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Sainte Julienne de Norwich

Sainte Julienne de Norwich est une mystique anglaise ayant vécu aux XIVe et XVe siècles (1342 env.-1416). Elle est fêtée le 14 mai.

Cette recluse est connue grâce aux révélations reçues à l'âge de 30 ans. Le 13 mai 1373, au cours d'une maladie grave, Julienne reçut en effet seize visions qu'elle mit ensuite par écrit. D'abord dans une version courte, et vingt ans plus tard, dans une deuxième version élargie et mûrie.

C'est le premier livre écrit par une femme en langue anglaise. Thomas Merton désigne Julienne comme étant la plus grande théologienne d'Angleterre avec John-Henry Newman.

Les écrits de Julienne sont d'une fraîcheur inouïe. Dans une époque troublée et tourmentée par la Guerre de Cent Ans, la peste noire, le schisme d'occident, le Christ vient redire, par l'entremise de cette jeune femme, qu'il a vaincu tout mal par sa mort sur la Croix. Par les visions reçues, Julienne saisit profondément combien la confiance dans l'Amour Divin doit être plus forte que tout regard pessimiste. Elle grandit dans cette même confiance en la miséricorde divine que Thérèse de Lisieux aura cinq siècles plus tard.

http://www.reclusesmiss.org 

A lire: Le Livre des révélations par Julienne de Norwich (
Ed. du Cerf) "Mal connue, Julienne de Norwich (1342-1416) :

Télécharger les 16 visions
Révélations de l'Amour Divin à Julienne de Norwich

Note: Abrégé par les Recluses Missionnaires des Révélations de l'Amour Divin, traduites par Dom G. Meunier, moine bénédictin, (Maison Alfred Mame et Fils, 11e édition.)


Le 13 mai 1373, au cours d'une maladie, Julienne de Norwich reçut, à l'âge de 30 ans, seize révélations qu'elle mit elle-même par écrit vingt ans plus tard. Après cette brève
introduction, chacune d'elle sera explicitée avec les mots mêmes de Julienne tirés du livre.

Julienne répète que ses visions lui furent accordées pour consoler et réconforter toute personne, sans exception, pour que tous comprennent combien Dieu les aime et pour leur apprendre à s'aimer les uns les autres. Les révélations lui furent faites de trois manières: par représentation corporelle, par des paroles formées dans son intelligence, par une vue spirituelle

Durée des visions ne fut que de quelques heures et elles se succédèrent toutes sans interruption sauf la seizième. Ensuite, elles se renouvelèrent toutes d'une façon plus précise en un temps très court. Le 8 mai 1373, Julienne avait demandé trois choses au Seigneur : d'être profondément pénétrée de la Passion du Christ, d'éprouver une maladie corporelle à 30 ans, de recevoir trois blessures choisies par Dieu

La première demande avait pour but de grandir dans sa foi et dans son amour pour Dieu et de mieux connaître les souffrances de Jésus.
La deuxième était dans le but de la purifier et de recommencer
ensuite une vie toute nouvelle davantage à la gloire de Dieu que la première.
La troisième demande était chez Julienne un désir continuel. Elle désirait la blessure d'une vraie contrition, celle d'une compassion naturelle et celle d'une soif ardente de Dieu.

À trente ans et demi, Julienne tomba malade. Elle demeura alitée pensant mourir; elle reçut donc les derniers sacrements. Elle désirait toutefois vivre pour mieux aimer Dieu en ayant une connaissance plus profonde de lui. Paralysée partiellement, Julienne ne pouvait plus parler; un prêtre lui présente alors un crucifix qu'elle fixe des yeux. Sa vue s'affaiblit et tout devient sombre sauf le crucifix. Sa paralysie devient complète et tout à coup sa souffrance disparaît et les révélations commencèrent.
Première Révélation (fondement de toutes les Révélations)

« La Trinité remplit mon cœur d'une joie intense. Cela me fut montré dans cette première vision et dans les autres, car là où Jésus apparaît, les deux autres personnes de la Trinité y sont
également. »

« Notre Seigneur me montra dans la paume de ma main, une toute petite chose à peine grosse comme une noisette... C'est une représentation de tout ce qui est créé. » – « Je m'étonnais de ce que cela pouvait subsister, car il semblait qu'une chose aussi petite eut pu, en un clin d’œil, être anéantie. » – « Dans cette petite chose, je vis trois propriétés :

1. Dieu l'a créée,
2. Dieu l'aime,
3. Dieu lui conserve l'existence. »

« Absolument tout est renfermé dans sa Bonté; là rien ne saurait manquer. » – « La Bonté de Dieu est bien au-dessus de toute prière et elle s'abaisse jusqu'au dernier de nos besoins. »


Vue spirituelle de Marie


« C'est par la contemplation et l'amour de son Créateur », qu'on arrive à « une vraie humilité et une grande charité envers ses semblables. » (exemple en Marie)

Couronnement d'épines

« Cette vision fut à la fois prompte et saisissante, horrible et effrayante, douce et consolante. »
« Que Lui qui est le Très-Haut, le Tout-Puissant, soit si modeste, si humble, si simple et si affable » émerveille Julienne.

