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Nahed
Mahmoud Metwallid (Égypte) |
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Autres chapitres : 6 témoignages de conversion --- Message du Ciel sur le Moyen Orient l'Égypte Israël / Palestine | ||||||
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Madame Nahed
Mahmoud Metwalli, est une ancienne directrice adjointe d’un
grande école secondaire du Caire en Égypte. Elle a vécu 45 ans
dans l’Islam. Convertie au christianisme, elle fut baptisée le 30
novembre 1988, et par la suite, elle a été menacée d'internement par
les cheikhs de l'Université d'Al-Azhar au Caire et a dû fuir son pays à
cause des persécutions dont elle était l'objet. Réfugiée en Europe,
elle a échappé à plusieurs tentatives d'enlèvement. Elle y vit
depuis plusieurs années où elle se consacre à l'évangélisation. Mise à jour suite à la lecture de la nouvelle édition "Une égyptienne musulmane convertie au christianisme" Vincent
: Dans le livre de la nouvelle édition "Une égyptienne musulmane
convertie au christianisme" que j'ai acheté
après la création de ce chapitre web, Nahed raconte sa vie en Hollande
et les tentatives d’enlèvement qu'elle a subi de la part de ses
enfants. Arrivé
en Hollande où elle sera très bien accueillie, Nahed va avoir
la surprise de constater que son histoire (enregistrée sur la cassette)
a traversé les frontières et s'est largement diffusée chez les
chrétiens de toutes confessions. Dieu lui demanda dès son arrivée en
Hollande de mettre par écrit son histoire (la première édition). Le
livre fut édité en anglais car c'est une association américano-coptes
qui fut la première à être intéressé par l'histoire, puis traduit en
français par les canadiens. Sa
dernière fille, Manal, qui l'accompagne en Hollande et dont on parle
peu dans la première édition, va se révéler avoir un caractère très
instable et être une source de problèmes. Elle
se mariera avec un musulman qui la battra, ce qui l'obligera à
retourner, enceinte, en Hollande chez sa mère. Manal accouchera en
Hollande d'une petite fille qui sera baptisée. Elle se remariera avec
un égyptien chrétien en Hollande mais divorcera juste après la
naissance d'une seconde fille. Son
instabilité chronique fera qu'elle persécutera à nouveau sa mère sous
l'influence de son frère qui fera des allé-retours en Hollande et qui
cherchera à enlever Nahed à plusieurs reprises. Nahed
finira par couper définitivement le contact avec ses enfants, compte
tenu du sort qui lui est réservé si elle retournait en Égypte. L'état
mental de sa fille Manal ne s'améliorera pas. Nahed
raconte dans ce livre ce qu'il est advenu de tous ceux qui l'on aidé à
fuir l’Égypte. Pratiquement tous furent arrêtés, emprisonnés
et torturés mais libérés après quelques mois de prison (9
mois pour les plus longs) suite à divers pressions, religieuses et
autres. Pratiquement
tous ont fui l’Égypte (soit expulsé, soit
par précaution) avec leur famille vers les États-Unis,
la Hollande ou l’Australie. Nahed
est constamment invité dans de nombreux pays pour faire des conférences
et ne compte plus les menaces de mort à son encontre. |
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(Vincent)
Voici un extrait de son livre "Ma rencontre avec le Christ" où elle
raconte sa conversion et sa fuite. Ce livre n'est plus édité avec le
premier éditeur, mais un autre à repris la relève sous le titre : Une
égyptienne musulmane convertie au christianisme" avec des
compléments et la suite de l'histoire qui se passe en Hollande
: Editions-harmattan.fr/ Le livre "Ma rencontre avec le Christ"
se compose de trois parties : -- La Nahed d'avant la conversion, très fier de sa réussite sociale, d'une famille bien représentée dans les organes du pouvoir et persécutant les chrétiens, Elle était directrice adjointe d’une grande école secondaire et se comportait comme un petit tyran, surtout avec les élèves chrétiennes, Il faut savoir qu'il y a en Égypte 20 % de chrétiens, répartis sur tout le territoire et on croise des églises dans tous les quartiers (j'ai fait 2 séjours en Égypte), de ce fait les musulmans les côtoient constamment, dans tous les domaines et à tous les échelons. -- Le moment de sa conversion jusqu’à son baptême par immersion complète, comme cela se pratique chez les Coptes. -- Et la fuite. C'est cette dernière partie que je vous propose de lire, par épisode. (Dans
le livre de la nouvelle édition "Une égyptienne musulmane
convertie au christianisme" que j'ai lu après la
création de ce chapitre web, Nahed raconte sa vie en Hollande
et les tentative d’enlèvement qu'elle a subit de la part de ses
enfants. Ce livre comporte aussi d'autres passages nouveaux, placés au
début du livre). (Vincent) Il faut savoir que dans
l'Islam, les non-musulmans, qu'ils soient bons ou mauvais, vont
automatiquement en enfer. Un musulman qui quitte l'islam est donc
promis à la damnation et s'il y a un risque qu'il puisse en entrainer
d'autres, il doit être mis hors d'état de nuire, dans le cas de
Nahed, c'était être tué ou torturé et interné en hôpital psychiatrique.
