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Joseph (Fils de Jacob) Aseneth et Moïse


Extrait des révélations d'Anne-Catherine Emmerich (1774-1824) Les  mystères  de  l'Ancienne  Alliance


Joseph et Aseneth

Lorsque Joseph fut vendu et conduit en Egypte, il avait seize ans. Il était de taille moyenne, très mince, souple, agile de corps et d'esprit. Il était tout différent de ses frères. Chacun était porté à l'aimer.
Si son père ne l'avait pas autant chéri, ses frères l'eussent aimé beaucoup. Ruben aussi était plus souple que les autres.
Benjamin, par contre, était un très grand garçon, lourdaud, mais très bon et avisé.

Joseph portait les cheveux partages en trois mèches : une de chaque côté de la tête, la troisième en arrière, très longue et fournie. Lorsqu'il devint un grand d'Egypte, il se rasa le crâne, mais plus tard il porta de nouveau les cheveux longs.

En même temps que la tunique multicolore, Jacob avait donné à Joseph les ossements d'Adam, sans toutefois que Joseph sache ce que c'était. Jacob les lui remit comme une amulette protectrice, car il savait parfaitement que ses frères lui voulaient du mal.

Note : 1. Aseneth était la fille ou suivante de Putiphar, prêtre d'Héliopolis. et l'épouse de Joseph qui la rendit mère de Manassé et Ephraim. (Gen. 41 ,45,50-52) ;

Joseph portait ces reliques dans une petite bourse de cuir arrondie suspendue à son cou. Lorsque ses frères le vendirent, ils lui ôèent simplement sa tunique multicolore et son vêtement courant mais il avait encore un pagne autour des reins et une sorte de scapulaire sur le torse. sous lequel il portait cette petite bourse.
La tunique multicolore était blanche, avec des rayures rouges et trois bandes noires ornées de motifs jaunes à l'avant ce vêtement, très ample en hautësi bien que Joseph pouvait y glisser quelque choseëétait étroit en bas, mais avec une fente sur le côté, de façon à ne pas entraver la marche. Il descendait jusqu'à terre, un peu plus long en arrière, avec l'avant quelque peu dégagé 2. Quant au vêtement ordinaire de Joseph, il n'arrivait que jusqu'aux genoux.

Joseph était déjà  connu du Pharaon et de son épouse bien avant d'être jeté en prison.
Il gérait si parfaitement les affaires de Putiphar, et celui-ci accomplissait si bien ses fonctions à la cour pendant la présence de Joseph chez lui, et en retirait tant de bénédictions, que Pharaon voulut connaître ce serviteur modèle. La femme de Pharaon, qui était très soucieuse de son salut et très dévote, et, comme tous les Egyptiens, très avide de connaître de nouvelles divinités, fut si étonnée devant ce merveilleux et sage adolescent qu'était Josephëun étranger si spirituelëqu'elle l'honorait secrêtement comme un dieu et ne cessait de répéter à son époux : "Cet homme est envoyé par nos dieux, ce n'est pas un être humain comme nous !"

Note : 2. Cf. les robes des Assyriens et Chaldéens, dans les fresques et émaux retrouvés dans les ruines d'Ur. (NdT)

Il n'en fut pas moins jeté en prison, où il devint par la suite gardien des autres captifs.
La Grande Dame déplora beaucoup son erreur quand elle le vit emprisonné comme adulèe mais lorsqu'il fut remis en liberté, elle lui accorda de nouveau et à jamais toute sa bienveillance.
Et cette coupe qu'il fit glisser dans les affaires de Benjamin, c'était précisément le premier présent que lui fit l'épouse de Pharaon.
Je connais bien cet objet, qui avait deux anses et pas de pied. Il était comme taillé dans une pierre précieuse ou dans une masse translucide, que je ne connais pas, et avait la forme de la partie supérieure du calice de la Cène
: il fut également placé parmi les récipients que les enfants d'Israël ramenèrent d'Egypte, et on le garda par la suite dans l'Arche d'Alliance .

