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Gamaliel l'Ancien
Rabban Gamaliel l'Ancien, nom qui est mentionné dans le livre des Nombres 1,10; 2,20) est une haute autorité du judaïsme pharisien et un tanna de la Mishna. Rabban Gamaliel est, tant aux yeux du judaïsme, que des Chrétiens, un personnage d'une importance si haute qu'elle atteint parfois l'ampleur de la légende.

Rabban Gamaliel est le fils de Shimon ben Hillel I et le petit-fils de Hillel. Il est marié à la fille de Shimon ben Nathanael haCohen. Il devient président du Sanhédrin à la mort de Shammaï, tâche qui sera reprise par son fils Shimon ben Gamliel I. De nombreux descendants porteront son nom, jusqu'à Gamaliel VI. Rabban Gamaliel meurt vers 50 EC, avant la destruction du Temple

Gamaliel apparaît dans les Actes des Apôtres. Il serait intervenu en leur faveur tandis qu'ils devaient comparaître devant le sanhédrin pour avoir continué à prêcher malgré l'interdiction édictée par l'autorité juive :

« Un pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi, estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin, et ordonna de faire sortir un instant les apôtres. Puis il leur dit: Hommes Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à l'égard de ces gens. Car, il n'y a pas longtemps que parut Theudas, qui se donnait pour quelque chose, et auquel se rallièrent environ quatre cents hommes: il fut tué, et tous ceux qui l'avaient suivi furent mis en déroute et réduits à rien. Après lui, parut Judas le Galiléen, à l'époque du recensement, et il attira du monde à son parti: il périt aussi, et tous ceux qui l'avaient suivi furent dispersés. Et maintenant, je vous le dis ne vous occupez plus de ces hommes, et laissez-les aller. Si cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle se détruira ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez la détruire. Ne courez pas le risque d'avoir combattu contre Dieu. » (Ac 5, 34-39).

Le texte indique aussi que Paul de Tarse aurait été son élève, bien qu'il n'y ait pas d'indication à ce sujet dans les Épîtres pauliniennes : « je suis Juif, né à Tarse en Cilicie; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci, et instruit aux pieds de Gamaliel dans la connaissance exacte de la loi de nos pères, étant plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. » (Ac 22, 3)

Une tradition chrétienne (Clément, Recognitiones, 1, 65) prête à Gamaliel une conversion secrète au christianisme avec un de ses fils Abibas/Abibon/Diboan. Tous deux auraient été baptisés en même temps que Nicodème par les apôtres Pierre et Jean.

La tradition chrétienne garde le souvenir de l'apparition de Gamaliel au prêtre Lucien, curé de Cafargamala le vendredi 3 août 415 , le rabbi indiquant où se trouvait sa relique qui aurait été alors retrouvée dans le même tombeau que saint Étienne, saint Nicodème et Abibas. Saint Étienne reposerait depuis à Pise en Italie. Une représentation de cette tradition figure sur des tapisseries conservées au Musée national du Moyen Âge.


Texte extrait du site
http://fr.wikipedia.org/

Autres chapitres : La conversion futur des Juifs   Temple de Jérusalem   Jésus face aux responsables juifs   Le grand Pan

La discussion de Jésus avec les Docteurs au Temple - avec Gamaliel, Hillel et Sciammaï

Extrait du livres "L'Évangile tel qu'il m'a été révélé, tome 1" des visions de Maria Valtorta - reçu le vendredi 28 janvier 1944

La discussion de Jésus avec les Docteurs au Temple

Je vois Jésus. C'est un adolescent. Vêtu d'une tunique qui me semble de lin blanc et lui descend jusqu'aux pieds. Il se drape par-dessus dans une étoffe rectangulaire d'un rouge clair. Il est tête nue avec des cheveux longs qui lui descendent à moitié des oreilles, plus foncés que lorsque je l'ai vu plus petit. C'est un garçon robuste, très grand pour son âge, mais dont le visage est vraiment enfantin.

Il me regarde et me sourit en me tendant les mains. Un sourire pourtant qui ressemble déjà à celui que je Lui vois adulte : doux et plutôt sérieux. Il est seul. Je ne vois rien d'autre en ce moment. Il est appuyé à un petit mur au-dessus d'une ruelle toute en montées et descentes, pierreuse avec au milieu un creux qui, par temps de pluie, se transforme en ruisseau. Pour l'heure il est à sec car la journée est belle.

Il me semble de m'approcher aussi du muret et de regarder à l'entour et en bas comme fait Jésus. Je vois un groupe de maisons rassemblées sans alignement. Il y en a de hautes, de basses et orientées dans tous les sens. Cela ressemble - la comparaison est pauvre mais assez juste - à une poignée de cailloux blancs jetés sur un terrain sombre. Les rues et ruelles apparaissent comme des veines au milieu de cette blancheur. Çà et là des arbres sortent d'entre les murs. Beaucoup sont en fleurs et beaucoup couverts de feuilles nouvelles. Ce doit être le printemps.

À gauche, par rapport à moi qui regarde, il y a une grande agglomération, disposée sur trois rangées de terrasses couvertes de bâtiments, et puis des tours, des cours et des portiques au centre desquels se dresse un bâtiment plus haut, majestueux, très riche, à coupoles rondes qui brillent au soleil comme si elles étaient couvertes de métal, cuivre ou or. Le tout est entouré d'une muraille crénelée, de créneaux à la façon de M comme si c'était une forteresse [1]. Une tour plus haute que les autres à cheval sur une rue plutôt étroite et qui est en saillie domine nettement cette vaste agglomération. On dirait une sentinelle sévère [2].

[2] La tour de L'Antonia, occupée par les soldats romains             [1] Le Temple

Jésus regarde fixement cet endroit, puis il se retourne appuyant de nouveau le dos au muret comme il était d'abord, puis il regarde un petit monticule qui est en face de l'agglomération, un monticule couvert de maisons jusqu'à la base et ensuite dénudé [3].

[3] Le Golgotha, ce qui signifie "le lieu du crâne", car le crâne d’Adam y était enterré.

 Je vois qu'une rue se termine là avec un arceau au-delà duquel il n'y a plus qu'une rue pavée de pierres quadrangulaires, irrégulières et mal assemblées. Elles ne sont pas exagérément grandes comme les pierres des routes consulaires romaines. Elles ressemblent plutôt aux pierres classiques des vieux trottoirs de Viareggio (je ne sais s'ils existent encore) mais mal assemblées. Une mauvaise route. Le visage de Jésus devient tellement sérieux que je me mets à chercher sur ce monticule la cause de cette mélancolie. Mais je ne trouve rien de spécial. C'est une hauteur dénudée. C'est tout. En revanche, je perds Jésus. En effet, quand je me retourne, il n'est plus là. Et je m'assoupis avec cette vision.