De nombreux faits miraculeux ont accompagnés sa conversion et qui
furent rapidement connus dans toute l’Égypte via une cassette audio ou
elle racontait tout. Elle devenait donc un élément dangereux pour la
foi des Égyptiens musulmans. Donc pour le musulman
égyptien ordinaire, cette Nahed mettait en péril de nombreuses âmes,
elle devait donc être éliminée au plus vite et des escadrons entiers de
policiers furent mobilisés pour tenter de la capturer. La Nahed musulmane avait une
soif intense de Dieu mais sentait qu'il y avait un mur qui l'a séparé
de Lui et elle avait remarqué que les chrétiens avaient une sérénité,
une paix intérieure qu'elle enviait et qu'elle ne retrouvait pas chez
les musulmans. Il y avait donc quelque chose d'incohérent puisque la
vraie religion ne pouvait que conduire à cette paix divine. Ce désir de
Dieu a finir à briser cette séparation et la vérité lui apparut, aidé
par de très nombreux signes miraculeux qui ont dû donner des sueurs
froides aux religieux musulmans égyptiens. |
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Début de l'extrait (jusqu'à la fin du livre de la première édition) (Vincent) Pour vous situé l'action : Égypte 1989 - Nahed à la cinquantaine, est divorcé et habite seule, a trois enfants (1 garçon et 2 filles) et travaille comme directrice adjointe dans une grande école secondaire pour fille au Caire. Elle fuira l’Égypte pour l’Europe avec la plus jeune de ses filles. (...) L'année scolaire était
sur le point de se terminer et les examens de fin d'année, de
commencer. Je fais un effort pénible pour paraître naturelle ...
J'accomplis mon devoir mais je me sens étrangère en ce monde. Non! Je
ne pourrai pas endurer, il faut que je quitte mon travail. Mais...
Aide-moi, mon Dieu. Tous me regardent d'une manière différente et s'interrogent sur la cause de ce changement étrange et radical. Même la directrice de l'école, qui était mon amie, s'est maintenant éloignée de moi. Tout est totalement changé. Un jour, une travailleuse
sociale entra dans mon bureau. Elle pensait que j'étais
psychiquement malade ... Elle se mit à me poser des questions:
«Qu'avez-vous ? Personne n'entend votre voix... Où est la Nahed que
nous connaissons?» Bien entendu, ma réponse ne
lui plut pas. Elle ajouta: «Avez-vous un problème ou quelque chose
qui vous ennuie? Parlez, peut-être trouverons-nous ensemble la
solution.» Je lui répondis calmement: «Est
ce que ma sérénité indique l'existence d'un problème ou de quelque
chose qui m'ennuie?» Je lui dis: «Il me suffit
que vous me décriviez de cette manière ... Rassurez-vous, il n'y a pas
de problème et je n'ai rien qui m'ennuie; je vous remercie pour vos
sentiments.» Les jours passèrent, lents et pesants ... Mais je Te remercie, ô Tout-Puissant... L'année scolaire s'est terminée dans la paix et les vacances d'été ont commencé. J'irai en tout lieu, matin et soir [parler de Toi]. Mon temps est tout à Toi. Mes amis chrétiens commencèrent à me rendre visite chez moi. Nous passâmes des moments merveilleux dans l'étude de la Bible, le chant et la prière... Je ne pouvais jamais
m'attendre à ce que quelqu'un épiât mes mouvements: qui me rend visite?
quand je sors et quand je reviens et avec qui? C'était le propriétaire
de l'immeuble. Le matin du samedi 10 juin
1989, je partis avec quelques amis rendre visite au monastère d'Amba
Bishoi. Quelques moines me demandèrent d'enregistrer pour eux une
cassette dans laquelle je ferais le récit de ma merveilleuse rencontre
avec le Seigneur de la Gloire et de l'action puissante de notre Dieu en
moi. Je devais y mentionner mon nom et le nom de tous ceux dont le
Seigneur s'était servi pour me conduire à Lui. J'acceptai et la
cassette fut enregistrée avec la promesse qu'elle resterait dans le
secret le plus absolu et ne quitterait pas le monastère. Les vacances d'été prirent
fin et le retour des enseignants fut amorcé en vue de la préparation de
l'année scolaire. Le premier jour où je me rendis à l'école et dès
le premier instant où j'en franchis le seuil je fus envahie par un
sentiment d'anxiété. Quelque chose m'oppressait au point que je n'arrivais pas à respirer. Après quelques instants, je fus accueillie par des regards dégoûtés et moqueurs qui m'étonnèrent. Comment osent-ils, eux qui craignaient de se tenir à la porte de mon bureau? Ils me lancent ces regards? Quelques-uns m'adressaient des paroles dont je ne saisissais pas le sens: «Elle a perdu ce monde et l'autre!» «Elle est maudite jusqu'au jour du jugement!» «La tuer c'est [faire œuvre de] miséricorde!» Je me dis: «II faut que j'en
sache la raison.» Je me rendis au bureau d'une sous-directrice
musulmane: peut-être saurai-je ce qui s'est passé? Mais dès qu'elle
m'aperçut, elle détourna son visage avec colère. Je lui dis: «Qu'avez-vous
... Pourquoi m'accueillez-vous de cette manière?» Je la quittai en hâte pour retourner à mon bureau... J'ai tout compris... Mais comment ont-ils su? Je suis sur le point de perdre la raison. Quelques instants plus tard, une collègue chrétienne vint à mon bureau et m'informa que l'une de mes cassettes enregistrées où je mentionnais mon nom au complet ainsi que le nom de Sarnia, de Moufid et de quelques autres s'était répandue chez les chrétiens et les musulmans, et c'est ainsi que tout le monde était au courant. ..! Mais comment cette cassette a-t-elle été diffusée avec cette rapidité alors qu'il ne s'est écoulé, depuis son enregistrement, que trois semaines, exactement vingt et un jours? Et où est celui qui s'était engagé à la garder dans le secret absolu? Et comment est-elle arrivée entre les mains des musulmans? Je commençais à m'effondrer ... Que faire maintenant? Je ne peux supporter de demeurer à l'école un seul instant. Je courus à mon appartement.
Ma blessure était profonde. J'étais dans le désarroi. Je me jetai entre
tes mains bienfaisantes. Mon Dieu bien-aimé, que dois-je faire? Tu sais
qu'à l'école ils essaieront de m'agresser. Je ne puis supporter les
regards qu'ils me lancent, ni les mots qu'ils m'adressent. Viens,
Seigneur, au secours de ma faiblesse. Merci, mon Dieu bien-aimé, Tu
es toujours avec moi. Tu me réponds. La démission est chose facile,
mais le changement de domicile? Non, je ne me ferai pas de soucis. J'ai
confiance en ta Providence. Je commençais à me ressaisir. Je me
rappelai: il y a, aujourd'hui, une réunion; il faut que j'y assiste.