Joseph demeura sept ans en prison c'est là  qu'il reçut, en pleine tribulation, le secret de Jacob, comme ses ancêtres l'avaient reçu eux aussi, et qu'il eut la vision d'une nombreuse postérité.
Je connais bien la femme de Putiphar l'ai vu également comment elle voulut séduire Joseph mais après la faveur dont il fut ensuite honore, elle fit pénitence et devint pieuse et chaste C'était une grande femme potelée, avec une peau brun-jaune, éclatante comme de la soie.

Elle portait une robe de couleur, avec un fin vêtement orné de figures brodées, sous lequel la robe apparaissait comme à travers de la dentelle. Joseph se trouvait souvent avec elle, car son maître lui confiait toutes les affaires de la maison.
Lorsqu'il s'aperçut qu'elle devenait entreprenante, il ne dormit plus dans la maison du maître lorsque celui-ci s'absentait. Mais elle venait couvent le déranger pour lui faire des avances, lorsqu'il travaillait aux écritures. Je la vis une fois venir vers lui, vêtue de façon très provocante, alors qu'il était dans un angle d'une salle, en train d'écrire. On écrivait alors sur des rouleaux étalés sur des plans inclinés fixes au mur, devant lesquels on pouvait se tenir debout ou s'asseoir. Elle lui parla et s'attira une réponse nette, mais elle s'enhardit, si bien qu'il tourna les talons et se dépêcha de sortir Mais elle l'attrapa par son manteau, qu'il lui laissa entre les mains

Je vis Joseph auprès du prêtre idolâtre Putiphar, à Héliopolis dans la maison du prêtre vivaient huit jeunes servantes, parmi lesquelles Aseneth, fille de Dina et de Sichem, prophétesse et chargée du soin des idoles. Putiphar l'avait achetée à sa nourrice alors qu'elle n'avait que cinq ans, et que toutes deux avaient été expédiées au bord de la Mer Rouge par Jacob, qui craignait que ses fils ne tuent l'enfant Aseneth possédait l'esprit de prophétie et avait les fonctions d'oracle auprès de Putiphar.

Joseph la connaissait, sans savoir qu'elle fût sa nièce. Elle était très réservée, recherchait la solitude et détestait les hommes qui tournaient autour d'elle à cause de sa radieuse beauté.
Favorisée de visions très remarquables, elle était fort versée dans l'astrologie égyptienne, mais avait une profonde intuition de la religion des Patriarches je n'ai pas vu qu'elle fût adonnée à la magie.

Elle contemplait en vision tout le mystère de la vie, de l'exil. de l'avenir et de l'exode d'Israel. et toute la traversée du désert.
Elle remplissait de feuilles d'une plante aquatique et de peaux, d'une merveilleuse écriture dont les lettres ressemblaient à des têtes d'animaux et d'oiseaux.

Ces ouvrages étaient déjà  incompris de ses contemporains égyptiens et on en faisait mauvais usage, en interprétant toutes sortes d'horreurs.

 Aseneth était fort troublée par cette incompréhension, établie par le diable, et pleurait beaucoup. Elle avait plus de visions que n'importe quel personnage de son époque et était d'une remarquable sagesse. Mais elle agissait en tout très discrêtement, conseillant les uns et les autres.
Elle savait également filer et broder, et sa sagesse était si profonde qu'elle reconnaissait bien les égarements et les déviations de l'humanité C'est pour cela qu'elle se tenait si réservée avec un maintien grave et silencieux.

J'ai vu qu'Aseneth, à cause de l'interprétation erronée de ses visions et de ses écrits, fut à l'origine du culte idolâtrique qui l'assimilait à Isis et qui faisait de Joseph Osiris.
C'est Peut-être pour cela qu'elle pleurait tant elle a également écrit des rouleaux contre ces abus, annonçant qu'on l'honorerait comme la mère de tous les dieux.