...Quand je me réveille, avec au cœur le souvenir de cette vision, après avoir retrouvé un peu de forces et de calme, car tout le monde dort, je me trouve dans un endroit que je n'ai jamais vu. Il y a des cours, des fontaines, des maisons, ou plutôt des pavillons que des maisons. Cela semble être en effet plutôt des pavillons que de maisons. Il y a là une foule nombreuse, habillée à l'ancienne mode hébraïque et beaucoup de cris. En regardant autour de moi, je me rends compte que je suis à l'intérieur de cette agglomération que Jésus regardait. Je vois en effet la muraille crénelée qui l'entoure, la tour qui fait sentinelle et l'imposant bâtiment qui se dresse au centre et sur lequel s'appuient les portiques très beaux et vastes où se trouve une foule occupée qui à une chose, qui à une autre.

Je me rends compte que je me trouve dans l'enceinte du Temple de Jérusalem. Je vois des pharisiens en longs vêtements flottants, des prêtres vêtus d'habits de lin avec une plaque de métal précieux au sommet de la poitrine et sur le front et d'autres points qui luisent çà et là sur les vêtements très amples et blancs que retient à la taille une ceinture de grand prix. Puis, il y en a d'autres, moins chamarrés qui doivent encore appartenir à la caste sacerdotale et qui sont entourés de disciples plus jeunes. Je vois que ce sont des docteurs de la Loi.

Je me trouve égarée au milieu de tous ces personnages, ne sachant pas bien ce que j'ai à faire là-dedans. Je m'approche d'un groupe de docteurs où a débuté une discussion théologique. Une grande foule s'en approche aussi.

Parmi les "docteurs" il y a un groupe à la tête duquel se trouve un certain Gamaliel avec un autre, âgé et presque aveugle, que soutient Gamaliel au cours de la discussion. Celui-là, je l'entends appeler Hillel [4] (je mets l'H parce que je vois qu'il y a une aspiration au début du nom), il semble le maître ou le parent de Gamaliel [5] parce que ce dernier le traite avec confiance et respect en même temps.

[4] Hillel l’Ancien : (-70 à + 10 environ) Docteur et président (Nassi) du Sanhédrin. Il fut le chef d’une école qui interprétait la Loi d’une manière libérale. Sa présence est cohérente. Il ne tardera pas à mourir si on en croit la date de sa mort.  Pour en savoir plus :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Hillel_Hazaken       [5] C'est son grand-père

Le groupe de Gamaliel a des vues plus larges, alors qu'un autre groupe, et c'est le plus nombreux, est dirigé par un certain Sciammaï [6] et est caractérisé par une intransigeance haineuse et rétrograde que l'Évangile met si bien en lumière.

[6] Shammaï : Docteur pharisien, lui aussi du 1er siècle avant J.C. Rival de Hillel, son école se distinguait par une interprétation rigoriste de la Loi et des Traditions.

Gamaliel, entouré d'un groupe important de disciples, parle de la venue du Messie. S'appuyant sur la prophétie de Daniel, il soutient que le Messie doit être déjà né. En effet, depuis une dizaine d'années environ, les soixante-dix semaines indiquées par la prophétie sont accomplies, à dater du décret de reconstruction du Temple [7].

Sciammaï le combat en affirmant que s'il est vrai que le Temple a été reconstruit, il n'est pas moins vrai que l'esclavage d'Israël n'a fait que croître et que la paix qu'aurait dû apporter avec lui Celui que les Prophètes appellent "le Prince de la paix" est bien loin d'exister dans le monde et spécialement à Jérusalem opprimée par un ennemi qui ose pousser sa domination jusqu'à l'enceinte du Temple dominée par la Tour Antonia remplie de légionnaires romains, prêts à apaiser avec leur épée tout soulèvement patriotique.

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( [7] Daniel 9,24-25 : Une période de soixante-dix fois sept ans a été fixée pour ton peuple et pour la ville où tu demeures; c’est nécessaire pour que la désobéissance prenne fin, que les fautes cessent et que les péchés soient pardonnés, pour que la justice éternelle se manifeste, que la vision et la prophétie s’accomplissent et que le temple de Dieu soit consacré de nouveau. 25 Voici donc ce que tu dois savoir et comprendre: depuis l’instant où a été prononcé le message concernant le retour d’exil et la reconstruction de Jérusalem, jusqu’à l’apparition du chef consacré, il y a sept périodes de sept ans.

Ensuite, pendant soixante-deux périodes de sept ans, la ville et ses fortifications seront reconstruites, mais les temps seront difficiles. À la fin de ces soixante-deux périodes, un homme consacré sera tué sans que personne ne le défende. Puis un chef viendra avec son armée et détruira la ville et le sanctuaire. Toutefois ce chef finira sous le déferlement de la colère divine. Mais jusqu’à sa mort il mènera une guerre dévastatrice, comme cela a été décidé.

Pendant la dernière période de sept ans, il imposera de dures obligations à un grand nombre de gens. Au bout de trois ans et demi, il fera même cesser les sacrifices et les offrandes. Ce dévastateur accomplira ses œuvres abominables avec rapidité, jusqu’à ce que la fin qui a été décidée s’abatte sur lui)
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La discussion, pleine d'arguties, tire en longueur : chaque maître fait étalage d'érudition pas tant pour vaincre son rival que pour s'imposer à l'admiration des auditeurs. Cette intention est évidente.

Du groupe serré de ses fidèles sort une fraîche voix d'enfant : "C'est Gamaliel qui a raison."

Mouvement de la foule et du groupe des docteurs. On cherche l'interrupteur. Mais pas besoin de le chercher; il ne se cache pas. Il se manifeste et s'approche du groupe des "rabbi". Je reconnais mon Jésus adolescent. Il est sûr de Lui et franc, avec des yeux intelligents qui étincellent.

"Qui es-tu ?" Lui demande-t-on.

"Un fils d'Israël venu accomplir ce que la Loi ordonne."

La réponse hardie et sûre d'elle-même le rend sympathique et Lui vaut des sourires d'approbation et de bienveillance. On s'intéresse au petit Israélite.

"Comment t'appelles-tu ?"

"Jésus de Nazareth."

La bienveillance s'atténue dans le groupe de Sciammaï. Mais Gamaliel, plus bienveillant, poursuit le dialogue en même temps que Hillel. Ou plutôt c'est Gamaliel qui, respectueusement, dit au vieillard : "Demande quelque chose à l'enfant. "

"Sur quoi fondes-tu ta certitude? " demande Hillel. (Je mets les noms en tête des réponses pour abréger et rendre plus clair).