J'y trouverai peut-être une parole de réconfort ou un message de la
part du Seigneur. Et, de fait, j'y rencontrai une de mes amies qui me
présenta un parent, l'ingénieur Ayyad, un homme de foi, plein de
finesse. Il me demanda: «êtes-vous à l'aise dans votre appartement?» Je
compris qui m'avait conduite à cette réunion et pourquoi. C'était mon
Dieu très bon. (...) Je fis savoir à 'yyâd
que je voulais changer de domicile et habiter chez des chrétiens. il se
réjouit de l'idée et m'informa qu'il connaissait deux frères, agents
immobiliers. Il avaient un immeuble nouvellement construit dans lequel
un petit appartement était disponible. Il me demanda un délai de deux
jours. Je
sentis ta main, ô Tout Puissant, qui imprime le mouvement selon tes
desseins. Gloire à Toi! Je me mis à prier: «Mon Dieu, viens au secours
de ma faiblesse. Fortifie-moi et aide-moi pour que je ne les craigne
pas. Fais que ce soit eux plutôt qui me craignent. Ferme leur bouche et
aveugle leurs yeux afin qu'ils ne me voient pas. Fais-moi tenir devant
eux avec ta force et ton soutien jusqu'à ce que ma démission soit
acceptée et que l'accord du ministère me parvienne. C'était un bel appartement
dont la construction n'était pas achevée. Ils me promirent qu'il serait
prêt moins d'un mois plus tard. Je regardai tout autour et trouvai
l'église de la Sainte Vierge Marie. Je fermai les yeux pour prier. J'eus
l'impression que deux hommes me tenaient par les bras et essayaient de
me précipiter dans le vide. J'ouvris vite les yeux mais ne trouvai
personne. Quelle terreur ... Que m'était-il arrivé ? Cette sensation
découlait-t-elle de l'intensité de ma joie? Je fis taire mes sentiments
et m'en allai. ----------------------------------- J'allai à l'église. Où est
Abouna Botros? Personne ne le sait. Les rumeurs se contredisaient.
Certains prétendaient qu'il était en congé, d'autres, qu'il était
malade. Mais j'avais le sentiment que la situation était plus grave.
Quelques instants plus tard, une servante provoqua en nous un choc
cruel: Abouna Botros était, depuis deux jours, à la Sécurité de
l'État. Je pleurai amèrement. Il représentait pour moi le sein
paternel. Je trouvais chez lui la réponse à toute question: je déposais
mes problèmes entre ses mains fidèles. J'ai aimé le Christ qui habite
le fond de son cœur et de son âme. Mais il n'y a rien à faire
maintenant. Je dois prier pour lui. Pendant que j'étais
perplexe, l'ingénieur 'Ayyâd me contacta pour me dire qu'il voulait me
rencontrer au plus vite. Il m'apprit, alors, que les propriétaires de
mon nouvel appartement voulaient me rencontrer. Nous allâmes les voir
et ce fut un choc terrible. L'un d'eux me dit: «Je m'excuse! Je ne
puis vous louer l'appartement.» Je criai de douleur: «Pourquoi?»
Il me dit: «J'ai pris conseil auprès d'un ami à la Sécurité de
l'État et il m'a averti: "Garde-toi d'aider Nahed de quelque façon que
ce soit. Elle a un dossier à la Sécurité de l'État
et toute personne qui lui fournira une aide devra en assumer la
responsabilité."» Je Te remercie, Seigneur
compatissant. Tu choisis toujours pour nous le meilleur. Tu as pourvu
au prix de l'appartement. Le site est très éloigné, les habitants,
rares. Sarnir entreprit quelques arrangements et l’instauration d'un
compteur électrique car j'étais la première occupante de l'appartement.
Je T'ai demandé, ô
Bien-Aimé, que l'acceptation de ma démission par le ministère me
parvienne en même temps que mon transfert dans le nouvel appartement
pour que je ne sois pas obligée de me rendre du quartier numéro dix à
Helmiet El Zaytoun. Et ta réponse vint: «Ce
que tu demandes arrivera à la fin du mois d'août 1989.» Et le lendemain matin, je me
rendis au ministère. Le directeur du bureau du premier sous-secrétaire
d'État [à l'Éducation] me dit: «Félicitations, Nahed, votre
démission a été acceptée.» Il ne m'était jamais venu à l'esprit que
je présenterais un jour moi-même ma démission et que je serais remplie
de joie par son acceptation! Je n'ai de joie qu'avec Toi. Je pris le
décret et me rendis à la direction de l'Enseignement et tes mains, ô
Bien-Aimé, arrangeaient rapidement toutes choses. ----------------------------------- Il y avait mon armoire et un
grand coffre neuf pour enfermer les questions d'examens et la machine à
imprimer. Je regardai autour de moi pour la dernière fois et me dis:
combien j'étais fière de ma personne et de mon intelligence! Combien
j'ai lutté pour que les tâches les plus importantes soient sous mon
contrôle. Combien de comportements peu honorables j'ai adoptés pour
être toute en tous. Quelle naïveté: maintenant
je quitte tout. Avec Toi je ne désire rien. Oui, tout n'est que déchet.