Lorsque Putiphar offrait un sacrifice, Aseneth montait dans une tour où elle se trouvait comme dans un petit jardin, et elle observait les étoiles à la lueur de la lune. Elle était ravie en extase et voyait toutes choses très clairement dans les astres, et la vérité sous les symboles, car elle avait été prédestinée par Dieu.

Mais j'ai vu aussi des prêtres idolâtres qui voyaient les choses les plus horribles, car ils étaient égarés dans des univers complètement étrangers et diaboliques. C'est à cause de ces visions démoniaques que les révélations mystérieuses d'Aseneth furent déformées en horribles idolâtries.

Aseneth avait introduit beaucoup de choses en Egypte. Elle fit venir beaucoup d'animaux utiles, les vaches par exemple elle enseigna aussi la fabrication du fromage, le tissage et de nombreux arts inconnus. C'est à Joseph que l'on doit l'introduction de la charrue en Egypte, car il était seul à en connaître le maniement.

Il y a une chose qui m'a vraiment plongée dans l'admiration : Aseneth faisait bouillir longuement la chair des nombreux animaux offerts en sacrifice, dans de grands chaudrons à moitié enterrés en plein air, jusqu'à ce que cette viande devint une masse ayant la consistance de la colle on s'en servait comme alimentation dans les campagnes militaires et en temps de famine. Les Egyptiens en étaient très heureux et tout étonnés.

Lorsque Joseph vit Aseneth chez le prêtre des idoles. celle-ci s'approcha de lui et voulut le serrer dans ses bras. Ce n'était pas là  de la provocation, mais une sorte de prescience, un geste prophétique c'est pour ce don qu'elle était dans l'entourage du prêtre des idoles.
Aseneth était tenue pour sainte. Mais je vis que Joseph la repoussait, les mains tendues en avant, et lui adressait des paroles sévères. Et je la vis alors très troublée : elle se retira dans sa chambre et vécut dés lors dans le deuil et la pénitence.

9. C est Isis qui. dans la mythologie égyptienne donna la vache aux habitants du Nil. Ce trait corrobore parfaitement l'identification Isis-Aseneth révélée à A.C. Emmerick. (NdT)

10. De même. c'est à Osiris qu'est attribuée l'invention de la charrue et de la culture du blé en Egypte. là  encore l'identification Osiris-Joseph est parfaitement claire. (NdT)

Je vis Aseneth dans son appartement : elle se tenait derrière une tenture, ses longs et abondants cheveux dénoués et terminés en boucles.
Elle avait, au creux de l'estomac, un signe merveilleux imprimé sur la peau.
Dans une figure, semblable à une coupe en forme de coeur, se tenait un enfant aux bras ouverts, tenant dans une main un petit plateau et dans l'autre un gobelet ou un calice. Sur le plateau étaient trois épis souples issus d'une même tige, et la figure d'une colombe qui semblait picorer le raisin contenu dans le calice.

Jacob connaissait ce signe : c'est pour cela qu'il fut obligé d'éloigner Aseneth, pour la soustraire à la colère de ses fils. Lorsqu'il se rendit plus tard en Egypte auprès de Joseph, et que celui-ci lui eét confié toutes ces particularités, il reconnut sa petite-fille, à cause du signe qu'elle portait. Joseph aussi avait un signe sur le torse : c'était une grappe de raisin aux nombreux grains.

Puis je vis un ange apparaître, vêtu d'une robe très riche, tenant une fleur de lotus dans la main. Il salua Aseneth celle-ci le regarda et se voila la face. Il lui ordonna de ne plus se lamenter et de s'habiller avec apparat il lui demanda de lui préparer un plat. Elle se leva et partit se vêtir, puis revint toute parée, portant sur une légère table basse du vin et de petits pains aplatis cuits sous la cendre.
Elle n'était nullement effrayée. mais très simple et humble, comme Abraham et d'autres patriarches en face de saintes apparitions lorsque l'ange lui parlait, elle se voilait.
L'ange lui demanda du miel alors elle répondit qu'elle n'en avait pas comme les autres jeunes filles, qui le mangeaient.
L'ange lui dit qu'elle trouverait du miel entre les statues d'idoles qui se dressaient dans l'appartement, représentant diverses figures entourées de bandelettes, avec des têtes d'animaux et des queues de serpent enroulées.