Jésus : "Sur la prophétie qui ne peut faire erreur sur l'époque et les signes qui l'ont accompagnée quand ce fut le moment de sa réalisation. C'est vrai que César nous domine. Mais le monde était tellement paisible et la Palestine si calme quand expirèrent les soixante-dix semaines qu'il fut possible à César d'ordonner un recensement dans ses domaines. Il ne l'aurait pas pu s'il y avait eu la guerre dans l'Empire et des soulèvements en Palestine [8].

Comme ce temps était accompli, ainsi va se terminer l'autre intervalle de temps de soixante-deux semaines plus une depuis l'achèvement du Temple, pour que le Messie soit consacré et que se réalise la suite de la prophétie pour le peuple qui ne l'a pas accepté [9]. Pouvez-vous avoir des doutes ? Ne vous rappelez-vous pas de l'étoile que virent les Sages d'Orient et qui alla justement se poser dans le ciel de Bethléem de Juda et que les prophéties et les visions, depuis Jacob et par la suite, indiquent ce lieu comme destiné à accueillir la naissance du Messie, fils du fils du fils de Jacob, à travers David qui était de Bethléem ? Ne vous rappelez-vous pas Balaam ? "Une Étoile naîtra de Jacob" [10]. Les Sages d'Orient, auxquels la pureté et la foi gardaient ouverts les yeux et les oreilles, ont vu l'Étoile et compris son nom : "Messie" et ils sont venus adorer la Lumière allumée dans le monde."

Sciammaï, le regard livide: "Tu dis que le Messie est né au temps de l'Étoile à Bethléem Ephrata ?"

Jésus : "Je le dis."

Sciammaï : "Alors il n'existe plus. Tu ne sais pas, Enfant, qu'Hérode fit tuer tous les garçons de un jour à deux ans de Bethléem et des environs ? Toi qui connais si bien les Écritures, tu dois aussi savoir cela : "Un cri s'est élevé... C'est Rachel qui pleure ses enfants" [11]. Les vallées et les collines de Bethléem qui ont recueilli les pleurs de Rachel mourante sont restées remplies de ces pleurs [12], et les mères l'ont répété sur leurs fils massacrés. Parmi elles, il y avait certainement aussi la Mère du Messie."

Jésus : "Tu te trompes, vieillard. Les pleurs de Rachel se sont changés en hosanna [13], parce que là où elle avait mis au jour "le fils de sa douleur" [14], la nouvelle Rachel a donné au monde le Benjamin du Père céleste, le Fils de sa droite [15], Celui qui est destiné à rassembler les peuples sous son sceptre et à le libérer de la plus terrible servitude." [16]

Sciammaï : "Et comment, s'il a été tué ?"

Jésus : "N'as-tu pas lu, en parlant d'Élie ? Il fut enlevé dans un char de feu [17]. Et le Seigneur Dieu ne pourra pas avoir sauvé son Emmanuel pour qu'il fût le Messie de son peuple ? Lui qui a ouvert la mer devant Moïse pour qu'Israël rejoignit à pieds secs son territoire, II n'aura pas pu ordonner à ses anges de sauver son Fils, son Christ, de la férocité de l'homme [18] ? En vérité je vous le dis : le Christ vit et il est parmi vous et quand sera venue son heure, il se manifestera dans sa puissance."

Jésus, en disant ces paroles que je souligne, a dans la voix un éclat qui remplit l'espace. Ses yeux brillent encore davantage et comme mus par le pouvoir et la promesse, il tend le bras et la main droite comme pour un serment. C'est un enfant, mais il est solennel comme un homme.

Hillel : "Enfant, qui t'a enseigné ces paroles ?"

Jésus : "L'Esprit de Dieu. Je n'ai pas de maître humain. C'est la parole de Dieu que vous entendez par mes lèvres."

Hillel : "Viens, parmi nous, que je te voie de près, ô Enfant ! Mon espérance se ravive au contact de ta foi et mon âme s'illumine au soleil de la tienne."

Et on fait asseoir Jésus sur un siège élevé entre Gamaliel et Hillel et on Lui apporte des rouleaux pour qu'il les lise et les explique. C'est un examen en règle. La foule se presse et écoute.

La voix enfantine de Jésus lit : "Console-toi, ô mon peuple [19]. Parlez au cœur de Jérusalem, consolez-la car son esclavage est fini... [20] Voix de quelqu'un qui crie dans le désert: préparez les chemins du Seigneur... [21] Alors apparaîtra la gloire du Seigneur..." [22].

Sciammaï: "Tu le vois. Nazaréen ! Ici on parle d'esclavage fini. Jamais comme à présent nous sommes esclaves. Ici on parle d'un précurseur. Où est-il ? Tu radotes !"

Jésus: "Je te dis que c'est à toi plus qu'aux autres que t'invite le Précurseur. À toi et à tes semblables. Autrement tu ne verras pas la gloire du Seigneur et tu ne comprendras pas la parole de Dieu, parce que la bassesse, l'orgueil, la dissimulation t'empêcheront de voir et d'entendre."

Sciammaï: "C'est ainsi que tu parles à un maître ?"

Jésus: "C'est ainsi que je parle, ainsi que je parlerai jusqu'à la mort. Car au-dessus de mon intérêt il y a celui du Seigneur et l'amour pour la Vérité dont je suis le Fils. Et j'ajoute pour toi, ô rabbi, que l'esclavage dont parle le Prophète et dont je parle Moi aussi, n'est pas celui que tu crois, et la royauté n'est pas celle à laquelle tu penses. Mais au contraire, c'est par les mérites du Messie que l'homme sera libéré de l'esclavage du Mal qui le sépare de Dieu et le caractère du Christ s'imprime sur les esprits libérés de tout joug et soumis à son règne éternel.

Toutes les nations inclineront la tête, ô race de David, devant le Germe né de toi et devenu l'arbre qui couvre toute la terre et s'élève jusqu'au Ciel. Au Ciel et sur la terre toute bouche louera son Nom et tout genou fléchira devant le Consacré de Dieu, [23] le Prince de la paix, celui qui enivrera de Lui-même toute âme fatiguée et rassasiera toute âme affamée, le Chef, le Saint qui conclura une alliance entre la terre et le Ciel. Non pas comme celle qui fut conclue avec les Pères d'Israël quand Dieu les fit sortir d'Égypte, en les traitant encore comme des serviteurs, mais en gravant la pensée de la Paternité céleste dans les esprits des hommes avec la Grâce nouvellement versée en eux par les mérites du Rédempteur par qui tous les bons connaîtront le Seigneur, et le Sanctuaire de Dieu ne sera plus abattu ni détruit."

Sciammaï : "Mais, ne blasphème pas, Enfant ! Rappelle-toi Daniel. Il dit qu'après la mort du Christ, le Temple et la Cité seront détruits par un peuple et un chef qui viendra pour cela [24]. Et Toi, tu soutiens que le Sanctuaire de Dieu ne sera plus abattu ! Respecte les Prophètes !"