J'ai compris la parole de l'Apôtre Paul et sa profondeur. Il m'avait répondu: «Je
vais tout vous dire: Il y a environ deux ans, lorsque vous avez soumis
à l'enquête quatre étudiantes chrétiennes et deux responsables de
l'enseignement religieux chrétien à cause du journal mural, je priais
Dieu, pleurant et disant: Pourquoi, Seigneur, laisses-Tu une femme
pareille outrager tes enfants et les terroriser? Je m'endormis et je me
suis trouvé marchant dans une forêt aux arbres desséchés qui paraissait
sans vie. La terre craquait de soif, elle se fendillait à cause de la
sécheresse: un spectacle rebutant. Et soudain, des feuilles vertes et
toutes fraîches apparurent avec une étonnante rapidité sur un grand
arbre dont les branches s'étendirent jusqu'au ciel. Je me tins devant
l'arbre, m'émerveillant de sa beauté. Un arbrisseau sortant du grand
arbre reverdit à son tour. Je me mis à contempler les deux arbres et à
dire: tes œuvres sont grandes, Seigneur, mais je ne comprends pas ce
que signifient ces deux arbres. J'entendis alors une Voix puissante qui
me dit: "Reste aux côtés de Nahed et
soutiens-la, et demain, tu verras Dieu en Nahed." Je dis en moi-même: je ne
comprends pas, mon Seigneur, ce que signifie cette vision. Et voici que
la grande croix disparut et votre visage apparut à sa place; la petite
croix disparut, et le visage de votre visage apparut à sa place. Je
m'écriai, stupéfait: est-ce possible, Nahed une
grande croix au ciel et sa femme Non! Cela n'est pas possible! Ce
spectacle se répéta alors devant moi trois fois, votre visage puis la
croix, le visage de votre fille puis la croix. Je dis alors: Je sais,
mon Dieu, que Tu peux tout. Je regardai Moufid: il est
mon fils bien-aimé. Je me souvins du jour où j'ai eu la vision de ta
Gloire ô Bien-Aimé, et où je lui en fis le récit. Et je passai en revue
les événements de ces deux années scolaires, tandis que Tu éclairais ma
vie de ta lumière. Les jours sont vite passés emportant leur contenu
d'événements et j'avais à choisir. Je Te remercie, mon Seigneur, de ce
que Tu m as fait Te choisir et Tu m'as donné la force de persévérer
jusqu'à la fin. Je lui demandai: "Pourquoi"
ne m'avez-vous pas crainte comme les autres? Pourquoi étiez-vous forte
et sûre de vous-même en ma présence. Et vous ne teniez pas compte de la
mise en garde que tout le monde vous faisait à mon sujet. D'où vous
venait tout ce courage?» «Dans mon sommeil, je me
suis vue debout sur du marbre blanc légèrement élevé au-dessus du sol
et propre malgré les ordures qui l'entouraient. Celles-ci ne me
touchaient pas, j'étais au-dessus d'elles. Pres de moi, un robinet et
un petit évier blanc très propre ... Le "pape Kyrillos" vint. C'est un
saint. Je l'aimais beaucoup et il me rendais visite régulièrement
avant sa mort. Il me dIt: "Sarnia, lave-toi
les mains." Je lui répondis: "Mes mains sont propres." Et je vous ai aimée en
dépit de tout ce que j'avais entendu à votre sujet, et malgré tous les
comportements que vous avez adoptés devant moi.
J'ai senti qu'un lien profond nous unissait. Et maintenant
je sais pourquoi je vous ai aimée. Existe-t-il un lien plus
fort que celui de l'amour dans le Christ?» Et elle se jeta à mon cou en
disant: «Vous êtes ma fille, votre deuxième naissance s'est faite
entre mes mains. Je suis chanceuse de voir cela de mes yeux et de
voir Dieu se servir de moi dans l'oeuvre du salut d'une personne telle
que vous.» Je n'oublierai jamais que
c'est dans mon local que j'ai vu ma tendre Mère, la Vierge Marie, et
que j'ai senti le parfum de l'encens ... C'est le lieu de ma
nouvelle naissance... Mais je sais très bien que Tu es avec moi en
tout lieu. Comment en serait-il autrement quand Tu habites en moi et
que je T'ai couronné roi sans rival sur le trône de mon coeur! Oui,
sans rival, et Tu le sais très bien ... Toi, Tu sais que je suis
sincère et c'est cela qui m'importe. Je ne dirai pas que j'ai tout vendu pour Te suivre. Si
je disais cela, je m'attribuerais une gloire que je ne mérite pas! La vérité, c'est que : Tu as frappé à ma porte et
j'ai entendu ta belle voix et J'élevai la voix plus fort
qu'elle: "Je suis une femme de quarante-sept ans, instruite,
détentrice d'un baccalauréat en éducation physique et je ne permettrai
à personne de s'immiscer dans ma vie.» Je fus surprise par la
sous-directrice s'élançant vers moi et me tirant par le bras avec une
force qui me fit mal. Elle reprit: «Avez-vous
dit que la Vierge Marie vous a dit: "Cessez de nuire aux chrétiens"?»
