Extrait des
révélations d'Anne-Catherine
Emmerich (1774-1824) -
Les
mystères de l'Ancienne
Alliance - LIBRAIRIE PIERRE
TÉQUI - 82, Rue Bonaparte, 75006 PARIS
La Création
- La chute
des anges
Je vis d'abord apparaître devant moi un espace de
lumière
infini, et, très haut dans cet espace, comme un
globe lumineux
semblable à un soleil je
sentis que dans ce globe se trouvait
l'unité des trois divines Personnes. En
mon for
intérieur, je nommai ceci le Consentement (divin)
et j'en vis
procéder comme une Opération : alors furent
appelés à l'existence les Choeurs d'Esprits,
infiniment
éclatants, et puissants, et beaux, qui
apparaissaient sous le
globe lumineux comme des anneaux, des cercles
concentriques brillants.
Ce monde de lumière se tenait au-dessous du soleil
supérieur comme un autre soleil.
D'abord, ces Choeurs évoluèrent tous, comme animés
par l'amour issu du divin soleil
Soudain, je vis une partie de tous les
Choeurs se fixer en eux-mèmes, abîmés en leur
propre beauté.
Ces Esprits ressentaient un plaisir propre, ils
voyaient toute beauté en eux-mèmes ; ils se
tournaient sur eux-mèmes, se complaisaient en
eux-mèmes.
Au commencement, tous les Esprits étaient tirés
d'eux-mèmes par un mouvement supérieur à eux
maintenant, une partie d'entre eux se fixaient en
eux-mèmes,
immobiles.
Et au même moment, je vis tous ces Esprits
précipités vers l'abîme et s'obscurcissant, tandis
que les autres Esprits s'écartaient d'eux et
évoluaient
de façon à combler leurs rangs, qui étaient plus
petits.
Mais je ne vis pas ceci comme s'ils les
pourchassaient en
sortant du cadre de la vision : tandis que les
premiers
s'immobilisaient et tombaient, les autres,
toujours en mouvement,
occupaient leurs rangs, et tout ceci était une
même chose.
Lorsque ces Esprits furent précipités vers
l'abîme,
je vis apparaître, en bas, un
disque de ténèbres
qui me sembla devoir constituer leur séjour,
et je
compris que
leur chute était irrémissible.
Mais l'espace qu'ils
occupaient à présent en bas était bien plus
restreint que celui qu'ils avaient eu en partage
en haut, si bien
qu'ils m'apparaissaient étroitement serrés les uns
contre
les autres.
Depuis que, petite enfant, j'avais vu cette chute
des Esprits,
j'étais effrayée jour et nuit par leur action, et
je me
disais qu'ils devaient faire beaucoup de mal à la
terre : ils
sont toujours autour d'elle il est heureux
qu'ils n'aient pas de corps,
sinon ils obscurciraient le soleil et on les
verrait planer devant lui
comme des nuées ce serait épouvantable.
Aussitôt après la chute, je vis les Esprits des
cercles
lumineux s'humilier devant le globe de la Divinité
et demander
avec soumission que ce qui était tombé fût de
nouveau rétabli.
Alors je vis un mouvement et une opération dans le
globe de la
lumière divine, qui était resté
jusque-là immobile et qui avait, à ce que je
compris, attendu cette requête.
Apres cette démarche des Choeurs angéliques, je compris
intérieurement qu'ils devaient désormais rester
préservés de toute chute.
J'eus cependant connaissance de
ceci, qui est la déclaration de Dieu et son
jugement
éternel :
tant que les Choeurs déchus ne seront pas
rétablis quant au nombre, il y aura un combat.
Et je vis cette
durée infiniment longue pour mon âme, comme
impossible
Ce
Combat aura lieu cependant sur la terre,
car il ne peut plus y
avoir de
lutte en haut, décréta Dieu.
Après cette transformation intérieure, je n'ai
plus
été capable d'avoir la moindre pitié pour le
diable car je l'ai vu se précipiter avec violence
dans
l'abîme, dans le libre exercice de sa volonté
mauvaise
Et
je n'ai plus été aussi fâchée contre Adam, j'ai toujours
pensé
qu'il avait été
prédestiné.
La création
de
la terre
Juste après la requête des anges restés
fidèles et après le mouvement dans la Divinité, je
vis apparaître une sphère sombre a côté du
disque de ténèbres qui avait pris naissance en bas
cette
sphère était à la droite du disque, à une
faible distance.
Alors je posai mon regard plus attentivement sur
cette sphère
sombre à droite du disque de ténèbres, et j'y vis
un mouvement, comme si elle devenait de plus en
plus grosse je vis des
points lumineux jaillir de la masse, la recouvrir
comme de rubans
clairs et déborder ça et là en larges taches
claires et en même temps, Je vis le profil de la
terre qui
surgissait de l'eau et s'en séparait.
Puis je vis un mouvement
dans les endroits découverts, comme si quelque
chose y prenait
vie. Et je vis de la végétation croître sur la
terre ferme, et un fourmillement de vie parmi les
plantes.
déjà des mon enfance, je pensais que les
plantes
étaient animées.
Jusque-là , tout avait été gris, puis tout
devint clair, et Je vis comme un lever de soleil.
C'était comme
le petit matin sur la terre, lorsque tout sort du
sommeil. Tout le
reste de la vision disparut alors. Le ciel était
bleu, le soleil
y commençait sa course Je vis seulement une partie
de la terre
éclairée et illuminée par le soleil, spectacle si
beau et si ravissant que je pensai que ce fût le
paradis.
Et je voyais tout ceci, toutes ces transformations
sur la sphère
sombre, comme un jaillissement du globe
tout-puissant de la
Divinité Lorsque le soleil monta, tout fut comme
au matin, au
réveil : mais là , c'était le premier matin,
et pourtant aucune créature ne le savait : elles
étaient
là comme si elles avaient toujours été
là , elles étaient dans l'innocence.
Tandis que le
soleil montait, je
voyais les arbres et les plantes
devenus plus grands et croissant toujours plus.
L'eau était plus
limpide et plus sainte, toutes les couleurs
étaient plus pures
et plus vives, tout était indiciblement agréable
il n'y
avait pas non plus trace de ce que les créatures
sont
maintenant.
Toutes les plantes, toutes les fleurs, tous les
arbres
avaient d'autres formes maintenant tout parait
aride et rabougri en
comparaison, maintenant
tout est comme
dégénéré.
Souvent, lorsque je comparais les plantes ou les
fruits de notre jardin
à ceux du sud, qui sont tout différents, plus
grands,
nobles, plus savoureux, comme par exemple les
abricots, je pensais : ce
que sont nos fruits par rapport aux fruits
tropicaux, les fruits
tropicaux le sont, et encore de bien plus loin,
par rapport aux fruits
du paradis.
J'y ai vu des roses, blanches et rouges, et je
pensai qu'elles
signifiaient les souffrances du Christ et la
Rédemption. J'ai vu
des palmiers aussi, et de grands arbres au large
feuillage, qui
donnaient une ombre très étendue, comme un toit.
Dès que je vis le soleil, tout était petit sur la
terre,
puis tout grandit et devint finalement immense.
Les arbres ne
poussaient pas serrés les uns contre les autres.
Je vis
seulement une plante de chaque espèce, pour les
grandes du
moins, comme lorsqu'on expose seulement un
spécimen dans les
parterres
Du reste, tout était verdoyant et d'une pureté,
d'une intégrité et d'une perfection que ne
rappellent en
rien les aménagements et les nettoyages effectués
par les
hommes
Je pensais encore
combien tout
était beau, tant que
l'homme n'était pas là !
il n'y a pas de
péché, pas de destruction, pas de déchirement.