Jésus : "En vérité je te dis qu'il y a Quelqu'un qui est plus que les Prophètes et tu ne le connais pas, ni ne le connaîtras pas parce qu'il te manque de vouloir le connaître. Et je t'affirme que tout ce que j'ai dit est vrai. Il ne connaîtra plus la mort, le vrai Sanctuaire, mais comme Celui qui le sanctifie, il ressuscitera pour la vie éternelle et à la fin des jours du monde, il vivra au Ciel."

Hillel : "Écoute, Enfant. Aggée dit : " ...II viendra le Désiré des Nations [25]. Grande sera la gloire de cette maison et de cette dernière plus que de la première" [26]. Il veut peut-être parler du même sanctuaire que Toi ?"

Jésus: "Oui, Maître, c'est cela qu'il veut dire. Ta droiture t'achemine vers la Lumière et Moi je te dis : quand le Sacrifice du Christ sera accompli, la paix viendra vers toi parce que tu es un Israélite sans malice."

Gamaliel : "Dis-moi, Jésus. La paix dont parlent les Prophètes, comment peut-on l'espérer si la guerre vient détruire ce peuple? Parle et éclaire-moi aussi."

Jésus : "Ne te souviens-tu pas. Maître, de ce que dirent ceux qui furent présents la nuit de la naissance du Christ ? Que les troupes angéliques chantèrent : "Paix aux hommes de bonne volonté". Mais la volonté de ce peuple n'est pas bonne et il n'aura pas la paix. Il méconnaîtra son Roi, le Juste, le Sauveur parce qu'il attend un roi revêtu de la puissance humaine alors que Lui est le Roi de l'esprit. Ce peuple ne l'aimera pas, parce que le Christ prêchera ce qui ne plaît pas à ce peuple.

Le Christ ne combattra pas des ennemis pourvus de chars et de cavalerie, mais les ennemis de l'âme qui inclinent vers des jouissances infernales le cœur de l'homme créé pour le Seigneur. Et cela, ce n'est pas la victoire qu'Israël attend de Lui. Il viendra, Jérusalem, ton Roi monté sur " l'ânesse et l'ânon" [27], c'est à dire les justes d'Israël et les gentils. Mais l'ânon, je vous le dis, lui sera plus fidèle et le suivra précédant l'ânesse et grandira sur la route de la Vérité et de la Vie. Israël, à cause de sa volonté mauvaise, perdra la paix et souffrira en elle-même, pendant des siècles, ce qu'il a fait souffrir à son Roi réduit par eux à être l'Homme des Douleurs dont parle Isaïe." [28]

Sciammaï : "Ta bouche profère à la fois des enfantillages et des blasphèmes, Nazaréen. Réponds : et où est le Précurseur ? Quand l'avons-nous eu ?"

Jésus : "Il existe. Malachie ne dit-il pas : "Voici que j'envoie mon ange préparer devant Moi le chemin et immédiatement viendra à son Temple le Dominateur que vous cherchez et l'Ange du Testament que vous désirez ardemment " ? [29] Donc, le Précurseur précède immédiatement le Christ. Il est déjà là, comme le Christ. S'il y avait des années entre celui qui prépare le chemin au Seigneur et le Christ, tous les chemins s'encombreraient et dévieraient.

Dieu le sait et il a décidé que le Précurseur précède d'une seule heure le Maître. Quand vous verrez ce Précurseur, vous pourrez dire : "La mission du Christ est commencée". À toi je dis : le Christ ouvrira beaucoup d'yeux et beaucoup d'oreilles quand Il viendra par ces chemins.

Mais ce ne sont pas les tiens ni ceux de tes semblables, car vous lui donnerez la mort en échange de la Vie qu'il vous apporte. Mais quand, plus grand que ce Temple, plus haut que le Tabernacle enfermé dans le Saint des Saints, plus haut que la Gloire que soutiennent les Chérubins, le Rédempteur sera sur son trône et sur son autel, la malédiction pour les déicides et la vie pour les gentils couleront de ses mille et mille blessures. Car Lui, ô maître toi qui l'ignores, n'est pas, je le répète, Roi d'une domination humaine, mais d'un Royaume spirituel, et ses sujets seront uniquement ceux qui par leur amour sauront renaître en leur esprit et comme Jonas, après une première naissance, renaître sur d'autres rivages : "ceux de Dieu" à travers la régénération spirituelle qui viendra par le Christ qui donnera la vraie vie à l'humanité."

Sciammaï et son entourage : "Ce Nazaréen est Satan !"

Hillel et les siens : "Non. Cet enfant est un Prophète de Dieu. Reste avec nous, Petit. Ma vieillesse transmettra ce qu'elle sait à ton savoir et tu seras Maître du Peuple de Dieu."

Jésus : "En vérité, je te dis que si beaucoup étaient comme toi, le salut arriverait à Israël. Mais mon heure n'est pas venue. Les voix du Ciel me parlent et, dans la solitude je dois les recevoir jusqu'à ce que mon heure arrive. Alors, avec mes lèvres et mon sang, je m'adresserai à Jérusalem, et mon sort sera celui des Prophètes lapidés et assassinés par elle. Mais, au-dessus de mon être, il y a celle du Seigneur Dieu, auquel je soumets Moi-même pour qu'il fasse de Moi l'escabeau de sa gloire, en attendant que Lui fasse du monde un escabeau pour les pieds du Christ [30]. Attendez-Moi à mon heure. Ces pierres entendront de nouveau ma voix et frémiront à ma dernière parole [31].

Bienheureux ceux qui, en cette voix, auront écouté Dieu et croiront en Lui par son entremise. À ceux-là le Christ donnera son Royaume dont votre égoïsme rêve qu'il sera tout humain alors qu'il est céleste. Pour l'avènement de ce Royaume, Moi, je dis: "Voici ton serviteur, Seigneur, venu pour faire ta Volonté. Réalise-la entièrement, car je brûle de l'accomplir" [32]. "

Et ici se termine la vision de Jésus avec son visage enflammé d'ardeur spirituelle, tourné vers le ciel, les bras ouverts, debout au milieu des docteurs stupéfaits.

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Samedi 29 janvier 1944

J'aurai ici à vous dire deux choses qui vous intéresseront certainement, et que j'avais décidé d'écrire dès mon réveil. Mais puisqu'il y en a d'autres plus pressantes, j'écrirai plus tard.

Voici ce que je voulais dire au début :

Vous me demandiez aujourd'hui comment j'avais pu savoir les noms de Hillel et Gamaliel et celui de Sciammaï. C'est la voix que j'appelle "seconde voix" c'est elle qui me dit ces choses. C'est une voix encore moins sensible que celle de mon Jésus et des autres qui me dictent. Celles-là ce sont des voix, je vous l'ai déjà dit et je vous le répète, que mon entendement spirituel les perçoit comme si c'était des voix humaines. Je les perçois suaves ou indignées, riantes ou tristes, exactement comme quelqu'un qui me parlerait tout près. Tandis que cette "seconde voix" au contraire c'est comme une lumière, une intuition qui parle en mon esprit. Je dis "en" mon esprit et non pas "à" mon esprit. C'est une indication.

