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Le
Manuscrit du Purgatoire En voici le résumé |
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(...) Le
bon Dieu recevra ce que vous ferez pour toutes les
âmes du
Purgatoire comme si vous le faisiez pour une seule, en
dirigeant votre
intention.
C'est moi, en ce moment, la plus souffrante d'ici, parce que je n'étais pas dans ma vocation. Le chemin de la croix est la meilleure prière après la sainte Messe. (...) Sur terre, vous souffrirez toujours de corps et d'esprit et souvent des deux ensemble ! II fait si beau au Ciel ! Il y a un si grand espace entre le Purgatoire et le Ciel ! Quelquefois nous avons comme un écho des joies que goûtent les Bienheureux au Paradis ; mais c'est presque une punition, car cela nous donne une si grande envie de voir le bon Dieu ! Au Ciel, la pure lumière ; dans le Purgatoire, les profondes ténèbres ! (...) Quand on délivre une âme du Purgatoire, c'est une grande joie pour Dieu lui-même. Ce que vous avez lu à ce sujet dans les livres est bien vrai. (...) Il y a une pénitence à part dans le Purgatoire pour les Religieuses qui ont fait de la peine à leur Supérieure : pour celles-là, le Purgatoire est terrible. Elles viendront avec moi et elles verront la pénitence qu'elles subiront aussi ! (...) Ah ! si j'ai envie d'aller au Ciel ! Oh ! quel martyre nous souffrons depuis que nous connaissons le bon Dieu ! (...) Le bon Dieu veut que vous vous donniez entièrement à lui. Il vous aime plus que bien d'autres. Par conséquent il vous accordera aussi plus de grâces. (Il en est bien le Maître !) Donc, il vous sera plus facile de l'aimer aussi davantage. Ne perdez aucune des grâces qu'il vous fait. Ne vivez que pour le bon Dieu. Procurez sa gloire partout. Que de bien vous pouvez faire dans les âmes ! Ne faites rien que pour faire plaisir au bon Dieu. Avant chaque action, recueillez-vous un moment en vous-même pour voir si ce que vous allez faire va lui être agréable. Tout pour votre Jésus ! Oh ! aimez-le bien ! (...) Oui, nous voyons quelquefois saint Joseph, mais pas aussi souvent que la Sainte Vierge. Il faut que vous deveniez indifférente à tout, excepté pour le bon Dieu. Voilà comment vous atteindrez le sommet de la perfection où Jésus vous appelle. Mère I. n'a rien eu des Messes qu'on lui a fait dire. Les Religieuses n'ont pas le droit de disposer de leurs biens ; c'est contre la pauvreté. Si vous faites bien votre oraison, les âmes qui vous sont confiées s'en ressentiront. Le bon Dieu ne refuse jamais les grâces qui lui sont demandées dans une oraison bien faite. Le Purgatoire des Religieuses est plus long et plus rigoureux que celui des gens du monde, parce qu'elles ont abusé de plus de grâces. C'est le bon Dieu qui l'a permis et c'est Mère Supérieure défunte qui l'a obtenu, parce qu'il y a dans le Purgatoire beaucoup de Religieuses délaissées (par leur faute, c'est vrai !) et on n'y pense plus. Mère Supérieure défunte m'a dit que si on pouvait, à la Communauté, faire dire de temps en temps une Messe à leur intention, le bon Dieu en serait bien content. Vous direz cela à Mère Supérieure.(...) M. est en Purgatoire parce qu'elle a, par ses paroles astucieuses, paralysé souvent le bien que les Supérieures auraient pu faire. Prenez pour pratique la présence de Dieu et la pureté d'intention. Le bon Dieu cherche des âmes dévouées qui l'aiment pour lui. Il y en a bien peu ! Il veut que vous soyez du nombre de ses vraies amies. Bien des personnes aiment le bon Dieu ; elles le croient, mais elles l'aiment pour elles-mêmes ! Voilà tout ! Non ! nous ne voyons pas le bon Dieu dans le Purgatoire. Ce serait alors le Ciel ! Quand une âme cherche véritablement, tout bonnement, par amour, le bon Dieu dans son cœur, il ne permet pas qu'elle soit trompée. C'est vrai ; mais puisque le bon Dieu fait déborder ses grâces souvent là où a abondé la malice… pourquoi les refuseriez-vous ? Dévouez-vous, sacrifiez-vous, immolez-vous pour le bon Dieu ! Jamais vous ne pourrez trop faire pour lui ! (...) Ce n'est pas de ses grands amis que le bon Dieu se sert pour tracasser et faire de la peine aux autres. Remerciez-le de ne pas être de ce nombre. Il vaut mieux être enclume que marteau ! Il ne faut pas vous fatiguer de souffrir de corps et d'esprit, car c'est à peine si vous avez satisfait pour le passé. Votre couronne est à peine commencée. JUIN. - Quand il s'élève une tempête suscitée pour faire de la peine à une âme, remarquez que tout cela retombe aussi vite ! Le démon a ses suppôts partout… même dans les couvents ! Non, je ne vois pas le bon Dieu quand il est exposé ; je sens sa présence. Je le vois comme vous des yeux de la foi, mais notre foi est bien autrement vive que la vôtre. Nous savons, nous, ce que c'est que le bon Dieu ! Ayez toujours le bon Dieu présent avec vous. Dites-lui tout comme à un ami et veillez beaucoup sur votre intérieur. Pour bien se préparer à la sainte communion, il faut l'amour avant, l'amour pendant l'action de grâces, l'amour toujours. Le bon Dieu veut que vous ne viviez que pour lui, que vous ne pensiez qu'à lui, que vous ne rêviez qu'à lui. Mortifiez votre esprit, vos yeux, votre langue, ce sera plus agréable au bon Dieu que les mortifications du corps qui, souvent, viennent de notre propre volonté. Il faut agir avec le bon Dieu comme avec un père, un ami bien tendre, un époux bien cher. (...) 12 DECEMBRE. - Si vous aimez bien le bon Dieu, il ne vous refusera rien. Quand une personne aime réellement une de ses semblables, vous savez qu'elle tourne et retourne en tous sens auprès d'elle pour arracher un oui pour ce qu'elle demande et toujours elle l'obtient... Il en sera de même du bon Dieu à votre égard. Il vous accordera tout ce que vous lui demanderez. Le bon Dieu veut que vous ne vous occupiez que de lui seul, que de son amour et d'accomplir sa sainte volonté. (...) FEVRIER 1875. - Veillez beaucoup sur votre intérieur, gardez vos petites peines pour Jésus tout seul. Il peut bien vous servir de tout ce qu'il vous a enlevé. Votre vie doit être une vie continuelle d'actes intérieurs d'amour, de mortification, mais que Dieu seul le sache ; ne rien faire d'extraordinaire : vie bien cachée, bien cachée, bien unie à votre Jésus. Le bon Dieu veut que vous l'aimiez uniquement. Si vous ne mettez pas d'obstacle à ses grâces, il en a d'extraordinaires à vous accorder qu'il n'a encore faites à personne. Il vous aime d'une manière toute spéciale. Ne vous en êtes-vous jamais aperçue ? A nous d'adorer ses desseins, sans chercher à les approfondir. Il est le maître de faire pour les âmes ce qu'il lui plaît. Soyez toujours bien humble, bien cachée. Ne vous occupez de personne, occupez-vous seulement de ce qui vous regarde, de votre propre sanctification.(...) Ne vous occupez pas trop de votre santé. Le bon Dieu vous en donnera assez pour le servir (...) Ne faites jamais rien, sans vous recueillir un instant, et sans demander avis à votre Jésus qui est dans votre coeur... (...) 18 MAI. – Oh ! que le nombre des vraies Religieuses ayant vraiment l'esprit de leur état est petit ! Il y en a à peu près une sur cinquante. II faut à tout prix que vous soyez de ces privilégiées ! (...) 