Elle me demanda: «Et qui
peut-il être?» Alors toutes les deux
crièrent ensemble: «Nous avons maintenant la certitude que votre
manière de parler inquiète et vos réponses engendrent le doute. Vous ne
méritez pas de vivre et vous ne méritez pas de recevoir une pension de
retraite du gouvernement. Vous Je paierez très cher.» Là, je me suis trouvée en
train de crier à la directrice avec une force étonnante: «Signez les
papiers... Allons! Signez!» Je vis alors la directrice s'asseoir
calmement à son bureau et signer les papiers de mon désistement avec
une hâte inhabituelle. Elle me les tendit. Je les pris et courus vers
la porte. Je trouvai une grande chaise mise derrière la porte pour
m'empêcher de sortir. Je la jetai à terre. Je ne savais d'où me venait
cette force ... Je sortis en hâte vers la porte extérieure, la
directrice et la sous-directrice essayant en vain de me
rattraper. Et je franchis la porte de l'école au milieu de la
stupeur générale et à mon propre étonnement. Comment ai-je pu leur
échapper? Je me rendis ensuite à
l'église. Là, je sens que je suis dans ton sein miséricordieux ... Je
rencontrai quelques amis qui m'apprirent que quelqu'un s'était présenté
à l'église pour demander de mes nouvelles. Sa manière de parler
indiquait qu'il n'était pas chrétien et il s'exprimait comme quelqu'un
qui détenait un pouvoir. Il m'attendait à l'intérieur. Je refusai de le
rencontrer et je rentrai en hâte chez moi. Ma blessure, causée par la
directrice et la sous-directrice, ne cesse de saigner. Je ne pourrai en
supporter une autre ... "Je décidai de partir pour Alexandrie" Je sens le soutien ton bras
puissant: la police se rend à l'école deux jours après mon désistement
alors que j'ai changé d'adresse et me suis installée dans l'appartement
de Madinet Nasr dont personne ne connaît le chemin ... Je comprends,
maintenant, pourquoi Tu m'as dit, lorsque j'ai perdu l'appartement de
Zaytoun, que ce qui était arrivé était dans mon intérêt! En effet, tous, à l'école,
savaient que je comptais aller habiter à Zaytoun. C'est le plan du
Tout-Puissant! Il veille sur moi: cette vérité, je l'ai touchée.
Pour celui qui se confie sincèrement en Toi, Tu deviens Providence pour
toute sa vie et ses déplacements. A Toi la gloire éternelle. Tes
desseins dépassent toute intelligence. Je me rappelai ce verset
qu'Abouna Botros m'avait écrit en me demandant de le retenir et de
l'avoir constamment devant moi. Il est tiré du Livre des Lamentations
de Jérémie (3,37): «Qui donc n'a qu'à parler pour
que les choses soient ? N'est-ce pas le Seigneur qui décide ?» Les démarches aboutirent
avec une étonnante rapidité, tes mains généreuses imprimant le
mouvement. Il ne me reste plus qu'à recevoir le chèque de l'indemnité
de fin de service, l'équivalent de trois mois de salaire. Mais cela
prendra un peu de temps, il me faudra revenir, après une semaine, pour
le retirer. Je dois partir en voyage: je reviendrai ou bien j'enverrai
ma fille le retirer; tout le monde sait qu'elle est ma fille. C'est un endroit éloigné et
calme que les estivants ont quitté. J'y serai seule. Je demandai à ma
fille de se rendre à la direction de l'Enseignement pour retirer mon
chèque et de m'en avertir pour que je retourne au Caire l'encaisser.
C'est, maintenant, mon unique avoir. Ma sœur confia alors à ma
fille une lettre dans laquelle elle me mettait en demeure de choisir
parmi trois possibilités: Premier
choix : Que je me rende à la Sécurité de l'État en sa compagnie
et celle de son mari qui est général de brigade au Service de
renseignements, ainsi que celle du mari de ma soeur cadette qui est
«major pilote» à la présidence de la République. Je devais leur
déclarer que l'enregistrement était mensonger, que j'avais menti à
l’instigation de certains prêtres, à leur tête Abouna Botros, qui
m'avaient trompée. Je devais enregistrer une deuxième cassette
désavouant la précédente. Je serais alors sur le rivage de la sécurité
et ne serais exposée à aucun tourment. Les maris de mes deux autres
soeurs, en effet, sont, l'un le mari de l'aînée premier sous-secrétaire
d'État et vice-ministre du gouvernement local, et l'autre, professeur
de langue anglaise à la faculté des langues et de la traduction. Sans
compter l'officier du Service de renseignements, le pilote à la
présidence de la République et mon frère, directeur de la
classification à l'organisation de la fonction publique. Quelques heures plus tard,
ma fille me téléphona et m'apprit que la Sécurité de l'État avait
arrêté Samir et que je devais quitter au plus vite son appartement. Je
me jetai entre tes mains compatissantes ... Mon Dieu.., que dois-je
faire à présent? Et ta voix tendre m'exhorta à
me rendre au monastère où je trouverais la solution. Au monastère, un des pères
m'accueillit tout joyeux: «Je priais pour que Dieu vous inspire de
venir ici.» Puis il ajouta: «Nous avons un ami croyant qui,
apprenant ce qui vous était arrivé, nous a donné la clé de son
appartement privé d'Alexandrie, au centre-ville, dans un grand immeuble
donnant directement sur la mer. Mais l'immeuble est vide parce que
c'est un lieu de villégiature. Il est disposé à vous y laisser le plus
longtemps possible.» ----------------------------------- J'avais pris l'habitude de téléphoner de temps à autre à mes enfants pour prendre de leurs nouvelles. Au cours de la dernière communication, ma fille cadette me demanda de ne pas leur téléphoner chez les voisins sous le prétexte que cela les gênait, mais chez la plus jeune de mes sœurs qui habitait près de chez eux. Cette demande de ma fille
m'inspira de l'inquiétude. La voisine, en effet, était une dame
vénérable, et ses enfants, dignes de respect. Et chaque fois que
j'appelais chez eux, ils allaient vite chercher mes enfants. Elle le nia avec force et me
reprocha ma méfiance. Nous déterminâmes un moment précis où ils
seraient chez leur tante. Ainsi, ô Tout-Puissant, Tu
les frappes toujours de stupidité à tel point qu'ils n'ont pu patienter