Ainsi comme je m'approchais du groupe des gens qui discutaient, sans savoir quel était cet illustre personnage qui, à côté d'un vieillard parlait avec tant de chaleur, "cette voix" intérieure me dit : "Gamaliel - Hillel" Oui, d'abord Gamaliel et ensuite Hillel, je n'ai aucun doute. Pendant que je me demandais qui étaient ceux-ci, ce moniteur intérieur m'indiqua le 3ème individu antipathique tout juste au moment où Gamaliel l'appelait par son nom.

C'est ainsi que j'ai pu savoir qui était celui-là qui avait l'aspect d'un pharisien. Aujourd'hui, ce moniteur intérieur me fait comprendre que je voyais l'univers après sa mort. Il en est ainsi très souvent dans les visions. C'est lui qui me fait comprendre certains détails que par moi-même je ne saisirais pas, et qu'il est nécessaire de comprendre. Je ne sais si je me suis bien expliquée. Mais je laisse cela de côté parce que Jésus commence à me parler.

[16] Isaïe 2,4-5 – Isaïe 40,1-2 – Isaïe 56,6 – Isaïe 60,3 – Isaïe 61,1-9 – Michée 4,1-4 – Sophonie 3,9 – Zacharie 8,20-22. Jésus reprend, vingt ans plus tard, dans le Temple, l'argumentaire qu'il développe ici (Cf. Tome 7, chapitre 181)

[23] Épître aux Philippiens, 2,9-11 C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a conféré le nom qui est au-dessus de tout nom afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux sur la terre et sous la terre et que toute langue proclame que le Seigneur c’est Jésus Christ à la gloire de Dieu le Père.

[31] C’est l’annonce de ce signe qui frappera l’esprit de Gamaliel. C’est à ce moment aussi où Marie et Joseph, rongés d’inquiétude, retrouvent Jésus après l’avoir cherché pendant trois jours (Cf. chapitre suivant)

Gamaliel dans la cour du Temple

Extrait du livres "Les cahier de 1944" des visions de Maria Valtorta (Page 500 à 5006) Reçu le 7 août 1944

(Période biblique de Saint Étienne, juste avant la conversion de Saint Paul)

(Maria Valtorta) Hier, j'ai eu une vision des plus étranges qui, au premier abord, m'a abasourdie. Par la suite, j'ai compris qu'elle se référait aux premières persécutions à l'encontre des chrétiens, qui ont eu lieu à Jérusalem. Mais cela, je l'ai compris plus tard, quand la vision s'est animée. Au début, en effet, je ne voyais que l'intérieur du Temple, précisément ce portique dans la cour près de laquelle se trouve l'ouverture du Trésor, bref l'endroit d'où Jésus, appuyé à une colonne, observait la foule dans la vision de la veuve qui donne ses deux piécettes.

Un important personnage se tient près de cette même colonne je la reconnais à sa situation près des ouvertures du Trésor et de l'escalier qui mène à l'autre cour . De toute évidence, c'est un pharisien, comme le montrent ses vêtements et d'après mon conseiller intérieur.

A en juger à son aspect, c'est un homme qui va sur la soixantaine. Il doit avoir de cinquante cinq à soixante ans. Il est grand, de noble allure et a même de beaux traits fortement sémitiques. II doit avoir le front haut, mais il n'est pas découvert à cause d'un étrange couvre chef qui le recouvre presque jusqu'aux sourcils; épais et droits, ceux ci ombrent deux yeux très intelligents, pénétrants. noirs, très longs et enfoncés aux côtés du nez; ce dernier descend tout droit du front, il est long et fin, avec des narines palpitantes, et se courbe légèrement en bas, à la pointe.

Ses joues sont ivoire foncé et plutôt creusées sans que cela soit dû à une quelconque émaciation, mais plutôt à la conformation du visage. Il a une bouche plutôt grande aux lèvres fines, mais belle, ombrée par une moustache qui n'en dépasse pas les angles et se joint à une barbe taillée au carré, qui ne descend pas de plus de trois doigts Sous le menton. Sa mous¬tache et sa barbe, bien soignées, sont tellement grisonnantes qu'elles en paraissent plus blanches que noires, comme elles devaient l'être initialement et comme on peut encore le deviner à de rares poils d'un noir si prononcé qu'il tire sur le bleu.

Mais ce qui me frappe, c'est son habillement. Il porte sur la tête un couvre chef fait d'une toile de lin plutôt rigide qui entoure le front et se ferme sur la nuque comme la coiffe des infirmières de la Croix Rouge. Le pan libre retombe, au dessus de la fermeture, sur le cou et descend jusqu'aux épaules. Il s'agit d'une espèce de ca¬puche, en gros, mais à adapter chaque fois. En revanche, son vête¬ment est fait de la manière suivante: dessous, une longue robe elle descend jusqu'à terre et couvre les pieds, que je ne vois pas en lin très pur, très ample, avec des manches longues et larges, maintenue à la taille par une riche ceinture qui est un galon muni de cordons.

La robe est garnie d'ourlets brodés très larges. Sur cette robe se trouve une sorte de vêtement très curieux. De derrière, on dirait une chasuble de prêtre: une pièce d'étoffe toute brodée qui pend des épaules jusqu'aux genoux, ouverte sur les côtés. Devant, elle descend en V jusqu'à l'endroit où finit le sternum en faisant des plis: trois de chaque côté, et sur le sternum elle est retenue par une plaque travaillée en métal précieux qui ressemble à la boucle d'une ceinture précieuse; quant à celle ci, elle s'attache aux côtés arrière de la chasuble (appelons la comme cela), mais sans être serrée: à peine de quoi maintenir tout en place. Au delà de cette boucle, la chasuble descend sans plis jusqu'aux genoux.

Ce gribouillage voudrait décrire l'avant de cette partie du vêtement du pharisien. Ne vous moquez pas de moi. Tout autour de ses bords, cette étrange veste a des rubans placés comme ceci, Q Ç ÇI bleus et très épais. Ces rubans placés en frange se retrouvent aussi sur les bords d'un ample manteau en tissu très délicat. On dirait presque de la soie tant il est souple et léger; ce doit être du lin ou de la laine filée très fin, mais à sa blancheur, je pencherais pour le lin. Ce manteau est si large qu'il suffirait à couvrir trois personnes. Il est main tenant ouvert et pend des épaules jusqu'à terre, où il s'amoncelle en plis fastueux.