Ici, tout est intègre et saint ici, rien n'a été
soigné et guéri ici, tout est pur, rien n'a eu
besoin de
purification.
L'étendue que je voyais était douce et vallonnée,
et toute recouverte de végétation mais au milieu
il y
avait une source, d'où s'écoulaient de tous
côtés des ruisseaux, qui se jetaient parfois les
uns dans
les autres.
Je vis d'abord du mouvement dans ces eaux, et
remarquai des
animaux vivants puis ensuite je vis les animaux ça
et la, parmi
les buissons et les fourrés, comme sortant du
sommeil et
regardant ça et là autour d'eux ils
n'étaient pas craintifs, et tout différents de ce
qu'ils
sont maintenant par rapport aux animaux actuels,
ils étaient
aussi parfaits que des hommes ils étaient purs,
nobles, rapides,
attachants et doux.
Il est impossible de l'expliquer. La
plupart de ces
animaux m'étaient inconnus. Je n'en vis
vraiment aucun
comme
maintenant.
J'ai vu
l'éléphant, le cerf, le chameau, et
particulièrement le rhinocéros, que j'ai vu
aussi dans
l'Arche, où il était remarquablement attachant
et doux
il
était plus trapu qu'un cheval et avait une tête
ronde Je
n'ai pas vu de singe, pas d'insectes. ni aucune de
ces
misérables bêtes hideuses j'ai toujours pensé que
c'étaient là des punitions du péché.
J'ai vu de nombreux oiseaux, et j'entendais leurs
chants merveilleux,
comme au matin mais Je n'ai entendu aucun
rugissement, je n'ai vu aucun
oiseau de proie.
Le
Paradis existe toujours, mais il est absolument
impossible aux
hommes d'y accéder
je l'ai vu, qui
subsiste
toujours dans toute
sa splendeur, très haut, séparé en biais de la
terre, comme le disque de ténèbres des anges
déchus fut détaché du ciel.
Adam et Eve
J'ai vu
qu'Adam fut crée non pas au Paradis, mais à
l'emplacement où devait par la suite s'élever
Jérusalem.
Je l'ai vu sortir, éclatant et blanc, d'une
colline de terre jaune, comme d'un moule.
Le soleil brillait, et je
pensais, car j'étais alors une enfant, que le jour
avait fait
sortir Adam de la colline. Il était comme né de la
terre,
qui était vierge : Dieu la bénit et elle devint sa
mère Il ne sortit pas soudain de la terre, il y
eut un instant
jusqu'au moment où il parut.
Il
était dans la colline,
allongé sur le côté gauche, le bras replié
sur la tête, et une légère nuée le
recouvrait comme d'une gaze je vis une forme
dans son côté
droit et compris que c'était Eve, qui fut tirée
de lui
par Dieu, au Paradis.
Dieu l'appela, et ce fut comme si la colline
s'ouvrait, et Adam en sortit peu à peu.
Là , il n'y
avait pas d'arbre, simplement des petites fleurs.
J'avais vu
également les animaux sortir chacun de la terre,
un par
espèce, et les femelles s'en détacher.
J'ai vu Adam emporté au loin, dans un jardin situé
très haut, le Paradis. Dieu conduisit les animaux
devant Adam,
au Paradis, et Adam leur donna un nom et ils le
suivirent et ils
jouaient autour de lui. Tout lui était soumis
avant le
péché Eve n'avait pas encore été
tirée de lui. Tous les animaux auxquels il avait
donné un
nom le suivirent plus tard sur la terre.
Je vis Adam dans le Paradis, non loin de la source
au milieu du jardin
il semblait sortir du sommeil, parmi les fleurs et
les plantes Il
était auréolé d'une lueur blanche, mais son corps
était plus proche de la chair que de l'esprit. Il
ne
s'étonnait de rien, ni de soi-mème, et se
promenait parmi
les arbres et les animaux, comme s'il était
habitué
à tout, comme quelqu'un qui inspecte ses champs.
Je vis
Adam près d'une colline, allongé près de
l'eau sous un arbre, le bras gauche replié sous
la joue Dieu fit
tomber le sommeil sur lui et, souriant très
doucement, Adam fut
ravi en extase.
Alors Dieu tira
Eve du
côté droit d'Adam, à l'en
droit où Jésus fut plus tard percé par la lance
Je
vis Eve fine et petite elle devint rapidement
plus grande,
jusqu'à atteindre sa taille définitive et être
parfaitement belle.
Sans le péché originel, tous les
hommes seraient ainsi nés au cours d'un doux
sommeil
La colline
se fendit en deux et je vis apparaître, du côté
d'Adam, un roc comme composé de cristaux de
pierres
précieuses, et du côté d'Eve une vallée
toute blanche, comme recouverte de petits fruits
blancs et fins comme
du froment.
Lorsqu'Eve eut été formée, je vis que Dieu
donnaitë ou plutôt répandait, quelque chose sur
Adam.
C'était comme si, du front, de la bouche, de la
poitrine et des
mains de Dieu, qui apparaissait sous figure
humaine,
s'écoulaient des flots de lumière qui se
réunissaient en un globe éclatant : ce globe entra
dans
le côté droit d'Adam, d'où Eve avait
été tirée.
Adam seul reçut ceci :
c'était le germe de la bénédiction de Dieu. Dans
cette bénédiction était une trinité.
La
bénédiction qu'Abraham reçut de l'ange
était identique, apparaissant sous la même forme,
mais pas
aussi lumineuse.
Eve se
tenait radieuse devant Adam, et Adam lui tendit
la main. Ils
étaient comme deux enfants, indiciblement beaux
et nobles. Ils
étaient tout brillants, revêtus de rayons comme
d'une
gaze.
Je voyais un large flot de lumière sortir de la
bouche
d'Adam, et sur son front comme une auréole de
majesté.
Autour de sa bouche hait un soleil de rayons,
qu'il n'y avait pas chez
Eve.
Je vis leur coeur, exactement comme celui des
hommes maintenant,
mais des rayons enveloppaient leurs poitrines, et au milieu du coeur
de
chacun, je voyais une auréole brillante,
dans laquelle se
tenait
une petite figure qui semblait serrer quelque
chose dans la main je
pense que cela représentait la troisième Personne
de la
Divinité.
De leurs mains et de leurs pieds aussi je vis
jaillir
des rayons lumineux.
Leurs cheveux retombaient de la tête en cinq
mèches lumineuses, deux à partir des tempes, deux
derrière les oreilles et une de l'arrière de la
tête.
J'ai toujours eu le sentiment que les portes du
corps humain avaient
été ouvertes par les Plaies de Jésus, qu'elles
avaient été refermées par le péché
originel et que Longin
avait
ouvert au côté de
Jésus la Porte de la nouvelle naissance à la vie
éternelle.
J'ai vu les mèches lumineuses, rayons sur la tête
d'Adam,
comme sa plénitude, son auréole, l'achèvement des
autres rayonnements et cette auréole retrouve sa
place sur les
âmes et les corps glorieux.
Nos cheveux sont cette gloire
déchue, éteinte, obscurcie, et la comparaison
entre notre
chair actuelle et celle d'Adam avant la chute est
du même ordre
que celle de nos cheveux avec les rayons qui
couronnaient Adam.
Adam tendit la
main à Eve
ils quitèent le lieu de la
création d'Eve pour se promener dans le Paradis,
contemplant
tout avec bonheur.