Alors elle découvrit un grand rayon de miel, blanc comme une hostie, très beau, qu'elle posa devant l'ange qui lui ordonna d'en manger. Il bénit le miel, que je vis tout illuminé et rayonnant entre eux.
Je ne peux plus exprimer tout à fait la signification de ce miel céleste, car lorsqu'on voit de pareilles choses, on sait tout, car on comprend alors tout mais à présent, le miel ne signifie pour les hommes rien de plus que ce qu'il estëdu mielë, sans que l'on saisisse ce que les fleurs, les abeilles et le miel représentent effectivement Je peux simplement en dire ceci :
Aseneth n'avait vraiment que du pain et du vin chez elle, mais pas de miel en mangeant de ce miel, elle fut détachée du culte des idoles et le culte d'Israël (c'est-à-dire le salut de l'Ancienne Alliance) s'éveilla en elle.
Ce fut comme si elle devait aider beaucoup d'hommes et comme si beaucoup devaient, tels des abeilles, bâtir autour d'elle. elle-même dit qu'elle ne voulait plus boire de vin. que le miel lui suffisait. à Midian. chez Jethro "j'ai vu beaucoup de miel, beaucoup d'abeilles.

Note : 11. Jethro, beau-père de Moise, prêtre de Midian (Madian). Cf Ex. 2 16 sq.

L'ange bénit le rayon de miel avec son doigt, le dirigeant vers toutes les régions du monde cela signifie que par sa présence, par son exemple et par le mystère qu'elle renfermait en elle, Aseneth devait être une mère et une éducatrice pour beaucoup d'hommes.
Lorsque plus tard on la vénéra comme une déesse et qu'on la représenta sous forme d'une statue aux nombreux seins, ce fut parce qu'on interpréta de cette façon sa vision dans laquelle elle comprit qu'elle comprit qu'elle devait nourrir un si grand nombre d'hommes.

L'ange lui dit également qu'elle était la fiancée de Joseph et qu'elle devait l'épouser.
Il la bénit, comme Isaac avait béni Jacob comme l'ange avait béni Abraham. mais les trois traits de bénédiction se dédoublèrent sur elle. se dirigeant d'une part sur le coeur, d'autre part sur son giron.

Plus tard, j'ai eu une vision dans laquelle Joseph revenait chez Putiphar, pour lui demander la main d'Aseneth : comme l'ange, il tenait une fleur de lotus dans la main. Il connaissait la remarquable sagesse d'Aseneth, mais leur parenté leur restait mystérieusement caché à tous les deux.

J'ai vu aussi que le fils de Pharaon était épris d'Aseneth, si bien qu'elle devait se tenir cachée qu'il fut détourné de cette passion par Juda, sinon Dan 13 et Gad 14, à l'instigation du fils de Pharaon avec qui ils avaient mis sur pied une embuscade, auraient assassiné Joseph.

Je crois que Juda avait reçu en songe un avertissement divin et qu'il avait conseillé à Joseph de prendre un autre chemin. Je me souviens aussi que Benjamin a joué également un rôle dans cette affaire et qu'il a protégé Aseneth. Dan et Gad subirent un châtiment, certains de leurs enfants moururent brusquement ils avaient eux aussi été prévenus par Dieu, avant que quiconque eut connaissance de cette machination.

Lorsque Joseph et Aseneth paraissaient devant le peuple, ils tenaient a la main comme le prêtre Putipharëun l'emblème de leur toute-puissance que l'on considérait comme sacré.
La partie supérieure de cet emblème était un anneau, la base une croix latine, un T.