Ce pharisien a les mains et les bras croisés sur la poitrine, et il regarde sévèrement quelque chose, je dirais même avec dégoût. Il n'est pourtant pas méprisant, plutôt affligé.

Voilà la première partie de la vision, que j'ai décrite au présent pour lui donner davantage de vivacité, d'autant qu'elle est actuellement aussi présente à ma vue qu'hier soir. Si vous saviez comme j'ai examiné le vêtement du pharisien! Je pourrais décrire et dessiner, si j'en étais capable, les entrelacs de la boucle précieuse et les grecques des bordures brodées.

Dialogue entre Gamaliel et Saint Paul (avant sa conversion)

Dans un second temps, j'ai vu un jeune homme venir devant le pharisien, un Hébreu à coup sûr, aux caractéristiques nettes, et me nie un Hébreu laid. Il est courtaud, trapu, je dirais presque un peu rachitique, les jambes très courtes et grosses, un peu écartées: je le vois bien parce qu'il a un vêtement court comme quelqu'un qui s'apprête à partir en voyage, aux dires de mon conseiller intérieur...

Son vêtement est grisâtre. Il a des bras courts eux aussi et musclés, un cou court et gros qui soutient une tête assez grosse, brune, aux cheveux courts et rêches, aux oreilles plutôt proéminentes; ses lèvres sont charnues, son nez fortement camus, ses pommettes hautes et saillantes, son front bombé et haut, et ses yeux... tout sauf doux! Plutôt bovins, au regard dur, irrité. Et pourtant ces yeux, noirs sous des sourcils broussailleux et ébouriffés, sont des yeux su¬perbes. Ils font réfléchir. Sa barbe n'est pas longue, mais ses joues paraissent noircies à l'ombre d'une barbe épaisse, qui doit être aussi hirsute que les cheveux.

Décidément, c'est un homme laid aussi bien de corps que de visage. Il semble même un peu bossu du côté de l'épaule gauche. Il n'empêche qu'il frappe et attire en dépit de son aspect laid et de son air mauvais. Il s'avance vers le pharisien et lui dit, de ses grosses lèvres, quelque chose que je ne comprends pas.

Le pharisien répond : « Je n'approuve pas la violence, en aucun cas. Tu ne me feras jamais adhérer à un dessein violent. Je l'ai même dit publiquement.

(Le futur Saint Paul) : Veux tu donc protéger ces blasphémateurs que sont les disciples du Nazaréen ?

(Gamaliel) : Je protège la justice. Or celle ci nous enseigne qu'il convient de juger avec prudence. Je l'ai dit: ' Si cela vient de Dieu, cela résiste¬ra, sinon cela disparaîtra tout seul. "Mais je ne veux pas me souiller les mains d'un sang dont je ne sais s'il mérite la mort.

(Saint Paul) : C'est toi, un pharisien et un docteur, qui parle ainsi? Tu ne crains pas le Très Haut?

(Gamaliel) : Plus que toi! Mais je pense et je me souviens... Alors que tu n'étais qu'un enfant, pas encore un enfant de la Loi, j'enseignais dans ce Temple avec le rabbin le plus sage de l'époque (Hillel)... Or notre sagesse a reçu une leçon qui nous a fait réfléchir tout le reste de notre vie. Les yeux du sage se sont fermés sur le souvenir de ce moment là, et son esprit sur l'étude de cette vérité qui se révélait aux gens honnêtes. Les miens ont continué à veiller, et mon intelligence à penser et à coordonner les choses... J'ai entendu le Très Haut parler par la bouche d'un petit enfant, qui est ensuite devenu un homme, un juste, et qui fut mis à mort parce qu'il était juste. Or ces paroles ont été corroborées par les faits,.. pauvre de moi qui n'avais pas compris plus tôt! Pauvre peuple d'Israël

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Cet épisode est raconté dans " L’Évangile tel qu'il m'a été révélé " (
Visions de Maria Valtorta). Jésus âgé de douze ans parmi les docteurs du Temple (Luc 2, 41 50). ou l'on retrouve les personnages de Gamaliel (le pharisien qui parle) et de Hillel (le rabbin sage mentionné ici).
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(Saint Paul) : Malédiction ! Tu blasphèmes! II n'y a plus de salut si les maîtres. d'Israël blasphèment le vrai Dieu.

(Gamaliel) : Ce n'est pas moi qui ai blasphémé, mais tous! Et nous avons continué à blasphémer. C'est à juste titre que tu dis: il n'y a plus de salut!

(Saint Paul) : Tu me fais horreur.

(Gamaliel) : Dénonce moi au Sanhédrin comme celui qui a été lapidé. Ce sera l'heureux début de ta mission et je serai pardonné, grâce à mon sacrifice, de ne pas avoir compris le Dieu qui passait. »

Le jeune homme laid s'en va impoliment et la vision s'arrête là. Ce matin, elle se présente très nettement à ma mémoire, mais précédée par un événement qui me la fait comprendre.

Le procès de Saint Étienne

Je vois la salle du sanhédrin, la même que celle qui a accueilli mon Jésus dans la nuit du jeudi saint au vendredi saint286, disposée à l'identique. Le grand prêtre et les autres sont sur leur siège. Au centre de la pièce, à l'endroit où se trouvait Jésus, se tient maintenant un jeune homme qui doit avoir vingt cinq ans. Il est grand et beau. Autour de lui, il y a des hommes d'armes et des élèves du sanhédrin j'ignore si c'est le terme exact ' mais ils me paraissent être des étudiants au service des rabbins, donc des élèves.

Étienne doit avoir déjà parlé, car le tumulte est à son comble et ne diffère en rien du chahut qui a accompagné la sortie de Jésus de la pièce. Coups de poing, malédictions et blasphèmes sont lancés à l'encontre du diacre Etienne, accompagnés de coups brutaux sous lesquels il chancelle, tandis qu'on le tire férocement de ci et de là.

Mais lui garde calme et dignité. Plus que du calme, de la joie. Le visage inspiré et lumineux, sans s'occuper des crachats qui lui coulent sur la figure ni d'un filet de sang qui descend de son nez frappé violemment, il lève les yeux et sourit à une vision qu'il est le seul à remarquer. Il ouvre les bras en croix et les lève comme pour embrasser, et tombe à genoux ainsi, en adoration, tout en s'exclamant: « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme, Jésus de Nazareth, le Christ de Dieu que vous avez tué, debout à la droite de Dieu! »

La horde perd alors le dernier soupçon d'humanité et de légalité qui lui restait et, avec la furie d'une meute de chiens de garde enragés, ils se déchaînent sur le diacre, le mordent, le saisissent, le relèvent à coups de poing, en le tirant par les cheveux, ils le font de nouveau tomber et le traînent encore, la furie s'opposant même à la furie, puisque dans la rixe ceux qui essaient de tirer le martyr contrecarrent ceux qui le foulent aux pieds.