Ce lieu de la création d'Eve était le
plus élevé du Paradis, tout y était splendeur et
lumière, plus que partout ailleurs.
L'Arbre de
la Vie et
l'Arbre de la Connaissance
Au milieu du jardin lumineux, je vis une étendue
d'eau avec une
île qui était reliée à la berge par un
isthme. Cette île et l'isthme étaient plantés
d'arbres très beaux.
mais au milieu de l'île se dressait
un Arbre
magnifique. qui
dominait tous les autres et en même
temps les protégeait. Ses racines constituaient le
sol de
l'île. Il recouvrait toute l'île et se dressait de
toute sa
hauteur et largeur jusqu'à une cime très fine. Ses
branches s'étendaient très droit, portant des
rameaux qui
s élançaient vers le ciel comme autant de petits
arbres
comparables.
Les feuilles étaient fines, les fruits jaunes
étaient protégés par une cosse de feuilles, comme
les roses qui s'ouvrent à peine.
L'Arbre avait
quelque chose de
semblable au cèdre. Je ne me souviens pas
avoir vu Adam
ou Eve
ou des animaux sur l'île prés de l'Arbre. sinon de
très beaux oiseaux blancs. majestueux. que
j'entendais chanter
dans les branches. Cet Arbre
était l'Arbre de la Vie.
Juste devant l'isthme qui menait à l'île se
dressait
l'Arbre de la Connaissance. Le tronc en était
écailleux
comme celui des palmiers les feuilles poussaient
directement sur le
tronc. très grandes et larges. ayant un peu la
forme de semelles
de chaussures.
Cachés au creux des feuilles. les fruits
pendaient par grappes de cinq un en avant et les
quatre autres
groupés autour de la tige du premier.
Les fruits. jaunes.
avaient moins l'aspect d'une pomme que celui d'une
poire ou d'une figue
: ils avaient cinq côtes et leur germe ressemblait
à un
nombril. l'intérieur de ces fruits était mou comme
celui
des figues. couleur de sucre brun, avec des veines
rouge sang.
L'Arbre était plus large en haut qu'en bas. il
jetait des
branches qui s'enfonçaient profondément dans la
terre. Je
vois encore cette espèce d'arbres dans des pays
chauds.
Il jette
en terre ses branches, comme des pousses. qui s
enracinent et forment
de nouveaux arbres. qui se reproduisent de la même
façon,
si bien qu'un tel arbre constitue souvent un abri
sur un grand espace
qu'occupent de nombreuses familles.
A quelque distance de l'Arbre de la
Connaissance, sur la
droite. je vis une petite colline arrondie.
doucement inclinée.
constituée de cristaux rouges lumineux et de
toutes sortes de
pierres précieuses elle était garnie de degrés en
forme de cristaux.
Tout autour d'elle croissaient des arbres
élancés. suffisamment hauts pour cacher quelqu'un
qui se
fût trouvé sur la colline d autres plantes et
végétaux poussaient alentour.
Ces arbres et ces plantes
avaient des fleurs et des fruits vivaces et
multicolores.
à quelque distance de l'Arbre de la
Connaissance, sur la
gauche. je vis une dépression. une petite vallée.
Elle
était couverte comme d'une terre blanche,
délicate. ou de
brume. et de fleurettes et de grains blancs. à cet
endroit aussi
croissaient toutes sortes de plantes, mais elles
étaient sans
couleurs et portaient quelque chose qui
ressemblait plus à de la
poussière qu'à des fruits.
C'était comme si ces deux endroits avaient une
relation entre
eux, comme si la colline devait être déposée dans
la vallée : elles étaient comme la semence et le
champ.
Ces deux endroits me parurent sacrés. Je les
voyais tous deux
lumineux, surtout la colline.
Entre eux et l'Arbre de la Connaissance
poussaient toutes sortes de petits arbustes et de
buissons.
Tout ceci,
comme du reste toute la nature, était comme
transparent et en
lumière.
Ces deux endroits étaient les lieux de
séjour de nos premiers parents. L'Arbre de la
Connaissance
était comme une séparation entre eux. Je pense que
Dieu
leur a attribué ces lieux après la création d'Eve
et au début, je les vis assez peu se promener
ensemble. Je les
voyais se promenant chacun à sa place, sans aucune
convoitise.
Les animaux
étaient d'une
grâce inexprimable, tout
lumineux. et servaient Adam et Eve.
Chaque animal, suivant son
espèce, avait son séjour, son gîte, ses sentiers.
ses limites, et tous ces cercles d'évolution
renfermaient en eux
un grand mystère d'ordre et d'harmonie divine.
Le Péché
originel
Je vis Adam et Eve se promener pour la première
fois dans le
Paradis.
Les animaux
venaient à
leur rencontre et les
escortaient, s'attachant davantage à Eve qu'à
Adam...
Eve
s'occupait en général beaucoup plus qu'Adam de la
terre
et des créatures, elle regardait plus souvent le
sol autour
d'elle, et semblait plus curieuse. Adam était plus
calme, plus
tourné vers Dieu.
La tentation - la
Bête
Parmi tous les animaux, il s'en
trouvait un qui s'attacha plus que tous
les autres à Eve c'était une bête
extrèmement familière, enjôleuse et docile je
n'en
connais aucune à quoi je puisse la comparer.
Cette bête
était en effet toute lisse et mince, comme si
elle n'avait pas
d'os. ses pattes de derrière étaient courtes et
elle
marchait debout.
Sa queue pointue
traînait
sur le sol. et elle avait de petites
pattes courtes. très haut. près de la tête. Sa
tête était ronde et exprimait une ruse
remarquable :
cette
bête avait une langue fine toujours en
mouvement. La couleur de
son ventre, de sa poitrine et de sa gorge était
à peu
près blanc jaunâtre. et tout son des était
tacheté de brun, presque comme une anguille.
Cette
bête
avait environ la taille d'un enfant de dix ans.
Elle tournait toujours
autour d'Eve. si docile et folâtre. si agile et
si curieuse de
tout et de rien qu'Eve éprouvait beaucoup de
plaisir en sa
compagnie.
Mais pour moi. cette bête avait je ne sais quoi
d'effrayant. et je la vois toujours aussi
distinctement. Je n'ai pas vu
qu'Adam ou Eve l'aient touchée.
Il y avait avant
le
péché une grande distance entre l'homme et les
animaux et
je n'ai jamais vu nos premiers parents toucher
un animal et si les
animaux étaient plus confiants envers l'homme
ils n'en restaient
pas moins à l'écart.
Lorsqu'Adam et Eve revinrent à l'endroit lumineux.
une
silhouette éclatante. comme celle d'un homme
majestueux aux
cheveux blancs étincelants. vint à eux et sembla
leur
donner tout ce qui les entourait. leur désignant
tout en
quelques mots. et aussi leur ordonner quelque
chose.
Ils n'avaient
nulle crainte. mais écoutaient avec candeur.
Lorsque cette
silhouette disparut. ils parurent plus satisfaits.
plus heureux. ils
semblaient mieux comprendre et découvrir un ordre
plus grand en
toutes choses : et ils en éprouvaient une très
vive
reconnaissance. mais Adam plus qu'Eve. qui pensait
à son bonheur
et à ces choses plus qu'à la reconnaissance car
elle
n'était pas aussi tournée vers Dieu qu'Adam. son
âme se penchait plus vers la nature. Je crois
qu'ils se sont
promenés trois fois dans le Paradis.