Ce sceptre servait de sceau, et, au moment de la moisson, lorsque le blé était distribué, les tas étaient mesurés en y enfonçant le sceptre c'est également au moyen de cette sorte de mesure que l'on délimitait les greniers à blé et les canaux, que l'on calculait les crues et les décrues du Nil.

Les actes écrits étaient scellés avec cet instrument, après avoir été marqués avec le suc rouge d'une plante. Lorsque Joseph exerçait une fonction, cet emblème était posé prés de lui sur un tapis, la croix repliée dans l'anneau. Cela me semblait être également comme une préfiguration du mystère de l'Arche d'Alliance, mystère que Joseph portait encore en lui.

Aseneth avait également un instrument comme une verge, avec lequel, marchant en extase, elle frappait le sol là  où cet instrument vibrait : on découvrait à ces endroits de l'eau et des sources souterraines. Cela était accompli sous l'influence des étoiles.

Au cours des cortèges solennels. Joseph et Aseneth s'avançaient dans un char étincelant.
Aseneth portait un corselet tout doré, qui entourait tout son corps sous les bras ce vêtement était orné de nombreux signes et de figures, et descendait jusqu'au-dessus des genoux les jambes étaient entourées de bandelettes. Elle avait sur les épaules un ample manteau, ramené en avant et attaché au-dessus des genoux. Les chaussures avaient des pointes recourbées, comme des skis. La coiffure, semblable à un casque, était composée de plumes et de perles multicolores.

Joseph portait une étroite tunique à manches courtes, et un corselet d'or par-dessus, orné de figures et retenu aux épaules par des courroies croisées garnies de clous d'or il avait un grand manteau sur les épaules, et sa coiffure était également composée de plumes et d'orfèvrerie.

Lorsque Joseph arriva en Egypte, on bâtissait Memphis-la-Neuve, qui se trouvait à quelque sept heures de marche au nord de Memphis, l'ancienne cité. Entre les deux villes, une grande route bordée d'allées avait été aménagée sur des digues ça et la, entre les arbres, se dressaient des statues de divinités féminines aux visages très sévères et tristes elles avaient des corps de chien et étaient assises sur des socles de pierre. Il n'y avait guère de beaux bâtiments, mais des grands remparts et des montagnes artificielles en pierre, pleines de couloirs et de chambres.

Les habitations étaient des constructions légères aux toits de bois. Il y avait encore de vastes forêts et des marécages. Le Nil avait déjà  modifié son cours, lors de la fuite de la Vierge Marie en Egypte.

Les Egyptiens adoraient toutes sortes d'animaux, des crapauds, des serpents, des crocodiles. Ils restaient parfaitement paisibles lorsqu'un homme était dévoré par un crocodile.
Lorsque Joseph vint en Egypte, le dieu taureau n'était pas encore à l'honneur mais son culte suivit de peu le songe de Pharaon, à cause du symbolisme des sept vaches grasses et des sept vaches maigres.

Ils avaient beaucoup de statues de dieux certaines étaient comme des enfants langés, d'autres lovées comme des serpents : parmi celles-ci il y en avait qui pouvaient être étirées ou raccourcies
Beaucoup de ces effigies d'idoles étaient ornées de plastrons (d'or) sur lesquels on gravait de façon remarquable les plans des villes et les cours du Nil. Ces plastrons étaient confectionnés d'après les images que les prêtres idolâtres, du haut de leurs tours, découvraient dans les étoiles : ils faisaient construire villes et canaux en fonction de ces images. C'est ainsi que fut bâtie Memphis-la-Neuve.

