Françoise savait tout cela par expérience : il était rare qu'elle fût tentée par son démon seul. D'ordinaire il s'en associait d'autres ; et trop faibles encore, ils recouraient à la malice des esprits supérieurs qui demeuraient dans l'air. Elle était devenue si habile dans cette guerre, qu'en soutenant une attaque, elle savait à quel chœur avait appartenu celui dont le conseil la dirigeait, et qui il était. Lorsque les démons veulent livrer un assaut à une âme habile et forte, les uns l'attaquent de front, et les autres se placent derrière elle. C'est de cette sorte qu’ils combattaient ordinairement contre notre bienheureuse, et elle les voyait se faire des signes pour concerter leurs moyens.] Lorsqu'une âme, vaincue par les tentations, meurt dans son péché, son tentateur habituel l'emporte avec promptitude, suivi de beaucoup d'autres qui lui prodiguent des outrages, et ne cessent de la tourmenter jusqu'à ce qu'elle soit précipitée dans l'enfer. Ces détestables esprits se livrent ensuite à une joie féroce. Son ange gardien, après l'avoir suivie jusqu'à l'entrée de l'abîme, se retire aussitôt qu’elle a disparu, et remonte au ciel. Lorsqu'une
âme,
au contraire, est condamnée au purgatoire, son
tentateur est cruellement battu par l'ordre
de Lucifer pour avoir laisse échapper
sa proie. Il reste pourtant là, en dehors du
purgatoire, mais assez près pour que l'âme le voie et
entende, les reproches qu'il lui fait sur les
causes de ses tourments. Lorsqu'elle
quitte le purgatoire pour monter au ciel, ce démon
revient sur la terre se mêler à ceux qui nous
tentent ; mais il est pour eux un objet de
moqueries, pour avoir mal rempli la mission dont il
était chargé. Quelquefois Lucifer, pour les punir, les loge honteusement dans des corps d'animaux, ou bien il s'en sert, avec la permission de Dieu, pour exercer des possessions qui leur attirent souvent de nouveaux châtiments et de nouvelles hontes. Les démons, au contraire, qui ont réussi à perdre les âmes auxquelles Lucifer les avait attachés, après les avoir portées dans les enfers, reparaissent sur la terre, couverts de gloire parmi leurs semblables, et jouent un plus grand rôle que jamais dans la guerre qu'ils font aux enfants de Dieu. Ce sont eux que les autres appellent à leur secours, comme plus expérimentés et plus habiles, quand ils ont affaire à des âmes fortes et généreuses qui se rient de leurs vains efforts. Tout démon chargé de la mission de perdre une âme ne s'occupe point des autres ; il n'en veut qu’à celle-là, et emploie tous ses soins à la faire pécher ou à troubler sa paix. Cependant, quand il l'a vaincue, il la pousse, autant qu'il peut, à tenter, à molester ou à scandaliser d'autres âmes. Il y a
d'autres démons du même chœur que ceux qui nous
tentent, qui vivent au milieu de nous sans nous
attaquer. Leur mission est de surveiller ceux qui
nous tentent, et de les châtier chaque fois qu'ils
ne réussissent pas à nous faire pécher. [Françoise en vit une fois plusieurs en forme humaine, qui à ce Nom sacré qu'elle prononçait en conversant avec son confesseur, inclinèrent leur front avec un profond respect, jusque dans la poussière. Ce Nom sacré est pour eux un nouveau supplice, qui les fait souffrir d'autant plus cruellement, que la personne qui le prononce est plus avancée dans l'amour, et plus parfaite.] Lorsque les impies profanent ce nom adorable, ces esprits réprouvés ne s'en attristent pas ; mais ils sont forcés de s'incliner, comme pour réparer l'injure qui Lui est faite. Ils en agissent de même lorsqu'on le prend en vain. Sans cette adoration forcée, ils seraient bien contents d'entendre blasphémer ce saint Nom. Les bons anges, au contraire, en
pareilles occasions, l'adorent profondément,
le louent et le bénissent avec un amour
incomparable. [Chaque fois que notre bienheureuse proférait ce très saint Nom, elle voyait son archange prendre un air extraordinairement joyeux, et s'incliner d'une manière si gracieuse, qu'elle en était tout embrasée d'amour.] Lorsque les âmes vivent dans l'habitude du péché mortel, les démons entrent en elles, et les dominent en plusieurs façons, qui varient selon la qualité et la quantité de leurs crimes ; mais quand elles reçoivent l'absolution avec un cœur contrit, ils perdent leur domination, délogent au plus vite, et se remettent auprès d'elles pour les tenter de nouveau ; mais leurs attaques sont moins vives, parce que la confession a diminué leurs forces. |
CHAPITRE VII L es limbes CHAPITRE VIII
Le purgatoire (lire aussi le chapitre
complet) CHAPITRE IX
Toutes les fois
que notre bienheureuse, interrogée par
son confesseur, parlait de cette joie
angélique, causée par la venue de
quelques âmes associées à leur gloire,
le souvenir de leur multitude, de la
douceur inexprimable de leurs chants,
de leurs démonstrations, de leurs
trans-ports, la mettait hors
d'elle-même ; son visage alors était
tout en feu, et son cœur se fondait
comme la cire aux rayons du soleil.
2° Tous les
esprits humains, placés dans la
gloire, ne la possèdent pas au même
degré. Quelques-uns, pendant qu’ils
vivaient dans leur chair mortelle,
reçurent une intelligence plus
subtile, et suivant leurs opérations
intellectuelles selon leur capacité,
ils pénétrèrent plus avant dans
l'abîme de la divinité, en regardant
dans le miroir divin, dont la vision
constitue la béatitude : ils ont donc
apporté dans le ciel un esprit plus
capable et plus pénétrant. Or,
plus une âme a de capacité et de
subtilité dans l'entendement, et
plus elle est rassasiée dans la
vision béatifique. Il
est vrai que dans le ciel toutes les
âmes sont pleinement rassasiées ; mais
chacune l'est selon la mesure de sa
capacité et de la subtilité avec
laquelle elle pénètre dans la
compréhension de la volonté divine.
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