Puis je vis Adam sur la colline lumineuse où il
avait
été plongé dans le sommeil, lorsque Dieu tira la
femme de son côté : il rendait grâce et
s'émerveillait. Il se tenait tout seul sous les
arbres. Quant
à Eve, je la vis s'approcher de l'Arbre de la
Connaissance,
comme si elle voulait se tenir prés de lui. La
bête
était de nouveau près d'elle, encore plus folâtre
et plus agile : Eve fut toute conquise par le
serpent et se complut
particulièrement en sa compagnie. Alors le serpent
grimpa dans
l'Arbre, assez haut pour que sa tête fût à la
hauteur de celle d'Eve il s'agrippa au tronc avec
ses pattes et.
tournant la tête vers Eve, il lui parla. Il lui
dit que si Adam
et elle mangeaient de ce fruit de l'Arbre, ils
deviendraient libres et
ne seraient plus des esclaves qu'ils connaîtraient
la
façon dont ils se multiplieraient.
Adam et Eve
avaient
déjà reçu de Dieu
l'ordre de se multiplier. Mais j'appris
qu'ils ne connaissaient
pas les
desseins de Dieu à ce sujet, et que, s'ils les
avaient sus et
avaient néanmoins péché, la Rédemption
eét été impossible.
Dès lors, Eve ne cessa de penser à ce que lui
avait dit
la bête, et elle s'enflamma du désir d'en savoir
plus il
se passa en elle quelque chose qui l'abaissait, et
j'en frémis.
Alors elle se tourna vers Adam, qui se tenait
paisiblement sous les
arbres, et l'appela, et il vint Eve courut à lui,
puis fit
demi-tour il y avait en elle une hésitation et un
trouble. Elle
marcha, comme si elle voulait dépasser l'Arbre,
mais elle s'en
approcha, du côté gauche, et se tint derrière le
tronc, recouverte de ses longues feuilles
tombantes.
L'Arbre était plus touffu au sommet, et ses
longues branches
flexibles recouvertes de feuilles retombaient
jusqu'à terre.
à l'endroit où se tenait Eve. un fruit
particulièrement beau pendait.
Lorsqu'Adam arriva près d'elle. Eve lui prit le
bras et lui fit
part de ce qu'avait dit cette bête qui parlait. et
Adam
écouta aussi. Lorsqu'Eve prit le bras d'Adam. c
était la
première fois qu'elle le touchait : lui ne la
toucha pas. mais
tout devint plus obscur autour d'eux.
Le fruit
défendu
Je vis que la bête montrait le fruit sans oser
toutefois le
cueillir pour Eve.
Mais lorsqu'Eve convoita le fruit. La bête le
cueillit et le lui tendit : c'était le fruit
d'une grappe de
cinq. le plus beau. celui qui se trouvait au
milieu des autres.
Je vis alors qu'Eve s'approcha d'Adam avec le
fruit et le lui donna. et
que sans son consentement à lui. il n y aurait
pas eu de
péché. Je vis que le fruit semblait s ouvrir
dans la main
d'Adam qui parut y voir des Images. C'était
comme s'ils avaient
révélation de ce qu'ils devaient ignorer.
L'intérieur du fruit était couleur de sang et
parcouru de
veines. Je vis qu'Adam et Eve s'obscurcissaient
et qu'ils se tassaient
dans leur taille. L'éclat du soleil sembla se
ternir. La
bête sauta de l'arbre et je la vis s'enfuir à
quatre
pattes. Mais je n'ai pas vu qu'Adam et Eve aient
mangé le fruit
avec leur bouche. comme nous faisons : le
fruit disparut entre eux.
Je vis qu'Eve avait déjà péché
lorsque le serpent était dans l'Arbre. car elle
lui avait remis
sa volonté. Je compris à ce sujet quelque chose
que je
suis incapable d exprimer en paroles : c'était
comme si le
serpent représentait la forme. le symbole de
leur
volonté. comme celui d'un être par lequel ils
pouvaient
tout faire et tout atteindre. Et Satan se glissa
en cela.
Le péché ne se trouva pas accompli par le seul
usage du
fruit défendu ce fruit renferme en soi la
faculté d'une
reproduction tout arbitraire, reproduction dans
l'ordre des sens, qui
sépare de Dieu : il est le fruit de cet arbre
qui plonge ses
branches dans la terre pour se reproduire en
poussant ainsi de nouveaux
surgeons. ceux-ci se multipliant à leur tour de
la même
façon, même après la chute. Aussi, ayant
consomme
ce fruit dans la désobéissance, l'homme se
sépara
de Dieu. et la concupiscence s'implanta en lui,
et par lui dans toute
la nature humaine. Cette usurpation des
propriétés du
fruit eut en l'homme, qui voulut ainsi
satisfaire son désir
propre, de funestes conséquences : la division.
La
déchéance de la nature, le péché et la mort.
Apres la création d'Eve, Dieu avait accordé à
Adam
une bénédiction porteuse d'une faculté
permettant
à l'homme de se reproduire dans la sainteté et
la
pureté 2 cette bénédiction fut retirée
à Adam à cause de l'usage qu'il fit du fruit
défendu, car je vis le Seigneur passer derrière
Adam
lorsque celui-ci quitta sa colline pour
rejoindre Eve 3 et lui retirer
quelque chose : et il me sembla que le Salut du
monde devait sortir de
ce que Dieu avait repris à Adam (Ce que Dieu
avait retranché
d'Adam devint le
"dépôt sacré")
Un jour. à la fête de la sainte et immaculée
Conception de Marie, Dieu m'accorda une vision
de ce mystère :
je vis la vie physique et spirituelle de tous
les hommes comme contenue
en Adam et Eve, et gâtée par la chute et
mêlée au mal, ce dont les anges déchus
tirèrent une grande puissance. Mais je vis
également la
seconde Personne de la Divinité descendre vers
Adam et lui
retirer la bénédiction divine, avec une lame
recourbée, avant qu'il consentit au péché. Au
même moment, je vis la Vierge Marie sortir du
côté d
Adam, comme une petite nuée lumineuse qui
s'éleva vers
Dieu.
Lorsqu'Adam et Eve eurent consomme le fruit, ils
furent comme ivres, et
leur consentement au péché provoqua de grands
changements
en eux. Car, le serpent étant auprès d'eux, ils
étaient pénétrés de son influence, et
l'ivraie s'introduisait parmi le bon grain.
Lorsque la réparation de la chute m'était
montrée
sous forme de visions, je voyais Eve qui, à
peine issue du
côté d'Adam tournait déjà la
tête vers le fruit défendu et courait vers
l'arbre pour
l'entourer de ses bras. Mais Je voyais en même
temps, dans une
vision opposée, comment Jésus, né de la Vierge
Immaculée, se hâtait vers la Croix et la serrait
dans ses
bras, et comment la descendance de nos premiers
parents,
souillée et dispersée par la faute d'Eve,
retrouvait sa
pureté grâce aux souffrances de Jésus il m'a
été montre comment la convoitise et ses troubles
doivent
être extirpés de la chair par les douleurs de
l'expiation
5. J'ai toujours ainsi compris les mots de
l'Epitre aux Galates selon
lesquels le fils de la servante n'a point de
part à
l'héritage : par ce terme "servante", on doit
entendre la chair
et les soumissions serviles qu'elle engendre 6.
Le mariage est un
état de pénitence, qui exige le renoncement, la
prière, le Jeéne. la pratique de l'aumône et
dont
le but est l'accroissement du Royaume de Dieu.
Avant le péché originel, Adam et Eve étaient
fort
différents de ce que nous, misérables humains,
sommes
à présents mais à cause de l'usage qu'ils firent
du fruit défendu. ils reçurent un devenir formel
et
temporel, et tout ce qui en eux était spirituel
se mua en chair.
matière, instrumentalité et réceptivité.