Les mauvais esprits devaient avoir à cette époque une autre puissance, bien plus matérielle car j'ai vu la magie égyptienne procéder surtout de la terre et de ses profondeurs
Lorsqu'un prêtre d'idoles exerçait ses pouvoirs maléfiques, je voyais de tous côtés d'épouvantables figures d'animaux surgir du sol autour du magicien et entrer dans sa bouche comme un filet de vapeur noirâtre

Il en était alors enivré et avait des visions. Mais c'était comme si, en même temps que chacun de ces esprits qui faisait intrusion en lui, un monde secret entrait également en lui et il voyait alors des choses proches et éloignées, les profondeurs de la terre, des pays et leurs peuples, des faits secrets, cachés, c'est-à-dire tout ce que chaque esprit gouvernait.

Par la suite, la magie me parut toujours plus sous l'influence des esprits aériens : ce que les magiciens croyaient alors grâce à ces démons ressemblait à des illusions, à des hallucinations provoquées par ces mêmes esprits. Je pouvais apercevoir ces esprits en arrière de ces visions, ils étaient comme des ombres entrevues derrière un rideau.

Lorsque les prêtres idolâtres égyptiens voulaient lire dans les étoiles, ils se préparaient par le jeûne et des purifications, se recouvraient la tête de cendres et revêtaient des sacs.
Pendant qu'ils observaient le ciel, du haut de leurs tours, on offrait des sacrifices. Les païens de cette époque avaient une connaissance complètement déviée des mystères de la religion du vrai Dieu, qui avaient été transmis par Seth, Noé, Henoch et les patriarches au peuple élu c'est pour cela qu'il y avait toutes sortes d'horreurs dans leurs cultes idolâtres par ces horreurs, comme plus tard par les hérésies' le diable travaillait contre la Révélation de Dieu aux hommes, Révélation qui s'était gardée dans sa pureté et sa rigueur.
C'est à cause de cela que Dieu entoura de feu le mystère de l'Arche d'Alliance, afin de la préserver.

Je vis qu'au temps de Joseph les femmes égyptiennes étaient encore vêtues comme Sémiramis.
Jacob, lorsqu'il rejoignit Joseph en Egypte, prit un chemin que devait emprunter plus tard Moïse pour aller vers la Terre Promise.

Il avait su qu'il reverrait Joseph, et ceci lui pesait sur le coeur. déjà  lorsqu'il s'était rendu en Mésopotamie, il avait eu une vision sur ses futurs fils, là  où il dressa une pierre, et non à l'endroit où il vit l'échelle des anges il avait vu que l'un de ses fils s'enfonçait dans la région où Joseph fut vendu et reparaissait comme une brillante étoile plus au Sud. C'est pour cela qu'il dit, lorsqu'on lui présenta la tunique tachée de sang : "je veux pleurer Joseph jusqu'à ce que je le retrouve ", car le souvenir de cette vision, complètement oubliée, lui revint alors.

Jacob avait d'abord cherché à savoir par Ruben qui était l'épouse de Joseph, mais n'avait pas immédiatement révélé à Joseph qu'elle était sa nièce.
Il se lia d'amitié avec Putiphar et celui-ci, après de longues relations d'estime, se fit circoncire et servit le Dieu de Jacob.

Jacob vivait à une journée de marche environ de la maison de Joseph, et lorsqu'il fut malade, son fils se rendit chez lui. Jacob interrogea alors beaucoup Joseph au sujet d'Aseneth et, ayant appris l'existence du signe que celle-ci portait sous la poitrine, il dit à Joseph : "C'est la chair de ta chair, ce sont les os de tes os. ", et lui révéla l'identité d'Aseneth. Joseph en fut si bouleversé qu'il en tomba évanoui, et, lorsqu'il revint chez lui, il en parla à son épouse : tous deux pleurèrent alors ensemble, de reconnaissance.