20 JUIN. - Le bon Dieu ne demande pas plus que force. C'est seulement les cœurs qu'il veut tout à lui. Il faut que, pour obtenir ses grâces, tant pour vous que pour la Communauté, vous vous renonciez du matin au soir, que vous ne vous recherchiez en rien, que tout soit bien caché aux yeux des créatures ; mais que Dieu seul sache tout et voie vos petits sacrifices journaliers, lui seul, entendez-vous !(...) Savez-vous pourquoi le bon Dieu ne vous accorde pas présentement les grâces que vous lui demandez ? C'est que vous n'avez pas confiance en lui assez. (...) A chaque minute, examinez-vous, examinez votre cœur pour voir si vous faites plaisir au bon Dieu. Examinez aussi si vous ne faites rien qui puisse lui causer de la peine. Voilà ce qui attirera de plus en plus les regards bénis du bon Jésus sur vous. Il faut que vous aimiez tant le bon Dieu que, d'ici quelque temps, il trouve dans votre cœur un séjour agréable, où il puisse pour ainsi dire se reposer. Il faut que ce bon Jésus vous dise lui-même ses peines, celles que le monde lui fait chaque jour et que vous, de votre côté, vous lui témoigniez tant d'amour qu'il en soit consolé. (...) Aimez tout le monde, mais ne soyez confiante en personne entièrement, en personne, parce que Jésus veut être seul votre grand confident. Pour lui tout et pour lui tout seul. (...) Ne faites rien pour vous faire remarquer au dehors. Evitez la compagnie (sans blesser la charité) de celles de vos Sœurs qui sont trop expansives, qui manquent de charité. Pour vous, ne vous occupez que de ce qui vous regarde. Effacez-vous. Ne dites jamais votre sentiment, à moins qu'on ne vous y force. Occupez-vous du seul objet qui doit faire le mobile de votre vie entière. Jésus !… Oui ! Jésus du matin au soir et du soir au matin ! (...) Faites toutes vos actions sous le regard du bon Dieu, simplement, ne cherchant à plaire qu'à lui seul au monde. Jusqu'à ce que vous soyez arrivée à ce dénuement de toute chose pour ne faire attention qu'à lui tout seul, il ne vous laissera pas en paix. (...) 7 SEPTEMBRE. - Le bon Dieu, quoique bien grand, il est vrai, ne dédaigne pas de s'abaisser avec l'âme qui l'aime et d'entrer avec elle jusque dans les plus petits détails sur ce qui la concerne. Quelle bonté ! (...) 7 NOVEMBRE. - Pensez bien à ce que je vais vous dire : Veillez beaucoup sur votre intérieur, sur tout ce que vous faites. Demandez-vous à chaque heure, si le bon Dieu est content de vous, parce qu'il faut que vous deveniez vite une sainte. Oui, c'est vrai ; mais avec la grâce du bon Dieu on peut tout. Reconnaissez-vous indigne de ces grâces, mais, malgré tout, agissez. (...) Vous faites de la peine au bon Dieu, quand vous ne pensez pas à lui. Figurez-vous une réunion d'amis. Parmi eux, il y en a souvent un qu'on préfère, qui nous comprend mieux et pour lequel nous n'avons rien de caché. Eh bien ! si cet ami voit que nous ne fassions pas attention à lui, que nous ne lui adressions pas une parole, que, même pas un regard ne vienne lui dire qu'il est toujours l'ami préféré, il en ressentira de la peine. (...) Tout ce que vous faites le touche. Il aime que vous pensiez à lui, c'est-à-dire que, malgré vos occupations, vos pensées doivent être toujours pour lui avant tout. Avant de parler aux personnes à qui vous avez affaire, que toujours il ait votre premier regard ; en un mot, vous devez vivre et respirer pour lui seul : voilà son droit et il est le Maître d'agir comme il lui plaît. (...) Vous devez aussi, non seulement préparer une demeure à Jésus, mais encore l'inviter. Car à quoi servirait de préparer un bel appartement à son ami, si on ne l'invite jamais à y entrer ? Invitez donc Jésus souvent par vos désirs et surtout par votre amour. (...) 16 JUILLET. - L'Eucharistie doit être pour vous un aimant qui vous attire toujours de plus en plus. L'Eucharistie, en un mot, doit faire le mobile de votre vie tout entière. (...) C'est pour lui seul que le bon Dieu a fait votre cœur Abandonnez-vous à Notre-Seigneur sans jamais regarder en avant et en arrière. Jetez-vous dans ses bras divins, contre son Cœur et puis, là, ne craignez rien. Faites, chaque matin, à Notre-Seigneur une petite prière pour l'adorer dans toutes les églises où on le délaisse. Transportez-vous-y par la pensée et dites-lui alors combien vous l'aimez et voudriez le dédommager de l'abandon où on le laisse. Renouvelez cette intention plusieurs fois dans la journée. Vous ferez plaisir au bon Jésus. Le bon Dieu désire que vous pensiez toujours à lui, que vous fassiez tout sous ses yeux divins, vos prières, votre travail ; en un mot, que vous ne le perdiez pas de vue, autant que possible. Mais tout cela doit être tranquille, sans affectation, qu'on ne le devine même pas : que votre Jésus seul sache ce qui se passe entre vous et lui. (...) N'ayez aucun désir, sinon d'aimer toujours le bon Dieu davantage. A la fin de votre Retraite, prenez pour résolution de penser souvent à ce que je vais vous dire : Dieu seul ! Mon Dieu et mon tout !… Tout passe et passe vite !… Le tabernacle, c'est mon repos ; l'Eucharistie, c'est ma vie ; la croix, c'est mon partage ; Marie, c'est ma Mère ; le Ciel, c'est mon espoir. Oui, cela fera plaisir au bon Dieu que vous ne preniez pas de beurre le matin avec votre pain. 20 NOVEMBRE. - Il ne faut jamais juger, examiner ce que font vos Sœurs. Vous ne répondrez pas d'elles et vous ne devez pas vous modeler non plus sur elles. Le bon Dieu ne demande pas à toutes la même perfection. Mortifiez-vous et n'examinez pas si les autres ne font pas ce que vous faites, car le bon Dieu ne l'exige pas. Vous ne voulez jamais croire ce que je vous dis. Vous avez vu ce matin ce que le bon Dieu veut de vous, puisqu'il vous a accordé ce que vous lui aviez demandé pour signe... Eh ! bien, oui, le bon Jésus veut que vous agissiez avec lui comme avec un ami le plus dévoué, le plus sincère, sans avoir peur aucunement. (...) JANVIER 1877. - Appuyez-vous tranquillement sur le Cœur adorable de votre Jésus. Dites-lui toutes vos peines comme à un ami. II vous comprendra, mais ce que je vous ai dit pour le petit coin de son divin Cœur, il ne vous sera dévoilé que quand vous serez plus intérieure que vous ne l'êtes. (...) 12 MAI. - Mortifiez-vous pour le corporel et surtout pour le spirituel ! Oubliez-vous. Faites abnégation totale de vous-même. Ne regardez jamais ce que font les autres. Le bon Dieu ne demande pas de toutes les âmes la même perfection. Toutes ne sont pas éclairées des mêmes lumières ; mais vous, que Jésus éclaire, ne regardez jamais que lui ; que lui seul soit votre but pour tout ! Avant n'importe quelle action, voyez et examinez si vous allez lui plaire, et c'est tout pour vous. Son regard, son amour et son bon plaisir doivent vous suffire. Une indifférence, un manque d'égards de votre part le blesse, tandis qu'au contraire un souvenir habituel de sa sainte présence, une petite élévation, un regard, une petite attention pour lui lui font plaisir et il y est sensible. (...) 