Auparavant. ils étaient un en Dieu, et leur
volonté ne
faisait qu'une avec celle de Dieu désormais, ils
sont
divisés en leur volonté propre, qui est
égoïsme, concupiscence. impureté. En cueillant
le
fruit défendu, l'homme se détourna de Dieu, son
Créateur, et ce fut comme s'il usurpait le
pouvoir de
créer. Dans l'être humain, toutes les forces.
les actions
et les qualités, et leurs relations entre elles
et avec la
nature entière, sombrèrent au niveau de la
matière, dans l'ordre corporel, et emprunèent
toutes
sortes de formes et d'expressions. à l'origine,
l'homme avait
été établi par Dieu maître de toute la
création désormais, tout se trouvait en lui
rabaissé au niveau de la nature, il était comme
un
seigneur que ses esclaves eussent soumis et lié,
et il devait
à présent lutter et combattre contre ces
esclaves. Je ne
suis guère capable d'exprimer ces choses : c'est
comme si
l'homme avait possédé en Dieu l'origine et le
centre de
toutes choses, et comme s'il les avait ramenées
a soi, si bien
que ces choses étaient devenues ses maîtres.
J'ai vu l'intérieur de l'homme, tous ses
organes, comme l'image
de toutes les créatures et de leurs relations
entre elles 7 il
récapitule en lui toutes choses, des astres
jusqu'aux plus
petits animaux, comme si ceux-ci étaient par la
chute de l'homme
tombés eux-mèmes dans le corporel et le
périssable
8. Tout ceci s harmonisait en l'homme, mais il
brisa cette harmonie et
dut désormais travailler, lutter et souffrir à
cause de
sa faute Je ne peux exprimer cela plus
clairement. car Je suis
moi-mème un membre de l'humanité déchue.
L'homme a
été créé pour combler les rangs
laissés vides par les anges rebelles.
Sans le
péché originel, il se fut multiplie Jusqu'à ce
que
le genre humain atteignit le nombre des anges
déchus, et la
création eét alors été achevée.
Si
Adam et Eve avaient vécu une seule génération
sans
pécher, ils ne seraient jamais plus tombes
ensuite. Je suis
assurée que le monde ne finira pas tant que le
nombre des anges
rebelles ne sera pas obtenu et que tout le
froment n'aura pas
été séparé de la balle.
J ai eu un jour la vision globale de TOUT le
péché, en
son incommensurable étendue, et de TOUT le
salut. J'ai
contemplé clairement tous les mystères. je les
a' compris
avec précision. mais il m'est bien impossible d
exprimer cela en
paroles. J'ai vu le péché, depuis la chute des
anges et
la faute d'Adam. jusqu'à nos Jours, avec la
totalité de
ses innombrables ramifications. et j'ai vu
également toutes les
préparations de la Rédemption et du Salut,
jusqu'à
la venue et la mort de Jésus. Jésus m'a montré
le
prodigieux mélange et l'incroyable désordre qui
règnent en toutes choses. et tout ce qu'Il a
accompli depuis
l'origine pour la purification et la
restauration de l'univers.
Lors de la
chute des anges.
beaucoup d`esprits mauvais vinrent sur la
terre et infesèent les airs : j ai y u nombre
de choses
saturées et possédées de toutes sortes de
façons par leur fureur.
Le premier homme était une image de Dieu, il
était comme
le ciel. Tout était un avec lui et en lui : sa
forme
était une expression de la forme divine. Il
devait recevoir et
posséder la terre et les créatures, mais en les
tenant de
Dieu et en l'adorant. Cependant, il était libre.
c'est pourquoi
il fut confronté à l'épreuve. à ce qui lui
était interdit : manger du fruit de l'Arbre. à
l'origine.
tout était uni et semblable : lorsque s'éleva la
petite
hauteur. La colline lumineuse sur laquelle se
tenait Adam. et lorsque
se creusa la vallée toute blanche et semée de
fleurs
minuscules, comme de la poussière. le Tentateur
s'approcha.
Après la chute, tout changea. Toutes les formes
de la
création se réalisèrent et
s'éparpillèrent, tout ce qui était uni se
diversifia. tout ce qui était un se multiplia
Adam et Eve ne
resèent plus tournés vers Dieu seul, mais se
fixèrent en eux-mèmes c est alors qu'ils ne
furent plus
un, mais deux 9, puis bientôt trois, et
finalement une multitude.
Ils étaient des images de Dieu, | ils devinrent
simplement le
complément l'un de l'autre. produisant en
eux-mèmes l
image du péché. Ils furent ainsi entraînés
dans une relation avec le cercle des esprits
rebelles. Ils
conçurent à partir d'eux-mèmes et furent
tributaires du sol. et les anges déchus
établirent leur
domination sur eux et sur la terre, si bien
qu'il en résulta une
infinie variété de péchés, de
culpabilité. de misères, à cause du mélange
des hommes entre eux et de leur dispersion dans
la nature amoindrie par
la faute originelle.
Mon Fiancé me montra toutes ces choses très
clairement, de façon précise et compréhensible,
de
façon bien plus exacte que tout ce que nous
percevons des
événements de la vie quotidienne, et je pensais
qu'un
enfant serait tout à fait capable de les
comprendre. Pourtant'
je ne peux plus guère exprimer ces réalités.
Il me fit voir le plan et les voies du Salut
depuis l'origine et tout
ce qu'Il a accompli. J'ai reconnu l'inexactitude
de cette idée
selon laquelle Dieu n'avait pas besoin de se
faire homme, ni de mourir
sur la croix, étant fort capable de procéder
tout
autrement pour nous sauver, grâce à sa
Toute-Puissance.
En fait. il a réalisé tout ceci en toute
perfection,
miséricorde et justice. Dieu ne connaît point de
nécessité. Il réalise tout ce qu'Il produit, Il
est Celui qui est.
J'ai vu Melchisédech
comme
un ange, préfigurant le
Christ. Prêtre Eternel venu sur la terre.
Comme le sacerdoce est
en Dieu de toute éternité, il était prêtre
dans l'ordre éternel, en tant qu'ange.
J'ai vu tout ce qu'il a fait pour préparer,
fonder,
établir et préserver la race humaine. et pour la
guider.
J'ai vu également Hénoch et Noé, leur rôle
et leur signification. Et. à côté de toutes ces
figures' il m'a été montré l'empire de l'enfer,
toujours à l'oeuvre dans l'éclosion. les
agissements et
les mille formes d'un culte idolâtrique
terrestre, charnel.
diabolique. Toutes ces choses empruntaient des
expressions
précises et comparables. issues de puisions
intérieures
et secrêtes. qui incitaient et menaient au péché
et
à la dispersion. qui en est la conséquence.
C'est ainsi que
tout m'a
été révélé.
d'Abraham à Moïse. de Moïse aux prophètes,
toujours en relation et en correspondance avec
notre monde actuel.
Ainsi, par exemple. cet enseignement sur une
question précise :
pourquoi les prêtres n'ont-ils plus le pouvoir
d'aider en
opérant des guérisons, pourquoi ne
parviennent-ils plus
ou si peu à exercer ce charisme ? Ce don du
sacerdoce m'a
été montré à l'époque des
prophètes. ainsi que son origine : j ai vu. par
exemple'
Elisée donner son bâton à Giezi pour le poser
sur l'enfant de la Sunamite, qui était mort. Or
dans ce
bâton se trouvait renfermée toute la puissance
d'Elisée, sa mission. de façon toute
spirituelle.