quelques heures pour trouver le nom et l'adresse. Sans le vouloir, ils
m'ont mise en garde et suggéré de fuir ... Ô merveille! Mais il est écrit: «
Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les
enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mourir. Et
vous serez haïs de tous à cause de mon nom, mais celui qui persévérera
jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.» Le quatrième jour, je fus surprise par l'arrivée du
frère d'Abouna chez qui j'avais demeuré (deux jours, à Kalioub). Il
venait me prendre. Je lui demandai si la police avait pu identifier son
nom et son adresse. Et ta réponse vint, ô Tout-Puissant: «Ne crains pas! Je t'en sortirai au moment opportun
pour que tous le sachent et Me glorifient.» Je dis: «Mon Dieu, viens au secours de ma faiblesse
et pardonne-moi ... Si vraiment Tu m'en sortiras, donne-moi un signe
probant, car j'ai peur. Il pleut et les nuages cachent le
soleil. Fais cesser à l'instant la pluie, que les nuages disparaissent
et que le soleil reparaisse.» Il ne se passa qu'un instant et voici la pluie qui
s'arrête et la main du Tout-Puissant qui repousse les nuages, et le
soleil qui brille. Merci, mon Dieu, Tu as rempli mon coeur de ta paix. Je le savais, mais le choc fut terrible. J'adressai au
frère d'Abouna un regard de reproche. Il me dit: «Pardonnez-moi, j'ai
faibli quand je les ai vu battre sauvagement mon vieux père...» Je lui
répondis: «.Te vous pardonne et que Dieu vous pardonne. Maintenant,
vous devez vous en aller seul.» Il s'écria: «Non ... Je vous en prie, il faut que
vous veniez avec moi.» Je lui dis: "Je ne suis pas folle pour me livrer à
eux. Hier, votre frère m'a fait faire un enregistrement dans lequel il
m'a demandé de mentionner mon nom au complet et le nom de tous ceux
dont le Seigneur s'était servi [pour me conduire à Lui]; il m'a promis
que la cassette serait tenue dans le plus grand secret comme document
propre au monastère... mais j'ai eu la surprise de la savoir diffusée
dans toute l'Égypte. Et aujourd'hui, vous essayez de me livrer à la
police ..! » Un autre dit: «Je vous ai vue dans une vision: vous
aviez du sang autour du cou, ce qui signifie que vous serez tuée.» Un troisième dit: « Ne désirez-vous pas être une
martyre à cause du Christ et que notre Seigneur Jésus Christ vous
appelle et vous dise: 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en
héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde
?» (Matthieu 25,34) Mais je devais d'abord retourner à Alexandrie retirer
mes effets de l'appartement pour que la police ne les y découvre pas et
ne sévisse pas contre celui qui me l'a prêté. Il faut aussi que je
renvoie ma fille à son père pour lui éviter de s'exposer à subir, elle
aussi ce que je subirai, car je sais très bien ce qui m'attend à la
Sécurité de l'État. Mais j'ai confiance que le Bien-Aimé, qui était avec
les trois jeunes gens dans la fournaise de feu ardent (Voir le chapitre 3 du livre de Daniel), sera
avec moi et m'en sortira... Comment peut-il en être autrement lorsque
je sens que je suis sa fille chérie? Je laissai le frère d'Abouna
se retirer seul, et nous nous tînmes sur la route, ma fille et moi,
essayant d'arrêter une voiture pour nous rendre au "restoroute" (Le restoroute de la route du désert qui relie Le
Caire à Alexandrie; il est situé à mi-chemin entre les deux villes.)
et, de là, prendre l'autobus pour Alexandrie. De fait, une camionnette de
transport de marchandises s'arrêta pour nous prendre jusqu'au
restoroute. Là, nous essayâmes de prendre un taxi, mais nous n'en
trouvâmes pas. Nous attendîmes, près d'une heure, l'arrivée de
l'autobus. Nous le prîmes. En route, j'élevai mon cœur vers Toi, ô
Bien-Aimé, et je Te dis: «Est-ce là la fin, que je me livre à la
Sécurité de l'État? Toi, Tu les connais et Tu connais leur sauvagerie,
et moi je suis faible. Viens au secours de ma faiblesse. Je ne
supporterai peut-être pas leur torture. Réponds-moi que dois-je faire?»
Et la réponse de mon Dieu,
le Compatissant, le Bon, me parvint: «Si
J'avais voulu t'abandonner, Je ne t'aurais pas avertie qu'il venait
pour te livrer. Je ne t'aurais pas dit: "Passe par les plantations du
monastère d'Amba Bishoï pour connaître la vérité." Je ne t'aurais pas
donné un signe t'assurant que tu ne tomberais pas dans leurs mains.
Non... ne te livre pas à eux. Retourne à Alexandrie et cache-toi là-bas.» --------------------------- Je tâchai de ne pas quitter
l'appartement sauf quand cela était indispensable. Elle me dit en jubilant: «Nous
nous sommes procuré la cassette enregistrée de sa propre voix et où
elle raconte comment elle est arrivée à la foi après que le Christ lui
fut apparu et lui eut parlé.» Je lui dis: «Et la
croyez-vous?» Quand elle arriva, elles
la suivirent, croyant que vous y étiez, jusqu'à l'entrée du Caire,
c'est-à-dire pendant une heure et demie. Là, il se rendirent compte que
vous n'étiez pas dans la voiture. Ils arrêtèrent et fouillèrent toutes
les voitures qui se dirigeaient vers Le Caire. Ne vous trouvant pas,
ils se rendirent aux plantations du monastère d'Amba Bishoï dans
l'espoir de vous y trouver. Ils répandirent alors la
rumeur selon laquelle ils vous avaient tuée tandis que vous couriez
dans le désert pour leur échapper et vous avaient laissée là. Quant à
cet ami, il est en ce moment en prison subissant la torture. "Il me faut quitter Alexandrie et partir pour Le Caire" Maintenant, il me faut
quitter Alexandrie et partir pour Le Caire... Tu m'as arrangé cela, ô
Bien-Aimé: une amie m'a invitée à demeurer dans un appartement d'un
immeuble dont elle est propriétaire. C'est un meublé. Je rassemblai mes
effets, et nous partîmes, avec l'ami, en direction du Caire. En chemin, à la sortie
d'Alexandrie, un peloton arrêtait toutes les voitures sortant
d'Alexandrie ou y entrant. Mais notre voiture passa devant le peloton
sans s'arrêter: au contraire, un officier nous fit signe de passer vite.