13 DECEMBRE. - Ne cherchez pas dans vos actions à faire plaisir à personne sinon au bon Dieu. C'est pour lui que vous devez tout faire, sans respect humain, sans jamais vous lasser ; et puis vous savez ce que Notre-Seigneur vous a recommandé 25 fois par jour. Si vous aimez le bon Dieu véritablement, il ne vous refusera, à ces moments-là, rien de tout ce que vous lui demanderez... Oui, vous êtes misérable, c'est vrai, humiliez-vous ; mais Jésus n'accorde pas toujours ses grâces aux plus saints. (...) Le nombre en est plus petit que l'on croit. On restreint trop le Cœur du bon Dieu. On considère trop grand le bon Jésus pour pouvoir l'aborder et l'amour qu'on a pour lui est froid. Le respect à la fin dégénère en une certaine indifférence. (...) Le bon Dieu vous veut exceptionnelle, non pas à l'extérieur, mais à l'intérieur. Il demande de vous une si grande union qu'il faut que vous arriviez à ne le perdre jamais de vue, même au plus fort de vos occupations. (...) Mais il veut agir ainsi envers vous ; il est le maître de ses grâces. Soyez donc bien reconnaissante. Tenez-vous toujours en esprit à ses pieds divins et laissez-le faire. Veillez beaucoup sur votre intérieur. Soyez bien fidèle à examiner ce qui peut faire plaisir à votre Jésus. N'ayez d'yeux, de cœur, d'amour, que pour lui ! Consultez-le toujours avant toute chose. Abandonnez-vous à son bon plaisir ; et puis, soyez tranquille. Tout ce que je vous ai dit s'accomplira ; n'y mettez point d'obstacle ! C'est le bon Jésus qui le veut ainsi. Ne les brusquez pas. Soyez ingénieuse à vous mortifier, à briser votre volonté. Prévenez les personnes qui vous plaisent un peu moins que les autres, quelque tort qu'elles aient envers vous, et cela, pour faire abnégation de vous ; Jésus sera content. Qu'est-ce que le reste peut vous faire ? C'est là, pour cette chose, qu'il faudra faire taire le moi humain ; mais, il faut obéir à Jésus qui le veut et ne pas mettre en avant son amour-propre, mais faire tout ce qui plaît à Jésus les yeux fermés. Pourquoi, quand je prie pour vous, le fais-je avec moins de ferveur que pour d'autres et que, souvent, je vous oublie ? – R... Ne vous en faites pas de peine ; c'est le bon Dieu qui le permet ainsi ; et encore, c'est une espèce de punition pour moi. Si vous priiez davantage, je n'en serais pas plus soulagée pour cela. Le bon Dieu le veut ainsi. S'il veut que vous priiez plus, il vous l'inspirera. (...) C'est le premier Ange du Ciel. Nos Anges gardiens viennent aussi nous voir, mais saint Michel est bien plus beau qu'eux ! Pour la Sainte Vierge, nous la voyons avec son corps. Elle vient au Purgatoire à ses fêtes et elle s'en retourne au Ciel avec beaucoup d'âmes. Pendant qu'elle est avec nous, nous ne souffrons pas ; saint Michel l'accompagne, mais, quand il est seul, nous souffrons comme à l'ordinaire. (...) Dans le deuxième Purgatoire, qui est toujours le Purgatoire, mais pourtant différent du premier, on souffre beaucoup aussi, mais moins que dans le premier Purgatoire ; enfin il y a un troisième endroit, qui est le Purgatoire de désir. Il n'y a pas de feu. Là sont les âmes qui n'ont pas assez désiré le Ciel, qui n'ont pas assez aimé le bon Dieu. J'y suis en ce moment ; et dans ces trois Purgatoires, il y a encore bien des degrés. Au fur et à mesure qu'une âme se purifie, elle ne souffre plus les mêmes tourments. Tout est proportionné aux fautes qu'elle a à expier. (...) Ne regardez jamais en arrière pour examiner trop votre conduite. Remettez-la tout entière entre les mains du bon Dieu et marchez toujours de l'avant. (...) Quel est le meilleur moyen de glorifier saint Michel ? - R… Le moyen le plus efficace de le glorifier au Ciel et sur la terre est de recommander le plus possible la dévotion aux âmes du Purgatoire et de faire connaître la grande mission qu'il remplit auprès des âmes souffrantes. C'est lui qui est chargé par Dieu de les porter dans le lieu d'expiation et de les introduire, après leur satisfaction, dans l'éternel séjour. Chaque fois qu'une âme vient augmenter le nombre des élus, le bon Dieu est glorifié par elle et cette gloire rejaillit, en quelque sorte, sur le glorieux ministre du Ciel. (...) Les personnes qui ont oublié les âmes souffrantes sont oubliées à leur tour, c'est juste, mais si on leur avait inspiré de prier pour les défunts, qu'on leur eût fait connaître un peu ce que c'est que le Purgatoire, peut-être auraient-elles agi différemment. (...) Puis enfin, il y a encore dans ce Purgatoire des Religieux et des Religieuses tièdes, oublieux de leurs devoirs, indifférents pour Jésus, des prêtres qui, n'ayant pas exercé leur ministère avec la révérence due à la Majesté souveraine, n'ont pas assez fait aimer le bon Dieu par les âmes qui leur étaient confiées. (...) Ainsi, le Purgatoire des personnes consacrées ou qui ont reçu plus de grâces est plus long et plus pénible que celui du commun du monde. (...) Le Parvis Enfin le Purgatoire de désir, qu'on appelle Parvis. Bien peu de personnes l'évitent ; il faut, pour l'éviter, avoir désiré ardemment le Ciel et la vue du bon Dieu, et c'est rare, plus rare qu'on ne le croit, car beaucoup de personnes, même pieuses, ont peur du bon Dieu et ne désirent pas avec assez d'ardeur le Ciel. Ce Purgatoire a son martyre bien douloureux comme les autres ; être privé de la vue du bon Jésus, quelle souffrance ! Vous connaissez-vous dans le Purgatoire ? – R… Oui, à la manière des âmes. Il n'y a plus de noms dans l'autre monde. Il ne faut pas comparer le Purgatoire et la terre. Quand l'âme est libre et débarrassée de son enveloppe mortelle, son nom est enseveli dans la tombe avec son corps. Je vous explique bien peu ce qu'est le Purgatoire et vous le comprenez par la lumière que le bon Dieu vous donne un peu plus que les autres. Mais, qu'est-ce que ce peu comparé à la réalité ? Nous sommes ici perdues dans la volonté du bon Dieu et, sur la terre, quelque saint qu'on soit on conserve toujours sa volonté propre. Pour nous, nous n'en avons plus. Nous connaissons et nous savons seulement ce qu'il plaît à Dieu de nous faire connaître et rien de plus. (...) Ainsi, quand vous avez une bonne pensée, un bon désir, ils vous ont été communiqués souvent par votre bon ange ou par quelque autre Saint, quelquefois par le bon Dieu lui-même : voilà le langage des âmes. Où est situé le Purgatoire ? Est-il dans un lieu restreint ? - R… Il est au centre de la terre proche de l'enfer (comme vous l'avez vu un jour après la sainte communion). Les âmes y sont dans un lieu restreint comparé à la multitude qui s'y trouve, puisqu'il y a des milliers et des milliers d'âmes, mais quelle place faut-il pour une âme ? Chaque jour, il en vient plusieurs milliers et la majeure partie y est de trente à quarante ans ; pour d'autres bien plus longtemps encore et pour d'autres moins. Je vous dis cela d'après les calculs de la terre, car, ici, c'est autre chose. Ah ! si on savait, si on connaissait le Purgatoire et quand on pense que c'est par sa faute qu'on y est ! J'y suis depuis huit ans. Il me semble qu'il y a dix mille ans !… Oh ! mon Dieu ! dites bien tout cela à votre Père !