Ce bâton était le prolongement de son bras,
c'était
son bras même C'est à cette occasion que j'ai vu
l'origine
de la crosse des évêques, du sceptre des
rois,ëet
leur pouvoir, tel que la foi le communique, en
les liant de
façon particulière à ceux qui sont investis
d'une
mission, et en les tenant à l'écart de tout le
reste.
Mais Giezi n'y croyait pas assez, et la mère
éplorée s'imaginait ne pouvoir obtenir du
secours que
d'Elisée lui-mème, si bien que des doutes
occasionnés par l'obscurcissement humain avaient
fait obstacle
à la force de Dieu communiquée à Elisee et
à son bâton.
Je vis cependant Elisée s'allonger sur
l'enfant, bouche contre bouche, main contre
main, poitrine contre
poitrine, et, par sa prière, ramener l'âme de
l'enfant
dans le corps. J'ai eu à cette occasion
l'explication de cette
forme de thaumaturgie. et de sa relation avec la
mort de Jésus
qu'elle préfigurait. En Elisée, la foi et la
grâce
divine ouvrirent de nouveau à l'homme les portes
du salut et de
la rédemption qui avaient été closes par le
péché, à la tête, au côté, aux
mains et aux pieds.
Elisée se coucha. tel une croix de vie
déjà préfigurée, sur l'enfant mort,
image d'une croix aux sources fermées et, par sa
prière et sa foi, fit de nouveau circuler en lui
la vie et la
santé, réparant et expiant les fautes des
parents,
commises par la tête, le coeur, les mains et les
pieds, qui
avaient causé la mort de l'enfant.
J'ai vu en même temps que tout cela des symboles
sur la mort de
Jésus en Croix et sur ses saintes Plaies, et
l'harmonie qui
existe en tout. Mais j'ai contemplé la plénitude
de ce
don de la résurrection et de la guérison qui se
répandait depuis la mort de Jésus sur la croix
dans tout
le sacerdoce de son Eglise, et en particulier
dans les chrétiens
à la foi éminemment solide : car c'est à la
mesure
de notre vie en Jésus et de notre crucifixion en
lui que les
portes de la grâce manifestées par ses Plaies
sont
ouvertes en nous. J'ai appris beaucoup de choses
sur l'imposition des
mains, sur la puissance de la bénédiction et sur
son
action au loin, et tout me fut expliqué
précisément en cet exemple du bâton
d'Elisée, bâton qui est en quelque sorte
prolongement de
la main et porteur de sa puissance.
Il m'a été montré pourquoi les prêtres,
à l'heure actuelle, répandent si rarement des
grâces de bénédiction et de guérison cela
m'a été représenté sous forme de symboles,
comme toutes les réalités de cet ordre. J'ai vu
trois
artistes qui modelaient des figures de cire.
Le premier utilisait de la belle cire blanche il
était
lui-mème très habile et travaillait avec
facilité,
mais avait la tête toute pleine de sa propre
suffisance et ne
portait pas l'image du Christ dans son coeur, si
bien que son oeuvre
avorta. Le second mode lait de la cire pâle,
mais il était
rempli d'amour-propre et prenait son ouvrage si
peu à coeur
qu'il ne fit rien de bon. Quant au dernier, fort
maladroit, il
pétrissait avec patience et naïveté de la
vulgaire
cire jaune, et, bien qu'il travaillât avec
beaucoup de
difficultés, il fit un très bon ouvrage et une
image fort
expressive malgré la grossièreté de
l'exécution. De même. les prêtres tout
occupés à disserter de choses mondaines et imbus
de
sagesse humaine et de fausse science ne
produisent rien de bon. alors
que quelques-uns. par leur seule pauvreté et
simplicité,
manifestent la puissance du sacerdoce dans la
bénédiction
et la guérison.
En toutes ces choses. c'était comme si j'allais
à
l'école. et mon Fiancé m'enseignait comment, de
sa
conception à sa mort' n avait souffert et expié
et
réparé. et je voyais tout ceci en des
représentations de sa vie uniquement. J'ai vu
également
que l'on pouvait. par la prière et en offrant
ses propres
souffrances, obtenir la conversion et le salut
de nombreuses âmes
qui ne travaillent guère sur la terre et sont
captives du
péché mortel.
J'ai vu aussi comment les Apôtres se sont
dispersés sur la
plus grande partie de la terre. pour y briser la
domination de Satan et
y porter la bénédiction. et comment certaines
régions étaient tout particulièrement au pouvoir
de l'ennemi : mais Jésus. par son sacrifice
parfait. a obtenu
aux hommes la puissance de sa bénédiction et l'a
solidement établie en eux. en leur envoyant
autrefois. et
maintenant encore. son Esprit de Sainteté. Et il
m'a
été montré que ce don. destiné par la force
de la bénédiction à soustraire la terre et les
pays à la domination de Satan, se trouve évoqué
en
ces paroles : "Vous êtes le sel de la terre.
"C'est pour cela que
le sel entre également dans la composition de
l'eau
bénite.
En ces visions. j'ai vu également combien
scrupuleusement on
s'adonne avec passion aux occupations charnelles
et temporelles, si
bien que toutes les pratiques issues du refus
des
bénédictions célestes constituent le sens
même de la vie pour beaucoup : prodiges du
royaume de Satan,
culte de la nature, superstition, magie,
magnétisme, science
tournée vers l'humain, arts superficielsëtous
les moyens en
somme de farder la mort, de rendre le péché
agréable et d'endormir la conscienceësont
pratiqués
avec une superstitieuse ferveur par
ceux-là mêmes
qui prétendent déceler dans les mystères de la
religion catholique des formes caractéristiques
de superstition.
Et pourtant ces mystères pourraient se célébrer
par des rites différents, tandis que ces
gens-lÃ
mènent leur vie et toutes leurs activités
mondaines de
façon extrèmement consciencieuse selon des
normes
analoguesëde sorte que seul vienne à être
négligé le Royaume du Dieu fait homme. C'est
ainsi que
j'ai également constaté combien on accorde
d'importance
à toutes les occupations mondaines, au détriment
du
service de Dieu.
La promesse du Salut
Après la chute originelle. Dieu montra aux anges
comment il
allait restaurer le genre humain. Je vis le
trône de Dieu. la
très Sainte Trinité. un mouvement entre les
trois divines
Personnes. Je vis les neuf choeurs d anges Dieu
leur
révéla de quelle façon Il désirait
rétablir le genre humain déchu. et les anges
manifesèent alors une allégresse et une
jubilation
indescriptibles.
Je vis le roc de pierres précieuses d'Adam
apparaître
devant Dieu. tout resplendissant, comme s'il
avait été
apporté par des anges ce roc était taillé en
degrés, il s'agrandit. il devint un trône. une
tour, qui
s'élargit jusqu'à tout contenir. Les neuf
choeurs d'anges
se tenaient tout autour, et. au-dessus d'eux
dans le ciel, Je vis
l'image de la Vierge. C'était Marie, non dans le
temps. mais
dans l'éternité, en Dieu 2, Elle était quelque
chose qui sortait de Dieu. La Vierge pénétra
dans la
Tour. qui s'ouvrait devant elle. et ce fut comme
si elle s'identifiait
au monument 3. Quelque chose apparut. qui
sortait de la très
Sainte Trinité et se dirigea vers la Tour pour
entrer en elle.