« La plénitude de la joie qui nous attend au ciel sera causée, selon moi, par cette courtoisie et cette simplicité merveilleuse de notre Père, notre Créateur, en Jésus, notre Frère et notre Sauveur.



Dieu veut que nous sachions qu'il nous garde aussi bien dans les moments d'aridité spirituelle que dans les temps de ferveur


Septième révélation : compréhension spirituelle

Julienne passe, pendant plus de vingt fois, d'un état de paix à un état de peine. Dans les moments de joie, elle aurait pu dire avec saint Paul : « Rien ne me séparera de l'amour du Christ » et dans les états de tristesse, avec saint Pierre : « Seigneur, sauve-moi, je péris! »

« Il est bon pour certaines âmes de passer par ces différents états: tantôt consolées, tantôt laissées à elles-mêmes. »

– « Dieu veut que nous sachions qu'il nous garde aussi bien dans les moments d'aridité spirituelle que dans les temps de ferveur. »
– « Et c'est sa volonté que nous nous efforcions de nous maintenir dans la joie autant que possible; car le bonheur durera éternellement, tandis que la douleur est temporaire; elle sera réduite à néant. »

– « Dieu veut donc que nous ne nous laissions pas aller à nos épreuves avec tristesse et chagrin, mais qu'au contraire nous les surmontions au plus tôt. »


Dans ce cas, nous ne devrions pas en être accablés, car je suis sûre que Notre Seigneur nous fait attendre ou bien un temps plus propice ou une grâce plus élevée

Vision données à Sainte Julienne de Norwich, une mystique anglaise ayant vécu aux XIVe et XVe siècles

 Quatorzième révélation : compréhension spirituelle

« Ensuite Notre Seigneur me fit une révélation concernant la prière. Je vis qu'il lui assignait deux conditions :

1. une convenance parfaite dans la demande
2. et une ferme confiance d'obtenir.


« Il arrive trop souvent que cette confiance laisse à désirer. Nous doutons que Dieu nous écoute, en raison de notre indignité ou parce que nous ne ressentons absolument rien (car nous sommes parfois aussi secs après nos prières qu'auparavant), et la conscience que nous avons de notre sottise est la cause de notre impuissance. »
« Notre Seigneur est tout à fait content et joyeux quand nous prions. Il attend notre prière et veut l'avoir... Quels que soient les sentiments que l'on éprouve en priant, Dieu a pour agréables la volonté et l'effort. »

« Il nous arrive parfois de prier pendant longtemps et de nous dire à nous-mêmes que nous n'avons pas obtenu l'objet de notre demande. Dans ce cas, nous ne devrions pas en être accablés, car je suis sûre que Notre Seigneur nous fait attendre ou bien un temps plus propice ou une grâce plus élevée.

Il veut que nous ayons une véritable connaissance de ce qu'il est l'Être par excellence et que nous nous efforcions de maintenir cette connaissance, de nous y enfermer comme dans une demeure pour que la lumière qu'il répand lui-même éclaire pour nous tout le reste. »

« La prière unit l'âme à Dieu. Elle se trouve parfois dans un état où elle lui ressemble peu par suite du péché. Dans ce cas, la prière soulage la conscience et rend le pécheur capable de recevoir la grâce. »

« Lorsque notre aimable Seigneur se montre lui-même, par sa grâce à notre âme, nous possédons ce que nous désirons; toute notre attention est fixée sur lui. Tout ce qui fait l'objet de nos prières est compris dans la contemplation; on trouve en lui tant de douceur et de délices. Plus Dieu se montre à l'âme, plus elle le désire. »

« Nous prions quand nous en sentons le besoin; alors notre bon Seigneur nous suit. Lorsque, par grâce, nous le voyons très bien, ne sentant plus alors le besoin de quoi que ce soit, alors nous le suivons. »

Éclaircissements sur la miséricorde divine


« La miséricorde et le pardon sont toujours dans cette vie le chemin qui nous conduit à la grâce. L'état troublé et la douleur où nous tombons font que selon le jugement de l'homme, nous sommes souvent morts ici-bas; mais aux yeux de Dieu, l'âme qui sera sauvée n'a jamais été et ne sera jamais morte. »

« Je pus voir très distinctement que là où Notre Seigneur se montre, il porte la paix et ne laisse plus place à la colère; il n'y a jamais aucune sorte de courroux en Dieu. Si Dieu pouvait être irrité, ne fût-ce que pendant un seul instant, nous n'aurions plus ni vie, ni place, ni existence. »

Compréhension spirituelle

Jésus est notre vraie Mère

« Dieu est notre Mère aussi véritablement qu'il est notre Père. » – « Jésus est notre vraie Mère quant à la nature, en vertu de notre création, et notre vraie Mère par la grâce, en conséquence de son Incarnation. »

« Je compris qu'on peut voit trois sortes de Maternité en Dieu :

-- la première, quand il créa notre nature
-- la seconde, quand il prit cette nature
-- la troisième consiste à étendre de plus en plus les bienfaits de son Incarnation. »

« L'office de la mère est le plus intime car il est le plus conforme à la nature.
Notre vraie Mère, Jésus, qui est tout amour, nous enfante à la joie et à la vie éternelles. Il ne peut plus mourir, mais il voudrait ne pas cesser d'opérer; alors, il nous nourrit de sa chair dans la sainte Eucharistie, le plus précieux aliment de notre vie.
 