… Qu'il apprenne par moi ce qu'est ce lieu de souffrance, afin qu'il le fasse davantage connaître à l'avenir. Il pourra éprouver par lui-même combien la dévotion aux âmes du Purgatoire est profitable. Le bon Dieu accorde souvent plus de grâces par l'intermédiaire de ces âmes souffrantes que par celles des Saints eux-mêmes. Quand il voudra obtenir une chose plus sûrement, qu'il s'adresse de préférence aux âmes qui ont plus aimé la Sainte Vierge et que, par conséquent, cette bonne Mère désire délivrer, et il pourra vous dire s'il s'en trouve bien. - Il y a aussi quelques âmes qui ne séjournent pas dans le Purgatoire proprement dit. Ainsi, moi, je vous accompagne dans le jour partout où vous allez, mais quand vous reposez, la nuit, je souffre davantage ; je suis dans le Purgatoire. D'autres âmes font quelquefois leur Purgatoire aux endroits où elles ont péché, au pied des saints autels où le Saint Sacrement réside, mais, n'importe où elles sont, elles portent toujours leurs souffrances avec elles, pourtant un peu moins intenses que dans le Purgatoire lui-même. Le Père a eu bien raison de vous dire de ne chercher jamais que la sainte volonté du bon Dieu dans tout ce que vous ferez. Ce sera pour vous le bonheur : voir sa volonté dans tout ce qui vous arrive, peines et joies. Tout vient de Jésus également. Oh ! soyez bonne, deux fois bonne, pour faire plaisir au bon Dieu, lui qui est si bon pour vous ! Ayez toujours les yeux de l'âme ouverts sur lui pour prévenir le moindre de ses désirs. Allez même au-devant, afin de lui faire plaisir. Plus vous chercherez à lui en faire, plus il vous en fera. Il ne se laissera pas vaincre en générosité, au contraire ! Il donne toujours plus qu'on ne donne. Soyez donc ingénieuse à vous dévouer pour son amour et pour sa gloire. L'Anglaise qui s'est noyée au Mont Saint-Michel est allée au Ciel directement. Elle a eu la contrition voulue au moment de la mort et en même temps le baptême de désir. Tout est arrivé ainsi par l'intervention de saint Michel. Heureux naufrage ! (...) - Pie IX est allé droit au Ciel ; son Purgatoire était fait sur la terre. (...) Et quand une âme est destinée à avoir une plus belle place au Ciel, n'a-t-elle pas aussi en Purgatoire plus de grâces que bien d'autres ? – R… Oui, plus une âme est destinée à occuper un rang élevé au Ciel et, par cela même, à y mieux connaître son Dieu, plus aussi ses connaissances sont étendues et son union plus intime avec lui dans le lieu d'expiation. Tout ici se proportionne au mérite. (...) - Eh bien ! que sont devenues les prières que le Père P. a faites pour eux ? R… Les personnes qui sont au Ciel et pour lesquelles on prie sur la terre peuvent disposer de ces prières pour les âmes auxquelles elles désirent les appliquer. C'est un souvenir bien doux pour les âmes de l'autre monde de voir que des parents ou des amis ne les oublient pas sur la terre, quoiqu'elles n'aient plus besoin de prières. En retour, elles ne sont pas ingrates. - Les jugements du bon Dieu sont bien différents de ceux de la terre. Il a égard au tempérament, au caractère, à ce qui est fait par légèreté ou par pure malice. Lui qui connaît le fond des cœurs, il ne lui est pas difficile de voir ce qui se passe ; il est bien bon, Jésus, mais pourtant bien juste aussi ! Quelle distance y a-t-il entre la terre que nous habitons et le Purgatoire ? R… Le Purgatoire est au centre du globe. La terre elle-même n'est-elle pas un Purgatoire ? Parmi les personnes qui l'habitent, les unes l'y font entièrement par la pénitence volontaire ou acceptée : celles-là vont, après leur mort, immédiatement au Ciel ; les autres l'y commencent, car la terre est bien un lieu de souffrance, mais ces âmes, n'ayant pas assez de générosité, vont finir leur Purgatoire de la terre dans le Purgatoire réel. Les morts subites et imprévues sont-elles une justice ou une miséricorde du bon Dieu ? – R… Ces sortes de morts sont quelquefois une justice et quelquefois une miséricorde. Quand une âme est craintive et que Dieu sait qu'elle est préparée et prête à paraître devant lui, pour lui épargner les frayeurs qu'elle pourrait avoir au dernier moment, il la retire de ce monde par une mort subite. Quelquefois aussi le bon Dieu prend les âmes dans sa justice. Elles ne sont pas pour cela toutes perdues, mais privées des derniers Sacrements ou les recevant à la hâte, sans s'être préparées au dernier passage, leur Purgatoire est bien plus douloureux et se prolonge davantage. D'autres, ayant comblé la mesure de leurs crimes et étant restées sourdes à toutes les grâces divines, le bon Dieu les enlève de la terre afin qu'elles n'y excitent pas davantage sa vengeance. (...) Dites-moi, que se passe-t-il à l'agonie et après ? L'âme se trouve-t-elle à la lumière ou dans les ténèbres ? Sous quelle forme se prononce la sentence ? – R… Je n'ai pas eu d'agonie, vous le savez, mais je puis vous dire qu'à ce dernier moment décisif le démon déploie toute sa rage autour des mourants. (...) L'âme, en quittant son corps, se trouve toute perdue, tout investie (si je puis ainsi parler) par Dieu. Elle se trouve dans une telle clarté qu'en un clin d'oeil elle aperçoit sa vie entière et, d'après cela, ce qu'elle mérite. C'est elle-même au milieu de cette vue si claire qui prononce sa sentence. L'âme ne voit pas le bon Dieu, mais elle est anéantie par sa présence. Si c'est une âme coupable comme je l'étais et, par conséquent, qui a mérité le Purgatoire, elle est tellement écrasée sous le poids de ses fautes qui restent à effacer qu'elle se plonge d'elle-même dans le Purgatoire. (...) Et quand c'est une âme qui va droit au Ciel ? R… Pour cette âme, son union commencée avec Jésus se continue à la mort : voilà le Ciel, mais l'union du Ciel est bien plus intime que celle de la terre. (...) Vous avez bien raison de ne pas aimer les extases. Il faut bien les accepter quand le bon Dieu les envoie, mais il ne veut pas qu'on les désire. Ce ne sont pas ces choses-là qui conduiront au Ciel. Une vie mortifiée, humble, est plus à désirer et est beaucoup plus sûre. Il est vrai que plusieurs Saints ont eu des révélations et des extases, mais c'était une récompense que le bon Dieu leur donnait après de longs combats et une vie de renoncement, ou encore parce qu'il voulait se servir d'eux pour de grandes choses en vue de sa gloire ; et tout cela se faisait sans bruit, sans éclat, dans le silence de l'oraison, et, quand ils étaient découverts, ils étaient tout honteux et n'en parlaient que par obéissance. (...) Celles-là seraient à craindre, parce que le démon se met souvent de la partie et profite d'un cerveau faible, d'un tempérament mou, d'un jugement pas trop sain ; alors, il illusionne ces pauvres âmes qui, du reste, ne pèchent pas, pourvu qu'elles se soumettent aux avis des personnes qui les dirigent, et je puis vous dire qu'il y en a beaucoup dans le monde de ce temps-ci. Le démon agit de la sorte afin de faire tourner la religion en ridicule ! Peu de personnes aiment le bon Dieu comme il l'entend. Elles se recherchent en croyant chercher le bon Dieu et rêvent d'une sainteté qui n'est pas la vraie ! Dites-moi