Par la suite, Jacob fut encore plus malade, et Joseph se rendit de nouveau auprès de lui. Jacob étendit ses jambes en dehors de la couche, et Joseph dut poser sa main sous la hanche de son père et lui jurer de l'inhumer à Canaan.
Après ce serment, Jacob accorda sa bénédiction à Joseph. Il savait que Joseph avait reçu la bénédiction de l'ange, celui-là  même qui s'était avancé contre lui Joseph garda cette bénédiction dans son côté droit jusqu'à sa mort. La bénédiction demeura également dans son cadavre, jusqu'au moment où elle fut recueillie par Moïse dans la nuit de l'Exode et déposée avec les reliques de Joseph dans l'Arche d'Alliance, comme dépôt sacré du Peuple Elu.

C'est trois mois après cette visite que mourut Jacob. Après sa mort, on publia un panégyrique dans lequel on le louait beaucoup avec amour. Aseneth rendit Joseph père de Manassé et d'Ephraïm, tout d'abord, puis en tout de dix-huit enfants parmi lesquels plusieurs jumeaux.
Elle mourut trois ans avant Joseph et fut embaumée par des femmes juives.
Tant que Joseph vécut, le corps d'Aseneth demeura dans le monument funéraire qu'il avait fait élever pour elle et lui,

Mais les Anciens du peuple avaient cependant recueilli un peu de ses entrailles, qui étaient conservées dans un récipient d'or Comme les Egyptiens convoitaient également ces restes sacrés, on les confia aux sages-femmes d'Israël, et l'une d'entre elles les cacha dans un cylindre enduit de poix, au milieu des roseaux prés du canal Dans la nuit de l'exode, une nourrice de la tribu d'Asser révéla ce secret à Moise. Elle se nommait Sara.

La mort de Joseph

A sa mort, Joseph fut embaumé par les juifs en présence des Egyptiens, et on réunit les momies de Joseph et d'Aseneth, conformément aux révélations qu'avait faites Aseneth à partir de ses visions, dont le récit avait été légué aux juifs.
Les prêtres égyptiens et les astrologues, qui avaient placé Joseph et Aseneth parmi leurs divinités, connaissaient également ces révélations et avaient une intuition de la profonde signification que revêtait pour Israël la bénédiction de Joseph et d'Aseneth aussi cherchèrent-ils à ravir cette bénédiction à Israël pour l'accaparer.
C'est à cause de cela que les Israélites, qui s'étaient étonnamment multipliés après la mort de Joseph, furent si rudement persécutés par Pharaon
Les Egyptiens savaient également qu'Israël ne quitterait jamais leur pays sans les ossements de Joseph aussi dérobèrent-ils à maintes reprises la momie de Joseph, et ils finirent par la garder en leur possession.

L'ensemble du Peuple juif connaissait seulement l'existence des restes de Joseph, sans savoir le mystère qu'ils renfermaient : ce mystère était presque généralement ignoré.
Mais tout le Peuple tomba dans une grande consternation quand on fit savoir aux Anciens que le dépôt sacré, auquel était liée la Promesse, avait été dérobé.

Moïse

Moïse, qui avait été élevé à la cour de Pharaon et connaissait toute la sagesse égyptienne, visita son Peuple et connut le motif de son abattement Lorsqu'il tua l'Egyptien, Dieu le conduisit vers Jethro dans sa fuite, car celui-ci, par son mariage avec la sibylle Segola, pouvait lui être d'un grand secours pour la découverte des reliques volées.

Moïse avait, sur l'ordre de Dieu, épousé Sephora 20, afin de réunir cette tribu à Israël. Segola était la fille naturelle de Pharaon et d'une femme juive, et, très versée dans l'astrologie égyptienne, elle avait beaucoup fait pour les juifs.