Une mère peut appuyer tendrement son enfant sur son sein; Jésus peut nous introduire dans le sien par la plaie de son côté et nous révéler en partie sa divinité et les joies du ciel. »

– « Notre enfantement corporel est bien peu de chose en comparaison de notre enfantement spirituel. » « Durant notre enfantement spirituel, Jésus veille sur nous avec une tendresse incomparable. Il éveille notre intelligence, dirige nos voies, met notre conscience à l'aise, réconforte notre âme, éclaire notre cœur... »

– « Il permet parfois que nous fassions quelques chutes, plus graves qu'auparavant à ce qu'il nous semble. Si nous ne faisions aucune chute, nous ne saurions pas à quel point nous sommes faibles par nous-mêmes; puis nous ne connaîtrions pas aussi bien l'amour extraordinaire que notre Créateur a pour nous. Jamais, à aucun moment, nous n'aurions eu moins de valeur à ses yeux. »

Suite des éclaircissements


« Lorsque nous constatons nos chutes et notre misère, il nous arrive souvent d'en être si effrayés que nous ne voyons plus sur quoi nous appuyer. Jésus ne veut pas que nous prenions la fuite, car rien ne le rebute. Il désire que nous fassions comme le petit enfant qui court en toute hâte vers sa maman ou l'appelle à son secours. »

– « Et si, après cela, nous ne nous sentons pas aussitôt à l'aise, c'est que Jésus agit comme une mère sage et prudente; s'il voit qu'il est plus avantageux de nous affliger et de pleurer, il le souffre avec pitié, par amour pour nous, aussi longtemps qu'il convient. Dans ce cas, il veut que nous nous conduisions encore comme un enfant qui a toujours confiance en l'amour de sa mère, dans la joie comme dans la peine. »

– « Je compris que cette enfance spirituelle, avec sa faiblesse, son manque de force et de raison, doit durer toute notre vie. »




Que nous l'attendions patiemment, que nous portions nos peines aussi gaiement que possible et que nous en fassions peu de cas.

Quinzième révélation : compréhension spirituelle


« J'avais depuis longtemps un ardent désir d'être délivrée de ce monde et de la vie présente. Je considérais souvent les misères de tout genre qu'on y rencontre et le bonheur qui nous attend là-haut. »

« À tout ceci notre aimable Seigneur répondit : ''Tu seras délivrée soudain de toute souffrance, de toute maladie, de tout malaise et de toute la peine que tu ressens. Tu viendras là-haut et je serai moi-même ta récompense; tu seras remplie d'amour et de bonheur.''

« Dieu veut que nous prenions ses promesses aussi largement et pleinement que possible, mais il demande, d'autre part, que nous l'attendions patiemment, que nous portions nos peines aussi gaiement que possible et que nous en fassions peu de cas. Moins nous nous en plaignons, par amour, moins nous les sentons; plus nous les méprisons, plus nous en serons récompensés dans la vie future. »

« Ainsi je compris que quiconque, en cette vie, choisit Dieu de son plein gré, doit se croire l'objet d'un amour éternel. Dieu veut que je me sente aussi liée à lui par l'amour que s'il avait fait pour moi seule tout ce qu'il a fait; voilà ce que chaque âme devrait se dire intérieurement. »





Je la vis si grande qu'elle me parut un monde des plus vastes, quasi sans limites


Seizième révélation : compréhension spirituelle

« La nuit suivante, notre bon Seigneur me fit la seizième révélation; elle fut comme la conclusion et la confirmation des quinze visions qui l'ont précédée. »


« Notre Seigneur ouvrit mes yeux spirituels et me montra mon âme au milieu de mon cœur.
Je la vis si grande qu'elle me parut un monde des plus vastes, quasi sans limites.

Et au centre se trouvait Notre Seigneur,
vrai Dieu et vrai Homme. Jésus prend dans notre âme une place qu'il ne quittera jamais; nous sommes à la fois pour lui la plus intime des demeures et celle où il résidera pour toujours. »

« Quand l'âme entre en elle-même, elle ne peut se considérer longtemps; toute sa contemplation se fixe avec bonheur sur Dieu, son Créateur habitant en elle,
car l'âme est la véritable demeure du Très- Haut et la lumière la plus brillante est le glorieux amour de Notre Seigneur. »

« L'âme qui voit ainsi Dieu en elle acquiert, par sa grâce, plus de ressemblance avec lui; et il se l'unit dans le repos et la paix. »

« Bientôt après tout fut fini; je ne vis rien de plus. »






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