donc en quoi consiste la vraie sainteté ? R… Vous le savez bien ; mais, puisque vous le désirez, je vais vous le répéter, car je vous l'ai déjà dit plusieurs fois : la vraie sainteté consiste à se renoncer du matin au soir, à vivre de sacrifice, à savoir mettre constamment de côté le moi humain, à se laisser travailler par le bon Dieu comme il l'entend, à recevoir les grâces qui nous viennent de sa bonté avec une profonde humilité, s'en reconnaissant indigne, à se tenir le plus possible en la sainte présence du bon Dieu, à faire toutes ses actions sous son regard divin, ne cherchant que lui pour témoin de ses efforts et pour son unique récompense, et toutes les autres choses que je vous ai déjà dites. C'est la sainteté voulue et exigée par Jésus des âmes qui veulent être uniquement à lui et vivre de sa vie. Le reste n'est qu'illusion. Certaines âmes font leur Purgatoire sur la terre par la souffrance, d'autres par l'amour, car l'amour a bien aussi son martyre. L'âme qui cherche véritablement à aimer Jésus trouve, malgré ses efforts, qu'elle ne l'aime pas au gré de ses désirs, et c'est pour cette âme un martyre perpétuel, causé uniquement par l'amour et qui n'est pas sans grandes douleurs ! C'est, comme je vous l'ai dit, un peu l'état d'une âme du Purgatoire qui s'élance sans cesse vers Celui qui est son unique désir et qui s'en trouve en même temps repoussée, parce que son expiation n'est pas achevée. (...) Pour le temps de notre délivrance, nous n'en savons rien. Si nous connaissions le terme de nos souffrances, ce serait un soulagement, une joie pour nous, mais non ! Nous voyons bien que nos douleurs diminuent, que notre union devient plus intime, mais quel jour (d'après la terre, car ici il n'y a pas de jours) lui serons-nous réunis, nous n'en savons rien ; c'est le secret du bon Dieu. (...) Il ne faut pas s'étonner si le démon et ses suppôts donnent quelquefois des connaissances sur l'avenir qui se réalisent. Le diable, c'est un esprit ; par conséquent, il a bien plus de ruses et de connaissances que n'importe quelle personne de la terre, excepté quelques Saints que le bon Dieu éclaire de sa lumière. Il rôde partout, cherchant à faire mal ; il voit ce qui se passe par le monde et, d'après sa sagacité, il peut prévoir bien des choses qui se réalisent : voilà la seule explication. Malheur à ceux qui se rendent ses esclaves en le consultant ; c'est un péché qui déplaît bien au bon Dieu. Les âmes peuvent-elles quelquefois se tromper ? Dieu peut-il le permettre ? – R… Oui…, non pour les choses qui existent, mais pour les choses à venir, mais il n'y a en cela pour elles aucune imperfection. Dieu lui-même ne paraît-il pas changer souvent l'ordre de ses desseins ? Voici comment : il peut arriver que Dieu, dans sa justice, veuille châtier un royaume, une province, une personne : c'est l'intention qu'il manifeste, mais si quelques personnes de ce royaume, de cette province, par la prière ou par d'autres moyens, désarment sa justice, Dieu fera grâce entièrement ou amoindrira la peine, selon les prévisions de sa sagesse infinie. Souvent même, il permet que les grands événements soient prédits d'avance, ou bien il en donne connaissance à quelques âmes, afin qu'elles préviennent et arrêtent sa vengeance : sa miséricorde est si grande qu'il ne punit qu'à la dernière extrémité. Ainsi pour la personne dont vous m'avez parlé un jour, je ne vous dis pas, dans le moment, les choses telles qu'elles sont arrivées. Pourtant c'était bien ce que le bon Dieu m'en faisait connaître alors ; mais, parce qu'elle changea un peu sa conduite, le bon Dieu ne lui infligea que la moitié du châtiment qui lui était réservé, si elle était demeurée dans les mêmes dispositions. Voilà comme on peut quelquefois paraître se tromper. Y a-t-il beaucoup de protestants sauvés ? Il y a, par la miséricorde du bon Dieu, un certain nombre de protestants qui sont sauvés, mais leur Purgatoire est long et rigoureux pour plusieurs. Ils n'ont pas, il est vrai, abusé des grâces comme beaucoup de catholiques, mais ils n'ont pas eu non plus les grâces insignes des Sacrements et les autres secours de la vraie religion, ce qui fait que leur expiation se prolonge longtemps dans le Purgatoire. (...) Faites une sérieuse attention à travailler pour Dieu seul. Ne cherchez jamais que lui pour témoin de vos actions. Ainsi, gardez-vous de penser en vous-même avant n'importe quelle action, des choses telles que celle-ci : « Je vais faire ceci pour plaire à telle personne ; si je fais cette chose-là de cette manière, je vais être agréable à telle autre. » Le bon Dieu n'aime pas ces raisonnements humains pour personne et pour vous encore moins. Dirigez uniquement votre intention dans la vue de plaire à votre Jésus, à lui seul. Si, en agissant ainsi, vous plaisez à quelques personnes, tant mieux. Si le contraire arrive, tant pis ! Le bon Dieu sera content ; ce doit être tout pour vous. (...) JANVIER 1880. - (...) Hélas ! la perfection d'une âme dans le Purgatoire ne va pas plus vite que sur la terre ; il y a certaines âmes et c'est le petit nombre, qui n'ont que quelques péchés véniels à expier ; celles-là ne restent pas longtemps en Purgatoire. Quelques prières bien faites, quelques sacrifices les délivrent en peu de temps. (...) Le bon Dieu cherche des âmes vides d'elles-mêmes pour les remplir de son amour. Il en trouve peu. L'amour de soi ne laisse point de place pour Jésus. Ne laissez passer aucune occasion de vous mortifier, intérieurement surtout. Jésus a des grâces à vous accorder pendant le carême ; préparez-vous-y par un redoublement de ferveur et surtout d'amour. Aimez surtout Jésus. Hélas ! Il est si peu aimé par le monde et tant outragé ! Pour être heureux en religion, il faut être sourd, aveugle et muet, c'est-à-dire qu'il faut entendre bien des choses qu'on pourrait répéter, mais souvent il vaut mieux les garder pour soi. On ne se repent jamais de s'être tu. (...) -elles vraies ? – R… Les promesses sont réelles ; seulement, il ne faut pas croire que les personnes qui le récitent par routine et sans se mettre en peine de leur perfection soient tirées immédiatement du Purgatoire. Ce serait faux. (...) La France est bien coupable ; malheureusement, elle n'est pas seule. En ce moment, il n'y a pas un seul royaume chrétien qui ne cherche ouvertement ou sourdement à chasser le bon Dieu de son sein. Ce sont toutes les sociétés secrètes et le diable leur chef qui mettent ainsi tout en émoi et fomentent tous leurs complots. (...) Saint Michel interviendra dans la lutte personnelle de l'Eglise. C'est lui qui est le chef de cette Eglise si persécutée, mais non bientôt anéantie, comme le pensent les méchants. C'est lui qui, également, est le Protecteur spécial de la France et qui l'aidera à se replacer à son rang de Fille aînée de l'Eglise, car, malgré toutes les offenses qui se commettent en France, il y a encore bien du bon, il y a des âmes bien dévouées. Quand saint Michel interviendra-t-il ? Je ne le sais pas ! Il faut beaucoup prier à ces intentions, invoquer l'Archange, en lui rappelant ses titres, et le supplier d'intercéder