19. Prêtre de Midian (Madiân), beau-père de Moïse. Ex. 2, 16 sq.

20. Sephora ou Cippora, fille de Reuel ou Jethro, prêtre de Madiân, épouse de Moïse, cf. Ex. 2, 21 3, 1 4, 25 18, 1-2.

Elle fut la première qui découvrit que Moise, bien qu'il fût élevé à la cour, n'était pas le fils de Pharaon. Après la mort de son épouse, Aaron devait à son tour épouser une fille de cette Segola' afin que l'union de la mère avec Israël fût plus étroite.
Les enfants de ce couple partirent avec les Israélites mais Aaron dut par la suite se séparer de cette femme, afin que la race sacerdotale juive fût issue d'une souche juive parfaitement pure.
La fille de Segola, répudiée par Aaron, se remaria, et sa descendance habitait à Abila, au temps de Jésus c'est dans cette ville que la momie de cette femme fut conservée par ses descendants.

Segola était très éclairée et avait beaucoup de crédit auprès de Pharaon elle avait au front un bombement comme en avaient souvent dans l'Antiquité les gens doués de prophétie. Elle était poussée par l'Esprit à accorder beaucoup de concessions et de présents.

Dans la nuit où l'Ange du Seigneur frappa les premiers-nés d'Egypte, Segola, je visage voilé, alla avec Moise, Aaron et trois autres Israélites vers deux collines funéraires séparées par un canal mais reliées par un pont.
Le canal se jetait dans le Nil entre Gosen et Memphis L'entrée du monument funéraire s'ouvrait sous le pont, au-dessous du niveau de l'eau un escalier y menait, à partir du pont. Segola descendit, accompagnée seulement de Moïse, et jeta dans l'eau un billet sur lequel était inscrit le nom de Dieu.

Alors l'eau se retira et découvrit l'entrée du monument. Ils frappèrent sur la pierre qui murait l'accès, et celle-ci s'écarta de l'intérieur. Alors ils appelèrent les autres. Moïse leur lia alors les mains avec son étole et leur fit jurer de garder le secret. Après le serment, il leur libéra les mains. Tous s'enfoncèrent alors dans le monument funéraire, portant des lumières devant eux On voyait partout des voétes et des effigies de défunts.

Le corps de Joseph et les restes d'Aseneth, qui avaient été rassemblés, gisaient dans un sarcophage égyptien en forme de taureau.
le sarcophage était en métal et brillait comme de l'or poli Ils soulevèrent le des, c'est-à-dire le couvercle Moïse prit le mystère, le sortant du corps évidé de Joseph, l'enveloppa de linges et le tendit à Segola, qui le porta devant elle, roulé dans son voile. Les ossements furent déposés sur une pierre, disposés dans des linges et emportés par les hommes.
Maintenant qu'ils avaient récupéré le dépôt sacré, Israël pouvait quitter le pays. Segola pleurait, Israël était saisi d'une allégresse indicible.

Moïse enchâssa dans la pointe de son bâton, qui était une branche de néflier jaunâtre entourée de feuilles. une relique du corps de Joseph.
Ce bâton était différent de la houlette de berger que Moïse dut jeter à terre devant Dieu. où il se transforma en serpent. C'était un bâton creux, dont on pouvait détacher les deux extrémités avec le bout inférieur, qui me sembla être de métal, avec une forme aiguë en pointe, Moïse frappa le rocher, comme s'il y inscrivait des mots. Le rocher s'ouvrit sous la pointe, et de l'eau en jaillit. Et partout où Moïse traçait des caracèes sur le sable. avec la pointe de ce bâton, de l'eau s'écoulait.

L'extrémité supérieure de cette verge creuse avait la forme d'un bouton de néflier elle pouvait également être détachée.
C'est devant elle que la Mer Rouge se divisa.
De la mort de Joseph à l'Exode s'écoulera environ cent soixante dix ans,
selon notre façon de compter. Mais les hommes avaient alors une autre façon de mesurer le temps, avec des mois et des années différents.
Cela m'a été souvent expliqué : mais seule je ne puis le répéter. Aussi longtemps que les Israélites furent en Egypte, ils n'eurent d'autre temple que des tentes. Ils dressaient des pierres, les arrosaient d'huile, sacrifiaient des céréales et des agneaux, chantaient et priaient.

Chapitre suivant l'Arche d'Alliance