Je vis également une sorte d'ostensoir au milieu
des anges. qui
participaient tous à sa réalisation et à sa
finition : il représentait une sorte de tour
ornée de
toutes sortes de figures mystérieuses. Deux
personnages se
tenaient devant, de chaque côté. se tendant la
main. Je
vis quelque chose, issu de Dieu. qui passa parmi
tous les choeurs
angéliques et pénétra dans l'ostensoir :
c'était un don sacré', étincelant, qui se
précisait au fur et à mesure qu'il se
rapprochait. Il
m'apparut comme le germe de la bénédiction
divine,
destiné à une croissance très pure donné
par Dieu à Adam. il lui fut retiré au moment où
l'homme allait écouter Eve et acquiescer à son
désir de cueillir le fruit défendu c'est la
bénédiction qu'Abraham reçut de nouveau, qui fut
reprise à Jacob et de nouveau confiée à Moise.
dans l'Arche d'Alliance, d'où Joachim, le père
de Marie,
la reçut finalement, si bien que Marie fut
conçue aussi
pure et immaculée qu'Eve. Lorsque celle-ci fut
tirée du
côté d'Adam endormi. Cependant, l'ostensoir
entra dans la
Tour.
Je vis également les anges préparer un calice
semblable
par sa forme au calice de la Cène ce vase entra
aussi dans la
Tour. Sur le côté extérieur droit de la Tour, il
y
avait du vin et du froment, comme posés sur un
rebord de nuages
dorés : des mains aux doigts joints se
baissaient sur ce vin et
ce froment'.
C'est alors qu'un rameau, puis un arbre entier,
se dressèrent
au-dessus les branches de cet arbre portaient
des figures miniatures
d'hommes et de femmes qui se tendaient les
mains. La dernière
fleur de cet arbre était la crèche avec
l'enfant.
J'eus alors des visions sur le mystère de la
Rédemption
comme Promesse jusqu'à son accomplissement à la
fin des
temps je vis aussi des images des obstacles qui
se dressaient contre ce
mystère. Finalement, je vis au-dessus du roc
étincelant
une grande église majestueuse, l'Eglise
Catholique une et
Sainte, qui porte en son sein le vivant Salut du
monde entier. Il y
avait en toutes ces visions une merveilleuse
unité de relation
et de progression. même les obstacles, même les
fruits du
mal. même ce qui était rejeté par les anges,
devait
servir au développement du plan de salut. C'est
ainsi que je vis
le Temple ancien surgir d'en-bas il ressemblait
à l'Eglise
Sainte, mais n'avait pas de tour. Il était fort
grand, mais fut
repoussé sur le côté par les anges et bascula.
Je
vis une grande coupe en forme de coquillage. qui
apparut et voulut
forcer les portes du Temple mais elle fut jetée
sur le
côté 6.
Je vis une large tour à étages (une pyramide
égyptienne) dont les multiples portes se
refermaient sur des
personnages comme Abraham et les enfants
d'Israël. Cela signifiait
leur captivité en Egypte. Cette pyramide fut
repoussée,
comme une autre tour égyptienne à étages qui
symbolisait l'astrologie et la divination. Je
vis ensuite un temple
égyptien, également écarté et qui
s'écroula.
Finalement, j'eus la vision de ce qui se passait
sur la terre : Dieu
faisait savoir à Adam qu'une Vierge apparaîtrait
et lui
rapporterait le Salut perdu. Mais Adam ne savait
pas quand cet
événement devait se produire c'est pourquoi je
le vis
plus tard fort triste de voir qu'Eve ne lui
donnait que des
garçons, jusqu'à ce qu'elle mit au monde une
fille.
J'ai vu Noé et son sacrifice, au cours duquel il
reçut la
bénédiction de Dieu. J'ai eu ensuite des visions
sur
Abraham, sur sa bénédiction, sur l'annonce
d'Isaac. J'ai
vu cette bénédiction se transmettre d'aîné
en aine, toujours sous la forme d'un sacrement.
J'ai vu Moïse,
comment il reçut le mystère du dépôt
sacré au cours de la nuit précédant l'Exode, ce
que seul Aaron savait. J'ai vu ce dépôt
mystérieux
dans l'Arche d'Alliance : seuls les
grands-prêtres et quelques
saints eurent. par révélation divine,
connaissance de ce
secret. C'est ainsi que j'ai contemplé la
transmission de ce
mystère dans toute la lignée de Jésus-Christ,
jusqu'à Joachim et Anne, le couple le plus pur
et le plus saint
de tous les temps, qui donna naissance à Marie
la Vierge
Immaculée. Et c'est Marie finalement qui fut
elle-même
l'Arche d Alliance, le Tabernacle du mystère.
L'exclusion
du Paradis
Apres quelque temps. je vis Adam et Eve errer ça
et la. en proie
à une grande tristesse. Ils étaient sombres
marchaient
loin de l'autre, comme s'ils cherchaient quelque
chose qu'ils eussent
perdu. Chaque pas les faisait s enfoncer
davantage. c'était
comme si le sol se dérobait et, partout où ils
allaient,
tout devenait terne, la végétation perdait son
éclat. devenant comme grise et les animaux
s'enfuyaient. Ils
cherchèrent toutefois de grandes feuilles, s'en
firent un pagne
qu'ils ceignirent et continuèrent de marcher
isolément.
Quand ils eurent ainsi parcouru un certain
trajet le merveilleux
endroit qu'ils avaient fui n'était plus qu'une
petite montagne
lointaine, et ils se cachèrent, chacun de son
côté.
parmi les buissons d'une même plaine. C'est
alors qu'une voix
venue d'en-haut les appela : mais ils n'osèrent
se montrer,
eurent encore plus peur. se sauvèrent plus loin
pour se cacher
mieux. Cela me causa une grande peine. La voix
se fit alors plus
sévère ils se fussent volontiers dissimulés plus
avant, mais ils furent obliges de se découvrir.
La silhouette majestueuse et éclatante de
lumière apparut
: ils s'avancèrent vers elle tête baissée, sans
oser regarder le Seigneur : ils se jetaient
toutefois des coups d oeil
et s'excusèrent.
Alors Dieu leur indiqua, plus bas encore. une
plaine piquetée d'arbres et de fourrés. et c'est
alors
qu'ils comprirent vraiment leur état misérable.
Lorsqu'ils furent seuls, je les vis prier. Ils
s'écarèent
l'un de l'autre. tombèrent à genoux, levèrent
les
mains vers le ciel et se mirent à crier et à
pleurer.
Lorsque je voyais cela. je sentais combien
l'isolement est bienfaisant
pour la prière.
Ils étaient désormais vêtus d'un habit qui
couvrait
leur corps des épaules aux genoux. Leur ceinture
était
une bande d'écorce. Pendant qu'ils fuyaient. le
Paradis semblait
se retirer derrière eux. comme un nuage. Et un
cercle de feu,
comparable aux halos que l'on voit autour du
soleil ou de la lune,
descendit du ciel et s'établit tout autour de la
montagne
où était le Paradis.
Adam et Eve n'avaient passé qu'un jour au
Paradis. Je vois
celui-ci de loin, maintenant. comme un banc sous
le soleil levant.