auprès de Celui sur le Cœur duquel il a un si grand pouvoir. Que la Sainte Vierge ne soit pas oubliée : la France est son Royaume privilégié entre tous ; elle la sauvera. On fait bien de demander partout des Rosaires et des chapelets : c'est cette prière qui est la plus efficace dans les besoins présents. Le vœu héroïque est une chose très agréable au bon Dieu et d'un grand secours aux âmes du Purgatoire et bien profitable aux âmes généreuses qui veulent bien le faire. Du reste, en cédant ainsi une partie de leurs mérites, au lieu de perdre, elles ne font que gagner. Pour les indulgences plénières, je puis vous dire que peu, très peu de personnes les gagnent entièrement. Il faut une si grande disposition de cœur et de volonté que c'est rare, plus rare qu'on ne pense, d'avoir toutes les dispositions voulues pour avoir ainsi la remise entière de ses fautes. Dans le Purgatoire, nous ne recevons les indulgences qu'on nous applique que par manière de suffrage et comme le bras Dieu le permet, suivant nos dispositions. Il est vrai que nous n'avons pas d'attache au péché, mais nous ne sommes plus sous le règne de la miséricorde, mais bien sous celui de la justice divine ; donc, nous ne recevons que ce que le bon Dieu veut qui nous soit appliqué. (...) Vous êtes affligée de voir que le bon Dieu est insulté à Paris, mais ces personnes ne savent pas ce qu'elles font et, malgré leurs blasphèmes, Jésus est plus offensé des péchés que commettent les âmes qui lui sont dévouées ou qui devraient l'être, que des sanglantes injures de ceux qui ne sont pas ses amis. (...) Habituez-vous à parler à Jésus de cœur toujours ; qu'il soit le mobile de tout ce que vous faites ou dites... (...) Il ne faut jamais vous excuser. Qu'est-ce que cela peut vous faire qu'on vous croie coupable quand vous ne l'êtes pas ? Et si vous reconnaissez avoir manqué, humiliez-vous et taisez-vous. Ne vous excusez même pas en pensée. (...) Réfléchissez-y souvent, c'est sérieux. Jésus, je vous l'ai dit, n'attend de vous qu'un petit effort et il fera le reste. Soyez bien généreuse. Que n'obtiendriez-vous pas du bon Dieu, si vous étiez comme il veut vous voir. Quelle union intime il désire contracter avec votre âme ! Quelles joies il veut lui accorder ! Si vous saviez ! Oh ! que Jésus est bon pour vous ! Repassez souvent dans votre cœur les grâces de choix qu'il vous a faites. (...) Qu'est-ce que le peu d'instants que nous avons à passer sur la terre comparé aux joies sans fin de l'éternité ? A la mort, vous ne trouverez jamais avoir trop fait ! Soyez bien généreuse, ne vous écoutez pas. Voyez toujours le but auquel Jésus vous appelle : la sainteté, le pur amour... et puis allez toujours sans jamais regarder en arrière ! Les croix, les grandes croix, celles qui brisent le cœur sont le partage des amis du bon Dieu. Vous vous plaigniez ces jours à Jésus, qu'il vous avait envoyé bien des peines cette année ? C'est vrai, mais pourquoi trouvez-vous ces croix si lourdes ? C'est que vous n'aimez pas assez ! Oh ! vous n'avez pas fini avec les croix. Ce que vous avez eu jusqu'ici n'est que le prélude de ce qui vous attend. Ne vous ai-je pas dit que vous souffrirez toujours de corps ou d'esprit et souvent des deux. ensemble ? Pas de sainteté sans souffrances ! Mais quand vous laisserez agir librement la grâce en vous, quand Jésus possédera votre volonté et que vous le laisserez Maître absolu, les croix, si lourdes qu'elles soient, ne pèseront plus. L'amour absorbera tout. D'ici là, vous souffrirez et vous souffrirez beaucoup, car ce n'est pas en un instant que l'âme arrive à se dégager ainsi de toutes choses pour n'agir plus que par le pur amour. Il voit avec plaisir vos efforts. Oh ! si on le connaissait mieux sur la terre ! Non, on l'oublie ! Vous, au moins, aimez-le ! Dédommagez-le ! Que vos efforts aillent toujours en grandissant, afin de lui faire plaisir. Travaillez sans relâche pour arriver vite comme il veut vous voir ! (...) Il a fait plus pour vous que pour personne ! Chaque jour, il vous comble de ses grâces de choix. Voyez encore comme il a agi pour vous ces jours derniers ; aussi, il attend de vous une grande générosité, plus que de bien d'autres, qu'il n'a pas tant favorisées et de qui il ne veut pas une si grande perfection. Il attend encore un dévouement à toute épreuve, et surtout beaucoup d'amour. Il faut que votre âme, votre cœur se perdent en lui, que vous n'agissiez que pour son bon plaisir. Il faut que vous planiez au-dessus de la terre et de tout ce qui vous entoure pour vous abîmer dans sa sainte volonté. Il faut arriver à ne le perdre jamais de vue, pas même une minute. Ne croyez pas pour gela être absorbée, au point de ne pouvoir remplir vos obligations ! Non, vous verrez peu à peu que c'est tout le contraire et que l'âme la plus unie à Jésus sera aussi la plus exacte à tous ses devoirs mais Celui qu'elle aime agit pour elle ; il n'est plus pour ainsi dire qu'un avec elle. Pensez si elle est bien dirigée et aidée dans ce qu'elle doit faire ! Quel bien peut faire autour d'elle une âme intérieure ; il n'y a que celle-là qui en fait ; tout ce qui est fait autrement est inutile. L'âme unie à Jésus a seule droit sur son Cœur, elle en est la maîtresse, il ne lui refuse rien. (...) 2 OCTOBRE. - Dites plusieurs fois par jour : « Mon Dieu, accomplissez en moi vos desseins et accordez-moi de n'y point mettre obstacle par ma conduite. Mon Jésus, je veux ce que vous voulez, parce que vous le voulez, comme vous le voulez et autant que vous le voulez ! » (...) A présent, plus que jamais, Jésus y est traité d'égal à égal. Ceux qui devraient trembler, en pensant à l'auguste mission dont ils sont chargés, le plus souvent s'en acquittent avec froideur, avec ennui ! Combien y en a-t-il qui possèdent l'esprit intérieur ? Le nombre en est petit. Ici, en Purgatoire, les prêtres qui expient leur indifférence et leur vie sans amour sont nombreux. Il faut que leurs coupables négligences s'expient par le feu et par les tortures de toutes sortes. Jugez d'après cela ce que le bon Dieu, si bon, si aimable pour ses créatures, en trouve qui l'aiment et qui le dédommagent. Hélas ! qu'il y en a peu ! Voilà la grande souffrance du Cœur de Jésus : l'ingratitude parmi les siens ; (...) On cherche à connaître, à approfondir tout, excepté ce qui fait le bonheur véritable. Quelle tristesse ! Jamais il ne faut vous mécontenter, ni extérieurement, ni intérieurement. Faites ce que vous pourrez pour éviter toute espèce de contrariété. Si, malgré cela, il arrive que, par maladresse ou par malice, je suppose, on ne fasse pas ce qu'on devrait, eh bien ! restez calme ; une fois la faute faite, à quoi bon s'en contrarier, puisqu'il n'y a plus de remède. Ce serait presque deux fautes pour une. 14 OCTOBRE. - Pendant mon action de grâces. La plus petite infidélité de votre part, le plus petit oubli, la moindre indifférence envers Jésus, lui est très sensible et fait plus de peine à son Cœur si bon, si aimant, qu'une injure de la part d'un ennemi. (...) Evitez surtout en reprenant une enfant, par exemple, de lui reprocher ses fautes passées. C'est une