Mais comment un peloton nous arrêterait-il quand Toi, ô Bien-Aimé, Tu
marches devant nous et éclaires notre route? Lève-toi
et Sors, Je susciterai pour toi celui qui t'aidera à obtenir une carte
d'identité à ton nouveau nom. C'est celui qui te j'avait promis, mais
quand la cassette enregistrée s'est propagée et que la situation s'est
détériorée, il a pris peur et s'est éloigné de toi Je le délivrerai de
son inquiétude pour qu'il accomplisse cette tâche. Ne crains pas... Ma
paix remplit ton cœur.» Ah! Pardonne-moi, ô Tout-Puissant... Je suis faible, viens au secours de ma faiblesse et fortifie moi. "Envisagez-vous de partir à l'étranger" Le lendemain matin, je
sortis dans la rue sous ta protection et je téléphonai à cette
personne. Je fus surprise de l'entendre me dire: «Je pensais à vous
hier et j'ai discuté avec ma femme, ma mère et ma sœur et nous avons
décidé ensemble, après avoir prié, de vous procurer, ainsi qu'à votre
fille des cartes d'identité à votre nouveau nom. Tâchez de m'apporter
des photos et de modifier votre apparence et que cela se fasse le plus
rapidement possible,» Je lui dis sans hésiter: «Bien
sûr que je suis d'accord!» Si
vite, et si simplement, une parole venant de Toi a rempli son cœur
de paix. Il a changé en un instant: après avoir eu peur de moi et avoir
refusé de m'aider, voici qu'il me propose de me procurer des
passeports. A Toi la gloire éternelle! Mon Dieu, comble cet homme de
toute bénédiction, garde-le et affermis-le dans la foi, lui et sa
famille, afin que ton saint Nom soit glorifié maintenant et en tout
temps. Je Te rends grâce, je Te loue, je me prosterne devant Toi
jusqu'au dernier instant de ma vie.
Il dit: «N'oubliez pas
qu'ils sont dépités par leur incapacité de mettre la main sur vous et
c'est pourquoi ils arrêtent toute personne qui est en relation avec
vous ou même qui se trouve en possession de votre cassette enregistrée.
TI n'y a donc pas de raison de nuire davantage aux gens.»
Je lui dis alors: « Mais
j'ai reçu de mon Seigneur la promesse de ne pas tomber entre leurs
mains ; il reste un travail à accomplir pour lequel Dieu veut se servir
de moi." Il m'a dit: "Ne crains
pas, j'arrangerai toute chose pour toi."» Il sourit alors avec l'air
de penser que je divaguais et me dit: «Je pense que plus vite vous
vous livrerez à la police, mieux cela vaudra pour vous.» Je lui répondis: « Il est
possible qu'en me livrant à la police, la torture me rende faible et me
force à donner le nom des amis qui m'aidaient matériellement et
m'accueillaient dans leurs maisons.» Il s'écria alors: «Gare à
vous si vous mentionnez quelque nom! Tout le monde sait que vous
occupiez un poste supérieur, que vous touchiez un traitement élevé et
que vous possédiez une voiture. Dites que vous aviez mis de côté le
prix de vente de la voiture et une partie de votre traitement mensuel.»
Je lui dis: « Le Seigneur
m'a assurée qu'Il m'aiderait dans l'obtention d'une carte d'identité
avec un nouveau nom et d'un passeport pour moi et ma fille et qu'Il
arrangerait toute chose pour que nous partions à l'étranger.» II me répondit: « Si
vous obtenez un passeport, je suis en mesure de vous
procurer un visa d'entrée pour un pays européen.» Je le saluai et
m'en allai. "Je ne pense pas que je reverrai cette ville" Une seule parole était
demeurée dans mon esprit: il pouvait nous obtenir un visa d'entrée pour
un pays européen. Je me souvins, sur le champ, de cette conversation et
courus au téléphone. TI me répondit lui-même et me fixa un rendez-vous
pour que je lui remette les passeports. Mon Dieu bien-aimé, le ciel
et la terre passeront et pas une lettre de tes paroles ne passera (3). J'en suis témoin! J'ai fait l'expérience
personnelle de la véracité de tes paroles et de tes promesses. Je Te
remercie, mon Dieu. Tu m'as fait Te connaître, T'aimer et mettre en Toi
toute ma confiance. Puissé-je T'avoir connu plus tôt. Mais Tu choisis
toujours le moment le plus opportun. Ma fille et moi, nous
installâmes près du conducteur et je ne cessai, tout au long du voyage,
de Te remercier, ô Bien-Aimé. Je fus surprise par le peloton
arrêtant notre voiture ... ma fille et moi étant à l'avant! L'officier
passa la tête par la fenêtre, mais il ne nous regarda pas ... Il
ne nous vit pas, j'en suis sûre. Il fit signe au conducteur de
poursuivre sa route. Gloire à Toi mon Seigneur, mon Dieu et mon
Sauveur, espoir de tout l'univers! Je
me suis tenue entre tes mains, ô Tout Puissant, Te priant et Te
remerciant Les événements de l'année 1989 défilèrent devant mes yeux.
Quelle année remplie d'événements, ta droite toute-puissante
m'abritant, me protégeant, m'arrachant aux dangers. Béni soit ton saint
Nom! Je T'en prie, mon Dieu, fais-moi servir la Gloire de ton Nom.