Lorsque j'ai cette vision, je vois le soleil
prendre sa course à
l'extrémité droite de ce banc. Le Paradis est
situé à l'est de la Montagne des prophètes, et
m'apparaît toujours comme un oeuf flottant à la
surface
d'une eau indescriptiblement claire qui le
sépare de la terre et
la Montagne des prophètes est comme un
contrefort du Paradis :
on y découvre des régions verdoyantes,
magnifiques,
séparées par de profonds ravins et des gouffres
pleins
d'eau. J'ai déjà vu des hommes
entreprendre
l'exploration de la Montagne des prophètes, mais
ils ne sont pas
allés bien loin
J'ai vu Adam et Eve arriver sur cette terre de
pénitence :
c'était un spectacle infiniment bouleversant,
que ces deux
êtres en pénitence sur la terre nue. Adam avait
eu la
permission d'emporter un rameau d'olivier du
Paradis. et où il
le planta j'ai vu que, par la suite, la Croix
fut taillée dans
ce bois. Ils étaient dans une affliction
poignante. Comme je pus
le constater, ils ne pouvaient qu'à peine
apercevoir le Paradis.
Ils étaient toujours pousses plus loin. et, en
même temps,
c'était comme si quelque chose se retournait
finalement, ils
atteignirent, dans l'obscurité et la nuit, le
triste lieu de
l'expiation.
La famille d'Adam
C'est dans la
région du
Mont des Oliviers que j'ai vu arriver
Adam et Eve : le paysage était
différent de ce
qu'il est
maintenant. mais il me fut montré que c'était
bien ce
pays. Je les ai vu habiter et faire pénitence à
l'endroit
même où Jésus eut la soeur de sang. Ils
cultivaient
les champs. Je les ai vus entourés de fils et.
plonges dans une
grande affliction. suppliant Dieu de leur
accorder aussi des filles.
Ils avaient reçu la promesse que la postérité de
la femme écraserait la tête du serpent.
Eve donnait
naissance à
ses enfants à intervalles
précis : il y avait toujours un certain
nombre
d'années
de pénitence entre deux naissances. C'est ainsi
qu'elle enfanta
Seth l'enfant de la promesse dans la
grotte de la
Nativité.
après sept ans de pénitence : et là . un
ange
de Dieu lui dit que Seth était la postérité que
Dieu lui donnait à la place d Abel. Seth demeura
longtemps
caché en ce lieu. ainsi que dans la grotte de
l'allaitement
d'Abraham, 2 parce que ses frères - comme ceux
de Joseph 3 -
cherchaient à attenter à sa vie.
Un jour, je vis douze personnes : Adam,
Eve, Caïn, Abel et deux de
leurs soeurs, et d'autres enfants plus petits.
Tous
étaient
habillés de peaux de bêtes jetées sur leurs
épaules et ceintes comme des scapulaires. Ces
peaux
s'élargissaient sur la poitrine et servaient de
sac elles
étaient plus longues autour des jambes et
attachées sur
les côtés. Les hommes portaient des peaux plus
courtes
auxquelles étaient fixées des gibecières dans
lesquelles ils portaient quelque chose. Ces
peaux étaient
très blanches et fines, des épaules jusqu'à
mi-bras, et les femmes les attachaient sous
leurs bras. En ce
vêtement, ils étaient très beaux et majestueux.
Il y avait là des cabanes, quelque peu
enfoncées
dans la terre, et recouvertes de plantes :
c'était une
communauté parfaitement organisée. J'ai vu des
champs
avec de petits arbres fruitiers assez robustes
il y avait aussi des
céréales, du blé, que Dieu avait donné
à semer à Adam.
Je ne me souviens pas d'avoir vu du blé et de la
vigne dans le
Paradis. Il n'y avait au Paradis aucun fruit
susceptible d'être
utilisé comme aliment. La préparation des mets
est une
conséquence du péché et pour cela un symbole de
la
souffrance. Dieu donna à Adam tout ce qu'il
devait semer. Je me
souviens également avoir vu des hommes
comparables à des
anges donner quelque chose à Noé, lorsqu'il
entra dans
l'Arche cela me parut être une pousse de vigne,
qu'il piqua dans
une pomme.
Il y avait également une sorte de céréale
sauvage
qui poussait librement, et parmi laquelle Adam
devait semer le froment,
car ainsi s'améliorait l'espèce sauvage mais
elle
dégénéra finalement et devint encore plus
mauvaise. Dans les premiers temps, ce grain
sauvage se répandit,
particulièrement bon et comme anobli, vers le
Levant, en Inde ou
en Chine, lorsqu'il y avait encore peu d'hommes
en ces contrées.
là où il y a de la vigne et des poissons,
ce grain
ne pousse pas.
Adam et sa famille buvaient le lait des animaux
et mangeaient aussi du
fromage, qu'ils faisaient sécher au soleil.
Parmi les animaux,
j'ai vu surtout des montons. Tous les animaux
auxquels Adam avait
donné un nom l'avaient suivi mais ils fuyaient,
et il dut
d'abord s'attacher les animaux domestiques en
les nourrissant, et les
habituer à lui. J'ai vu des oiseaux aussi, qui
volaient
ça et là , des petits animaux, et aussi des
animaux
sauteurs. C'était une communauté toute
patriarcale. J'ai
vu les enfants d'Adam étendus autour d'une
pierre dans une
cabane, pour manger, je les ai vu prier et
rendre grâce.
Dieu avait enseigné l'offrande à Adam, et il
était
le prêtre dans sa famille. Caïn et Abel le
furent aussi, et
je vis que leur formation eut lieu dans une
cabane particulière.
Ils avaient la tête coiffée de bonnets de
feuilles et de
brindilles tressées en forme de nacelle, avec
quelque chose
à l'avant qui permettait de les saisir. Ils
avaient la peau
d'une belle couleur jaune, brillante. comme de
la soie. et des cheveux
blond-roux, comme de l'or. Adam portait aussi
les cheveux longs il
avait une barbe. courte d'abord. puis plus
longue. Eve porta d'abord
les cheveux très longs, puis roulés en mèches
disposées autour de la tête comme une coiffe.
J'ai toujours vu le feu comme de la braise
recouverte. comme s'il
était souterrain. Ils le reçurent d'abord du
ciel et Dieu
leur apprit à l'utiliser. Il y avait une matière
jaune.
comme de la terre, comme une sorte de charbon.
qu'ils brélaient.
Je ne les vis pas cuire d'aliments. je vis qu'au
début ils les
séchaient au soleil : ainsi le blé. écrasé
et exposé au soleil dans de petites fosses. sous
un toit en
treillis. Les céréales que Dieu leur donna
étaient
le blé. le seigle et l'orge. Dieu leur apprit la
culture comme
Il les enseigna en toutes choses.
Des grands fleuves. comme par exemple le
Jourdain. je n en vis point :
mais des sources jaillissaient, qu'Adam et sa
famille
canalisèrent pour former des étangs. Avant la
mort
d'Abel. on ne mangeait pas de viande.
Le
tombeau d'Adam
J'ai eu un jour cette
vision au sujet du mont du Calvaire : je vis
qu'un prophète. le compagnon d'Elle. se rendit en
ce lieu. qui
était alors une colline percée de grottes et de
niches
funéraires murées il entra dans une de ces
grottes. sous
terre. et tira d'un sarcophage de pierre plein d
ossements le
crâne d'Adam.
un ange se tenait prés de lui, en
apparition. qui lui dit : "Ceci est le
crâne d'Adam. ". et qui
lui interdit de l'emporter.
Il y avait. sur
ce crâne,
encore
quelques fins cheveux blonds. ça et là.
Je vis
aussi qu'à la suite du récit que fit le prophète
on nomme cet endroit "le lieu du crâne. (Golgotha).
C'est juste
au-dessus de ce crâne que le pied de la Croix du
Christ fut
planté, au moment de la crucifixion.
J'ai eu
révélation que cette place est le centre de la
terre, et
il m'a été indiqué la distance en chiffres vers
l'Orient, le Midi et le Couchant. mais je l'ai
oubliée.
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géants
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