Parmi les plus véhéments et les plus cruels se trouve le jeune homme laid que j'ai vu parler au rabbin pharisien et qu'on appelle Saul. Cela me déplaît pour l'Apôtre... mais j'ai l'impression qu'il était un voyou avant d'appartenir au Christ...

Je vois également le docteur pharisien; c'est l'un des rares à ne pas avoir pris part à la mêlée, tout comme il a gardé le silence du¬rant l'accusation et à la condamnation avec lui, il me semble voir aussi Nicodème, dans un coin un peu sombre . Ce docteur pharisien, dégoûté par cette scène illégale et féroce, se drape dans son ample manteau et se dirige vers une sortie opposée à celle vers laquelle la bande des bourreaux est tournée.

Ce mouvement n'échappe pas à Saul, qui crie: « Rabbi, tu t'en vas ? » ; puis, comme l'autre semble ne pas avoir compris que la question s'adresse à lui, Saul précise: «Rabbi Gamaliel, tu te détournes de ce jugement?»

Gamaliel se retourne tout d'une pièce et, avec un regard froid et hautain, il se contente de répondre: « Oui.» Mais c'est un oui qui vaut tout un discours...

Saul comprend et, abandonnant la meute, il court vers lui. « Tu ne veux pas dire par là, maître, que tu désapprouves notre condamnation? »

Silence.

(Saint Paul) : « Cet homme est doublement coupable pour avoir renié la Loi en suivant un Samaritain possédé par Belzébuth et pour l'avoir fait après avoir été ton élève. »

Silence.

(Saint Paul) : « Serais tu donc disciple de ce malfaiteur nommé Jésus?

(Gamaliel) : Je ne le suis pas. Mais s'il était celui qu'il disait être, je prie le Très Haut pour que je le devienne.

(Saint Paul) : Horreur!

(Gamaliel) : Il n'est pas d'horreur qui tienne. Chacun a une intelligence pour s'en servir et une liberté pour la mettre en pratique. Que chacun l'utilise selon cette liberté que Dieu nous a donnée et cette lumière qu'il a mise dans le cour de chacun. Les justes l'emploieront pour le bien, les mauvais pour le mal. Adieu. »

Et il s'en va sans autre préoccupation.

La lapidation de Saint Étienne

Saul (le futur saint Paul)  rejoint les bourreaux dans la cour et sort avec eux du Temple puis des portés de la ville, tandis que les coups et les raille¬ries continuent.

Hors des murs, à un endroit inculte et rocailleux, les bourreaux se regroupent en cercle. Au centre se trouve le condamné, les vête¬ments lacérés et déjà plein de blessures sanglantes. Tous retirent leurs vêtements du dessus et restent en tunique courte, comme celle de Saul dans la vision d'hier soir.

Ces vêtements sont confiés à Saul, qui ne prend pas part à la lapidation. J'en ignore la raison: est ce parce qu'il est trop petit et conscient de son incapacité à viser juste, ou bien a t il été touché par les paroles de Gamaliel ? Le fait est que Saul reste en vêtement long et en manteau et qu'il garde les habits des autres pendant que ceux ci achèvent le martyr à coups de pierres (les pierres abondent à cet endroit, qu'il s'agisse de cailloux ronds ou de silex pointus).

Étienne reçoit les premiers coups debout, un sourire de pardon sur les lèvres. Auparavant, il avait salué Saul. Il lui a dit, pendant que la meute formait le cercle et que Saul était occupé à rassembler les vêtements: «Mon ami, je t'attends sur les voies du Christ.» Ce à quoi Saul avait rétorqué: « Porc! Obsédé! », en accompagnant ces qualificatifs d'un vigoureux coup de pied.

Puis Étienne vacille et, sous les coups qui pleuvent, il tombe à genoux en disant: « Seigneur Jésus, reçois mon esprit!» D'autres coups atteignent sa tête blessée, le font s'abattre et, pendant qu'il tombe et se couche la tête dans son sang, au milieu des pierres, il expire en murmurant: « Seigneur, Père.., pardonne leur... ne leur garde pas rancune de leur péché. Ils ne savent pas ce que...» La mort lui coupe la phrase sur les lèvres.

Les bourreaux jettent une dernière pluie de pierres sur le mort et l'ensevelissent presque sous cette avalanche de pierres. Puis ils se rhabillent et s'en vont. Ils retournent au Temple et les plus exaltés, ivres d'un zèle satanique, se présentent au grand prêtre afin d'avoir carte blanche pour persécuter.

Saul est le plus ardent. Dès qu'il a obtenu la lettre d'autorisation un parchemin portant le sceau du Temple en rouge , il sort. Il ne perd pas de temps. Il se prépare au voyage et à la persécution. Le sang d’Étienne lui a fait l'effet du rouge sur un taureau, ou du vin sur un alcoolique. Il l'a rendu furieux. Il est plus laid que jamais. Que l'Apôtre m'excuse, mais il me faut dire ce que je vois.

Alors qu'il attend je ne sais qui, il voit Gamaliel appuyé à la colonne et se dirige vers lui. J'ai l'impression que Saul était de ceux qui ne laissent jamais tomber une dispute, mais ne cessent de repartir à l'assaut avec l'insistance d'une mouche, dans le mal d'abord, dans le bien plus tard.

Je revois exactement la scène d'hier soir, que je ne vous répète donc pas. Rien d'autre.

Je n'avais pas reconnu Gamaliel, beaucoup plus vieux qu'à l'époque du débat avec l'Enfant Jésus, surtout avec ce couvre chef qu'il ne portait pas alors. Mais je dis la vérité. Jusqu'ici, il m'avait plu. Mais, maintenant, il me plaît davantage encore. Il m'impose le respect. Je ne sais s'il est mort chrétien. Mais je le souhaite, car il me semble qu'il l'aurait mérité. Il était juste.

(En 1951, Maria valtorta écrira l'épisode de la conversion de Gamaliel christianisme, qui sera l'un des derniers chapitres de "L’Évangile tel qu'il m'a révélé ".)

Vous le voyez, il m'était impensable de penser avoir cette vision, surtout pour ce qui concerne Gamaliel. Mais elle était si nette! C'était l'une des plus nettes et des plus insistantes. Je pourrais indiquer le nombre de personnes, de pierres et de coups, tant les détails étaient précis.


J'étais dans le Temple ! Le signe ! Le Temple tout ouvert !

Révélations données à Maria Valtorta - Extrait de "L'évangile t'el qu'il m'a été révélé » - Tome 9

(...) Pendant que sur le Calvaire tout garde ce tragique aspect, je rejoins Joseph et Nicodème qui descendent par un raccourci pour faire plus vite.