chose assez commune et qui déplaît au bon Dieu. Les personnes qui agissent ainsi commettent une faute. Qui leur a dit que ce qu'elles reprochent n'est pas pardonné ? Pourquoi y revenir ? Le bon Dieu ne leur a pas donné cet exemple. On doit s'humilier sans cesse de ses fautes propres et les repasser sans cesse devant Notre-Seigneur, dans l'amertume de son cœur, mais jamais il ne faut revenir sur le passé envers personne. Une âme chrétienne et, à plus forte raison, une âme religieuse, si elle veut plaire à Notre-Seigneur, agira envers son prochain, comme elle désire que Jésus agisse envers elle. Retenez bien cela et à l'occasion mettez-le en pratique, fidèlement. Si vous avez de la peine, acceptez-la avec résignation parce qu'elle est permise par Jésus qui, du mal qu'il laisse faire, sait tirer le plus grand bien. Allez tout simplement aux pieds du tabernacle et là, confiez à votre Jésus ce qui vous pèse sur le cœur, ce qui vous semble quelquefois bien lourd à porter : son Cœur allégera tout. Si, au contraire, vous avez de la joie, cette joie surtout que l'on goûte par rares intervalles au service du bon Dieu, recevez-la avec humilité et reconnaissance, et pensez que la terre n'est pas le séjour du repos, mais un lieu d'exil, de travail et de souffrances de toutes sortes ! (...) Il ne nous est pas possible de comprendre, étant encore sur la terre, ce que le bon Dieu exige d'une âme qui expie ses fautes dans le Purgatoire. Vous croyez que beaucoup de prières, bien faites d'ailleurs, vont mettre une âme presque aussitôt en possession du bonheur éternel ? Il n'en est pas ainsi. Qui peut sonder les jugements du bon Dieu ? Qui peut comprendre la pureté qu'il exige d'une âme avant de l'admettre à partager son bonheur éternel ? (...) Elle n'a pas profité de la miséricorde divine sur la terre. Elle était esclave de son corps ; une fois dans le lieu purificateur, elle doit satisfaire jusqu'à la dernière obole et regagner sa splendeur première ; voilà pour les âmes indifférentes de leur salut, mais pour les âmes encore plus coupables, c'est autre chose. Aimez tant le bon Dieu que vous ne soyez pas obligée de venir ici acquérir son amour par la souffrance sans mérites. Les souffrances de la terre, les peines sont méritoires, ne les perdez pas : surtout aimez ! L'amour efface beaucoup de fautes et les fait aussi éviter parce qu'on ne veut pas faire de peine à Celui qu'on aime ; c'est pourquoi l'âme qui aime véritablement Jésus se tient sans cesse sur ses gardes et évite tout ce qui pourrait blesser ses regards divins. Beaucoup d'âmes du Purgatoire comptent sur vous pour les tirer du lieu de leurs souffrances. Priez de tout votre cœur pour elles. 1881. - Les souffrances du corps et du cœur sont le partage des amis de Jésus pendant qu'ils séjournent sur la terre. Plus Jésus aime une âme, plus il lui donne une large part aux douleurs qu'il a endurées pour notre amour. Heureuse l'âme ainsi privilégiée ! Que de mérites elle peut acquérir ! C'est le plus court chemin pour arriver au Ciel. N'ayez donc pas peur de la souffrance ; au contraire, aimez-la, parce qu'elle vous approche plus près de Celui que vous aimez. (...) Jésus ne vous laissera point en paix jusqu'à ce que vous soyez parvenue à la perfection où il veut vous voir. Tournez sur tous les sens qu'il vous plaira ; jusqu'à ce que votre volonté ne fasse qu'une avec la sienne, tant qu'il y aura un retour sur vous-même, que toutes vos actions ne seront pas faites sous son regard divin, pour son bon plaisir, vous n'aurez pas la paix, ni le calme intérieur ! 1882. SEPTEMBRE. - Jésus a fait beaucoup pour vous et il fera encore davantage dans l'avenir, mais il faut que vous correspondiez à ses grâces et que vous soyez bien généreuse. Les âmes arrivées à la perfection que Jésus demande d'elles sont maîtresses de son Cœur : il ne leur refuse rien. Quand vous en serez arrivée là, Jésus et vous vous ne ferez plus qu'un. Ce seront les mêmes sentiments, les mêmes pensées, les mêmes désirs. Soyez donc bonne, dépêchez-vous de devenir une grande Sainte pour procurer beaucoup de gloire à votre unique Ami, qui attend ce moment pour verser ses grâces à flots sur vous. (...) Jésus a un tel amour pour vous, qu'il veut vous combler de ses grâces de choix, de faveurs particulières qu'il n'accorde d'ordinaire qu'à ses amis intimes. Hâtez par vos prières et vos sacrifices l'heureux moment qui verra l'union divine que Jésus veut contracter avec votre âme. Reconnaissez devant ce divin Ami l'étendue de votre indigence, l'abîme de vos misères et laissez-le faire. C'est le propre de son amour d'enrichir les plus misérables. Sa bonté éclate alors davantage. (...) Ainsi, quand on vous accuse à tort, quand on vous suppose des intentions que vous n'avez pas (vous savez bien de quoi je veux parler), eh bien ! il ne faut pas que ces choses vous troublent. C'est le bon Dieu qui permet cela, afin de vous donner l'occasion de vous renoncer et de ne vous attacher qu'à lui seul. Il veut que vous arriviez à ce point où rien ne trouble en vous le calme intérieur : peines, joies, contrariétés, que tout passe indifféremment. Lui seul, entendez-vous bien, veut absorber toutes les puissances de votre âme, combler tous ses désirs, rassasier pleinement votre cœur et vous être tout en tout ; et ce n'est pas, croyez-le bien, l'œuvre d'un jour. Non, vous n'êtes pas trop bonne ! Il vaut mieux dans certains cas céder que d'avoir le dessus. Je vais vous donner un moyen pour agir comme Jésus le demande de vous. Avant de donner un avis, avant d'adresser une réprimande méritée par une élève ou par toute autre personne, recueillez-vous une seconde ; puis, mettez-vous à la place de celle à qui vous allez parler et agissez envers elle comme vous voudriez qu'on le fît à votre égard en pareille occasion. Alors Jésus sera content. (...) Au commencement de cette année, prenez pour pratique de ne dire aucune parole inutile. N'émettez point votre sentiment en rien, à moins qu'on ne vous y force ; même pour les choses utiles, parlez peu... Ne levez non plus jamais les yeux par curiosité. Que chaque matin Jésus ait votre premier regard, votre première pensée, votre première parole, et que ce soit une parole de reconnaissance et d'amour ! Aux pieds du tabernacle, déposez votre cœur dans celui de Jésus pour toute la journée et faites avec lui vos conversations jusqu'au soir. Le soir, vous déplorerez vos manquements de nouveau à ses pieds, vous le remercierez de ses grâces... Vous savez ce que je vous ai dit à ce sujet. La souffrance précède toujours l'amour... Il y a un degré d'amour que ceux-là seuls qui ont beaucoup souffert et bien souffert atteignent. Je vous parle surtout des souffrances du cœur. (...) Mère O… est dans les profondeurs du Purgatoire. Les âmes religieuses, les prêtres et les personnes qui ont été comblées de grâces ont un Purgatoire terrible, parce qu'elles ont abusé des moyens que le bon Dieu avait mis à leur disposition. (...) Si vous saviez quelle union Jésus veut contracter avec votre âme, comme vous n'entraveriez pas ses desseins, comme vous ne regimberiez pas aussi souvent