Quelle est l'utilité de mes jours, de ma vie sur terre, si elle n'est
pas à Toi, en Toi et avec Toi? Mon Dieu, je suis tout entière désir de
Toi. Je désire Te voir, quand mettras-Tu fin à mon exil ? Je suis une
étrangère sur la terre, mon Dieu, prends-moi chez Toi... Certes, j'ai un nom nouveau, mais ma photo? Mais je sais parfaitement que ce qui est impossible à l'homme est possible pour Toi. Tu es tout mon espoir. J'ai déposé mon fardeau à tes pieds et je n'oublierai pas cette parole de l'Écriture: «Nous nous abandonnâmes et nous fûmes alors portés» (10). Ta voix compatissante se fit alors entendre en moi: «Ne crains pas, regarde-moi seulement.» Et j'éprouvai repos et paix. Tu remplis toujours de paix mon cœur et mon âme. (10) Nahed mentionne ici Actes 27,15 dans la version arabe (imparfaite) dont elle disposait. Cette nuit, je vis dans mon
sommeil ta main miséricordieuse me tendre et me donner deux billets
d'avion. Quand je me réveillai, je me tins debout entre tes mains
généreuses, Te rendant grâce, Te glorifiant, Te louant et Te demandant
pardon car je demeure faible, je réfléchis avec ma raison humaine
bornée. Pardonne-moi ô mon Dieu bien-aimé. J'eus la surprise d'entendre
"Abouna" me dire: «Vous avez chez moi la somme de trois mille livres [égyptiennes] que m'a envoyée le pasteur d'une
autre église qui vous cherchait pour vous la remettre. Il avait appris
que vous en aviez besoin. je dispose aussi de la somme de mille dollars
que vous prendrez au moment du départ.» Je lui dis: « Je ne
prendrai pas cette somme, car c'est le prix des billets du voyage et
j'ai eu la vision de la main de mon Père céleste qui me donnait ces
billets. Je vous prie donc de m'acheter vous-même les billets d'avion.
» Il accepta; je le remerciai
et le saluai et nous nous en allâmes. Elle m'avait entourée de son
amour au point que je sentais qu'elle était ma mère; elle avait à mon
égard le même sentiment. Son mari était pour moi comme un frère, et ses
enfants, comme mes enfants. Accorde-lui, Seigneur, toute bénédiction,
garde-la et entoure-la de ta protection. Bénis-la, elle et ses enfants.
Je T'ai adressé ma prière, ô Bien-Aimé: irai-je lui rendre visite? Et
ta réponse se fit entendre en moi: « Ne
crains pas, vas-y. » Ses paroles me
convainquirent. Je sentais qu'elles étaient un message de ta part, ô
Bien-Aimé. Que
Tu es grand, mon Dieu! Que Tu es beau! Je T'aime, mon Dieu. Mon cœur
et mon âme jubilent en ton amour... Ma raison et ma pensée sont
occupées par Toi. Ah ! mon Seigneur! Si tous savaient l'excellence de
ton dessein qui dépasse la raison et l'imagination... Non,
l'imagination est incapable de T'atteindre, ô Toi qui nourris les
oiseaux du ciel et les poissons de la mer et même les vers de terre,
sans qu'ils Te le demandent ! Quelle doit donc être la mesure de tes
dons envers qui T'abandonne sa vie, ses jours, et Te confesse. Mon
Dieu, Tu me fais toujours sentir que Tu ne Te préoccupes de personne
d'autre que moi sur terre... que je suis ta fille unique, choyée, à qui
Tu voues tout amour, toute tendresse, toute protection ... Gloire à Toi! Je partis pour Le Caire le
lendemain matin et je fus surprise lorsqu'il me dit: «J'ai entendu
comme une voix murmurer dans mon oreille que vous ne
partiez pas de l'aéroport du Caire, mais d'ailleurs, en empruntant une
autre voie que celle des airs; que vous divisiez l'itinéraire en deux:
vous vous rendriez dans un pays autre que celui qui vous accueille, et
de là à votre destination finale.» En cet instant, j'eus la
certitude que c'était ta voix. Rien d'étonnant à cela: Tu es plus
proche de moi que moi-même; car je suis en Toi, je fais partie de Toi:
ne sommes-nous pas tous membres de ton Corps bien-aimé? Mon Dieu,
qu'elle est belle la vie avec Toi! Tu nous assures le repos, Tu
penses pour nous, Tu T'occupes de nos affaires. J'ai reçu les
billets de ta main généreuse après que nous eûmes prié. Il tamponna le passeport et
me dit: « Passez.» Ma fille me suivait, elle passa à son tour
et nous marchâmes vers l'intérieur. C'était incroyable Et ta voix bien-aimée me
parvint sur le champ: «Ne crains pas, tu
passeras en paix.» Quelques instants plus tard,
l'officier vint calmement me remettre le passeport sans dire un seul
mot. Gloire à Toi, ô Tout-Puissant! Quand nous entendîmes l'appel pour
le départ, nous courûmes, ma fille et moi, oubliant nos valises.
L'important pour nous, à cet instant, était de sortir du port. Nous montâmes et nous
assîmes et je pris une profonde respiration; mais avant d'expirer
l'air, j'entendis au micro l'appel de notre nom. Je sentis que je
m'écroulais complètement ... Je ne pus répondre à l'appel, ni me
tenir debout. Ma fille alla voir ce qui se passait ... Elle apprit la
raison de l'appel: nous avions oublié nos valises! Elle les rapporta. Quelques instants passèrent,
puis nous partîmes, et nous nous éloignâmes ... nous nous éloignâmes...
nous nous éloignâmes ...
(Vincent)
: Probablement pour des questions de sécurité, Nahed ne dit pas dans
quel pays européen elle a émigré (c'est la
Hollande, on l'apprendra dans la nouvelle édition du livre), et
surement pour les mêmes raisons, elle est très discrète sur sa fille
qui l'accompagne. (Dans la deuxième
édition qui est plus complète "Une égyptienne musulmane convertie
au christianisme", elle va abondamment parler de sa fille Manal
qui sera une source de problèmes.) Pour vous mettre
dans l'ambiance, voici des photos de mon séjour en Égypte en juillet
2010 Ci-dessous,
le Caire, on y croise de nombreuses églises dont certaines en
construction, 20 % de la population est chrétienne.
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