Ils sont presque en bas quand ils rencontrent Gamaliel. Un Gamaliel dépeigné, sans couvre-chef, sans manteau, avec son splendide vêtement souillé de terre et déchiré par les ronces. Un Gamaliel qui monte en courant et haletant, les mains dans ses cheveux clairsemés et plutôt gris d'homme âgé. Ils se parlent sans s'arrêter.          

« Gamaliel ! Toi ? »         

« Toi, Joseph ? Tu le quittes ? »

« Moi, non. Mais pourquoi es-tu ici ? Et ainsi ?... »    

« Chose terrible ! J'étais dans le Temple ! Le signe ! Le Temple tout ouvert ! Le rideau pourpre et jacinthe pend déchiré ! Le Saint des Saints est découvert ! Anathème sur nous ! » Il a parlé en continuant de courir vers le sommet, rendu fou par la preuve.    

Les deux le regardent s'éloigner... ils se regardent... disent ensemble : 
« Ces pierres frémiront à mes dernières paroles !' Il le lui avait promis !... »

Ils hâtent leur marche vers la ville.    

À travers la campagne, entre le mont et les murs, et au-delà, errent, dans l'air encore obscur, des gens à l'air hébété... Des cris, des pleurs, des lamentations... Il y en a qui disent : 
« Son Sang a fait pleuvoir du feu ! » D'autres :  « Parmi les éclairs Jéhovah est apparu pour maudire le Temple ! » D'autres gémissent : "Les tombeaux ! Les tombeaux ! »   

Joseph saisit quelqu'un qui se cogne la tête contre les murs et il l'appelle par son nom, en le traînant avec lui au moment où il entre dans la ville :

« Simon, mais qu'est-ce que tu dis ? »       

« Laisse-moi ! Un mort toi aussi ! Tous les morts ! Tous dehors ! Et ils me maudissent. »       

« Il est devenu fou » dit Nicodème. Ils le laissent et vont vivement vers le Prétoire.        

La ville est en proie à la terreur. Des gens errent en se battant la poitrine; des gens font un bond en arrière ou se retournent épouvantés en entendant derrière eux une voix ou un pas.

Dans un des si nombreux archivoltes obscurs, l'apparition de Nicodème, vêtu de laine blanche — car pour aller plus vite, il a enlevé sur le Golgotha son manteau foncé — fait pousser un cri de terreur à un pharisien qui s'enfuit.

Puis il s'aperçoit que c'est Nicodème et il s'attache à son cou, étrangement expansif, en criant :
« Ne me maudis pas ! Ma mère m'est apparue et m'a dit : « Sois maudit pour toujours !«  et puis il s'affaisse sur le sol en disant : « J'ai peur ! J'ai peur ! »         

« Mais ils sont tous fous !«  disent les deux.  

Ils arrivent au Prétoire. C'est seulement là, pendant qu'ils attendent d'être reçus par le Proconsul, que Joseph et Nicodème réussissent à savoir la raison de telles terreurs.

Beaucoup de tombeaux s'étaient ouverts par suite de la secousse tellurique et il y avait des gens qui juraient en avoir vu sortir les squelettes qui, pendant un instant, reprenaient une apparence humaine et s'en allaient en accusant ceux qui étaient coupables du déicide et en les maudissant.       


Je les quitte dans l'atrium du Prétoire où les deux amis de Jésus entrent sans faire tant d'histoires de dégoût stupide et de peur de contamination, et je reviens au Calvaire, rejoignant Gamaliel qui, désormais épuisé, monte les derniers mètres. Il avance en se battant la poitrine et, en arrivant sur la première des deux petites places, il se jette parterre, longue forme blanche sur le sol jaunâtre, et il gémit :
« Le signe ! Le signe ! Dis-moi que tu me pardonnes ! Un gémissement, même un seul gémissement, pour me dire que tu m'entends et me pardonnes.
»          

Je comprends qu'il le croit encore vivant. Il ne se détrompe que quand un soldat le heurtant de sa lance lui dit :
« Lève-toi et tais-toi. Inutile ! Il fallait y penser avant. Il est mort. Et moi, païen, je te le dis : Celui que vous avez crucifié était réellement le Fils de Dieu !
»

« Mort ? Tu es mort ? Oh!...«  Gamaliel lève son visage terrorisé, cherche à voir jusque là haut sur la cime, dans la lumière crépusculaire. Il voit peu, mais assez pour comprendre que Jésus est mort. Et il voit le groupe pieux qui réconforte Marie et Jean, debout à gauche de la croix, tout en pleurs, et Longin debout à droite, dans une posture solennelle et respectueuse.         

Il se met à genoux, tend les bras et pleure : « C'était Toi ! C'était Toi ! Nous ne pouvons plus être pardonnés. Nous avons demandé ton Sang sur nous.

Et il crie vers le Ciel, et le Ciel nous maudit... Oh ! Mais tu étais la Miséricorde !... Je te dis, moi, qui suis le rabbi anéanti de Juda : « Ton Sang sur nous, par pitié« . Asperge-nous avec lui ! Car lui seul peut nous obtenir le pardon...«  il pleure.

Et puis, plus doucement, il reconnaît sa secrète torture : « J'ai le signe demandé... Mais des siècles et des siècles de cécité spirituelle restent sur ma vue intérieure, et contre ma volonté de maintenant se dresse la voix de mon orgueilleuse pensée d'hier... Pitié pour moi ! Lumière du monde, dans les ténèbres qui ne t'ont pas compris, fais descendre un de tes rayons !

Je suis le vieux juif fidèle à ce qu'il croyait justice et qui était erreur. Maintenant je suis une lande brûlée, sans plus aucun des vieux arbres de la Foi antique, sans aucune semence ni tige de la Foi nouvelle. Je suis un désert aride. Opère le miracle de faire se dresser une fleur qui ait ton nom dans ce pauvre cœur de vieil Israélite entêté.

Toi, Libérateur, pénètre dans ma pauvre pensée, prisonnière des formules. Isaïe le dit : « ... il a payé pour les pécheurs et il a pris sur Lui les péchés des multitudes« . Oh ! le mien aussi, Jésus de Nazareth...
»   

Il se lève. Il regarde la croix qui se fait toujours plus nette dans la lumière qui revient, et puis il s'en va courbé, vieilli, anéanti.       

Sur le Calvaire le silence revient, à peine interrompu par les pleurs de Marie.
Les deux larrons, épuisés par la peur, ne parlent plus.         

Nicodème et Joseph reviennent rapidement, en disant qu'ils ont la permission de Pilate. Mais Longin, qui ne s'y fie pas trop, envoie au Proconsul un soldat à cheval pour savoir comment il doit faire aussi avec les deux larrons. Le soldat va et revient au galop avec l'ordre de remettre Jésus et de briser les jambes des autres, par volonté des juifs. (...) 




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