que vous le faites ! Le comprendrez-vous une bonne fois ? Cette grande perfection vous fait peur ; vous craignez l'illusion. Mais avec Jésus que devez-vous craindre ? Il est votre Père, votre Ami, votre Epoux, votre Tout… Est-ce qu'il n'a pas le droit d'exiger d'une âme ce qu'il veut sans lui dire le pourquoi ? C'est le grand Maître, c'est le Seigneur de tous ; pourquoi vouloir avec vos vues bornées examiner sa conduite ? Adorez ses desseins et obéissez en aveugle. Voilà ce qu'il veut de vous ; mettez-vous donc de grand cœur à travailler sérieusement à votre sanctification. Redoublez pour Jésus d'amour, de tendresse. Consolez-le, dédommagez-le de toutes les injures qu'il reçoit par le monde. Ayez toujours des vues plus hautes que la terre. Ne recherchez jamais ni l'estime, ni l'amitié de personne. Jésus seul est vôtre et il vous veut sienne aussi pour toujours. Vous n'avez pas trop de votre cœur tout entier à lui donner. Aimez… mais pour lui seulement... (...) SEPT HEURES DU SOIR. - Habituez-vous à parler à Notre-Seigneur comme à l'ami le plus dévoué et le plus sincère. Ne faites et ne dites rien sans le consulter. (...) Voilà ce que Jésus demande de vous : une vie de foi et d'union perpétuelle avec lui, une vie humble, cachée, connue de lui seul… Qu'il soit tout pour vous, Jésus ! Regardez tout ce qui vous arrive comme autant de moyens dont il se sert pour vous unir à lui davantage, pour accomplir les desseins qu'il a sur vous. N'y mettez pas d'obstacles, soyez généreuse. Ni l'énergie ni le cœur ne vous font défaut ; commencez donc cette vie de renoncement, de sacrifice et par-dessus tout d'amour que Jésus veut absolument de vous. Là seulement vous trouverez le calme et la paix qu'il vous offre depuis de si longues années ! (...) Je vous conjure de ne plus résister aux desseins que le bon Jésus a sur vous ; ne demandez pas d'autres preuves, vous en avez eu assez. Vous sentez bien aussi intérieurement que Jésus vous veut toute à lui. Pesez ces choses au pied du tabernacle ; voyez ce que vous devez faire et ne balancez plus. Que de grâces vous attendent, si vous voulez, grâces pour vous d'abord et aussi pour d'autres âmes. Vous répondrez de tout cela un jour. (...) C'est l'âme la plus aimée de Jésus qu'il crucifie davantage sur la terre, mais la croix envoyée par Dieu a toujours des douceurs mêlées à son amertume. Il n'en est pas de même des croix qui nous arrivent par notre faute : pour celles-là, il n'y a que 1'amertume seule. (...) FEVRIER 1887. - Quand le bon Dieu a quelques desseins particuliers sur une personne, quand il ne la veut pas du commun, il lui donne une âme magnanime, un cœur généreux, un jugement sain, un bon caractère, une tête solide. Quand vous ne rencontrez pas ces qualités dans une personne, le bon Dieu ne veut rien de particulier d'elle. Ce n'est pas tout d'un coup que Jésus montre à une âme ce qu'il veut d'elle, elle s'effrayerait. Mais c'est petit à petit et, à mesure que sa grâce la rend plus forte, qu'il lui découvre ses secrets et la rend participante de sa croix. Le bon Dieu vous aime d'une manière spéciale. Vous êtes sa fille de prédilection. Ce qui vous est arrivé était pour votre plus grand bien ! Tout le monde doit aimer le bon Dieu particulièrement, mais pour vous il y a une obligation spéciale, c'est la réciprocité. 24 JUIN. - Soyez bien unie à Jésus. Avant n'importe quelle action ou chose que vous ayez à faire ou à dire, demandez-lui avis ; parlez-lui cœur à cœur comme à un ami qu'on aurait toujours près de soi (...) Si vous êtes fidèle à tout ce que je vous dis, si vous vous gênez, si vous cherchez à faire plaisir à votre Jésus en tout, si vous avez pour lui toutes les délicatesses d'un cœur aimant qui a toujours l'œil de l'âme ouvert pour examiner ce qui peut faire plaisir à son divin Epoux, alors Jésus, de son côté, vous gardera ses communications les plus intimes, ses caresses divines, son amour de Père et d'Epoux le plus aimant ; alors aussi vous obtiendrez tout ce que vous demanderez. Jésus ne vous refusera rien. Vous vous donnerez tout entière et il se donnera tout entier. (...) Que le bon Jésus vous trouve facile à plier et à vous façonner comme il l'entend ! Ecoutez bien sa voix au fond de votre cœur et ne perdez aucune de ses grâces. Que votre volonté ne fasse qu'une avec sa volonté adorable ! Que votre cœur se perde dans le sien ! Il va bientôt accomplir en vous ses desseins, si vous n'y mettez pas d'obstacles. Ne perdez pas de vue sa divine présence... Le bon Dieu vous veut particulièrement sainte et à lui tout seul.. Si vous vouliez vous gêner !… Le bon Jésus veut surtout voir dans votre cœur l'amour pur, désintéressé, généreux, qui ne craint pas sa peine, qui ne cherche pas ses aises, et tout cela pour plaire à Jésus seul. Le bon Dieu ne défend pas qu'on soigne son corps, mais il y a des personnes qu'il veut soigner lui-même et guérir quand bon lui semble. Les remèdes ne leur sont pas profitables. Une petite mortification vaut mieux pour elles que tout le reste. Croyez ce que je vous dis et vous verrez. Le commun, voilà ce que Jésus veut pour vous qu'il aime particulièrement. (...) Jésus, avant d'accorder à une âme une union intime avec lui, la purifie par l'épreuve, et plus ses desseins sur cette âme sont grands, plus aussi est grande l'épreuve. Le démon s'aperçoit bien que le bon Dieu a des desseins sur vous ; voilà pourquoi il vous tracasse et vous fait tracasser par les siens... Ne vous découragez pas. Le bon Dieu vous aide et vous aidera. Luttez avec courage. Malgré les efforts de l'enfer, le bon Dieu arrivera à ses fins. Le bon Dieu se sert de moi pour vous encourager puisque vous n'avez personne. Retenez bien cela et voyez que la nature a besoin de ces petits encouragements. A l'occasion, vous y penserez, puisque vous avez et aurez charge d'âmes. Le bon Dieu vous en donne l'exemple au Jardin de l'Agonie. Ayez toute confiance en Jésus. Jamais il ne vous fera défaut. (...) Le bon Dieu permet que vous souffriez de corps et d'esprit afin que, morte à vous-même, il puisse accomplir en vous ses grands desseins, afin que vous connaissiez l'art de perfectionner les autres par votre propre expérience. Pour une âme que Jésus aime, il fait des choses qui, à première vue, paraissent impossibles. Voilà comme il agira envers vous ! C'est Jésus qui vous attire à lui très doucement, très suavement, mais en même temps fortement. Ne résistez pas à ses divins attraits. (...) Je vais essayer de vous faire comprendre, autant que vous le pouvez sur la terre, ce que c'est que le Ciel. Ce sont des fêtes toujours nouvelles qui se succèdent sans interruption, un bonheur toujours nouveau qu'on n'a - ce semble - encore jamais ressenti. C'est un torrent de joie qui déborde sans cesse sur tous les Elus… Le Ciel, c'est Dieu surtout, Dieu aimé, goûté, savouré ; c'est en un mot le rassasiement de Dieu, sans pourtant en être rassasié ! Et plus l'âme a aimé Dieu sur la terre, .plus elle a atteint le sommet de la perfection, plus aussi elle aime Dieu et le comprend au Ciel ! Jésus est la vraie joie de la terre et l'éternelle joie des Cieux ! |