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L'occupation allemande durant la guerre 14 / 18
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Voici l’histoire peu connue de ceux qui ont habitaient en zone occupée par les allemands durant la guerre 14/18.

(Vincent) Il est important de bien connaître l’histoire car si les Allemands de l’entre-deux-guerres avaient été pleinement au conscient de ce cauchemar, peut-être auraient-ils nuancé leur rancœur des closes de l’armistices qu’ils trouvaient trop dur… car aucune ville et village d’Allemagne ne fut dévasté durant cette guerre.

Ils sauraient du s’estimer heureux d’un tel sort… au lieu d’ouvrir la porte aux hordes hitlériennes revanchardes qui, paradoxalement, vont anéantir l’Allemagne et être responsable de la mort de 4 millions d’Allemands, 2 fois plus que durant la 1ère guerre mondiale.

C’est l’anticipation de cette dureté de l'occupation qui va pousser le Roi des Belges à interdire le passage des armées allemandes sur son territoire car il se doutait bien que son pays servirait sans retenue à l’effort de guerre contre la France.

Ayant lu un livre sur la période allemande de 1944-45, en terme de responsabilité collective, les allemands ont largement payé leur dette en souffrance et l’exode des Français en 1940 peut être assimilée à un « grand jeu d’été » par report à l’exode des allemands de Prusse oriental qui a eu lieu par - 20°c avec les armées russes qui ne faisait pas dans la délicatesse.

Un exode peu connu fut celui des républicains espagnols en 1939 car les franquistes ne faisaient pas de prisonniers, même les blessés dans les hôpitaux étaient achevés et le viol était considéré par les responsables franquistes comme une arme de guerre et de ce fait encouragé.


Extrait du livre « Nos familles dans la grande Guerre » de Jean-Louis Beaucarnot

(...) Avec le plan Schlieffen, l'armée allemande a très rapidement occupé une grande partie du nord-est de la France. À partir d'octobre 1914, le front se stabilisant, trois zones ont coexisté, en France et en Belgique, avec une zone de front entre une zone occupée et une zone libre.

La zone de front, délimitée par une ligne de 700 km de tranchées, allant de la mer du Nord à la Suisse, comporte une zone de guerre d'une quinzaine de kilomètres de large, soumise aux tirs d'artillerie. La population civile est totalement évacuée et les villages seront totalement détruits.

En février 1917, dans l'Aisne, Chauny et les localités voisines ont été évacuées, avant d'être pillées et détruites, laissant ce secteur livrer une vision d'apocalypse, avec 222 églises et 38 000 maisons totalement détruites, dans 264 communes.

Dans le Nord, Bailleul ne garde qu'une maison debout, et Mazinghien et La Bassée sont quasiment rasées, comme de nombreux villages de l'Artois et des Flandres, qui devront être entièrement reconstruits.

Les exploitations agricoles, dévastées, devront au lendemain de la guerre être entièrement « nettoyées» avant d'être ré exploitées. Dans la terre saturée de gaz toxiques, il faudra rechercher et extraire les obus non explosés, rechercher et inhumer les corps des soldats morts et niveler les tranchées.

Cependant, le long de la ligne de front, plusieurs des villages détruits ne seront pas reconstruits. Des communes seront supprimées, ou rattachées à d'autres, quelques-unes étant maintenues, pour le principe, tout en se voyant déclarées « mortes pour la France ». Il s'agit, pour la plupart, de communes peu peuplées, comptant entre 100 et 300 habitants.  

Ont été ainsi détruites :
Dans l'Aisne, des communes du site du Chemin des Dames (chemin baptisé ainsi pour avoir été empierré pour le passage de Mesdames Adelaïde et Victoire, filles du roi Louis XV, se ren­dant au château de La Bave, chez la duchesse de Narbonne-Lara, entre 1776 et 1789) (…)

La zone occupée

À Lille, les soldats du Kaiser se détendent dans les cafés, où la bière coule à flots, et les boutiques tenues par des civils allemands fleurissent dans la rue Nationale. Pour achever de saper le moral des occupés, on fait quotidiennement défiler les prisonniers, auxquels les Lillois ont l'interdiction de parler ou de témoigner de la sympathie. À l'automne, alors que les deux tiers du département de l'Aisne sont occupés, Guillaume II viendra en personne parader à Saint-Quentin.

Partout, les occupants se livrent à des pillages systématiques (aliments, bois, matériaux ... ) et en profitent pour contrôler les industries locales (mines, sidérurgie, textiles ... ), capitales pour l'approvisionnement du pays, démontant souvent dans les usines les machines les plus modernes, pour les transporter outre-Rhin. Lorsqu'ils quittent les lieux, ils pratiquent volontiers la politique de « terre brûlée». 

Pour soutenir leur machine de guerre, les Allemands réquisitionnent les produits agricoles, les matériels et outillages, ainsi que les cloches et les statues, qu'ils fondent pour récupérer le métal. Jusqu'aux matelas, dont ils réutilisent la laine, pour fabriquer des uniformes.

Ils pillent les caves, à la recherche de vin, confisquent les chevaux des fermes au profit de leur armée et font main basse sur les cheptels, pour nourrir leurs soldats, d'où de graves pénuries, touchant toute la société: 32 000 des 40 000 habitants de Saint-Quentin seront inscrits au bureau de Bienfaisance ... En résultent des problèmes de sous-nutrition, voire de famine, dont l'issue sera souvent fatale.

La population vit à proprement parler à l'heure allemande (décalée de deux heures par rapport à l'heure française) et dans un climat de terreur, imposé par diverses mesures touchant la vie quotidienne: interdiction de quitter son lieu de résidence sans autorisation, couvre-feu généralisé et variable (de 1 heure à 6 heures à la campagne, de 18 heures à 7 heures en ville), appels réguliers chaque jour (souvent deux, à 8 et 13 heures), affichage dans chaque maison de la liste de ses membres et des biens ma­tériels et même, pour faire rentrer de l'argent, instauration d'une taxe sur les chiens. À quoi s'ajoutent réquisitions, travail obligatoire et déportations.

À la recherche de main-d'œuvre, et ayant beaucoup de mal, malgré des conditions intéressantes de logements et de salaires, à trouver des volontaires, les Allemands vont rapidement en réquisitionner, notamment pour réparer les infrastructures militaires ou entretenir les tranchées, en procédant à des recensements et à des contrôles de tous les habitants de plus de quatorze ans.

Ordre est donné de « perquisitionner maison par maison». L'exécution des mesures commandées doit être pratiquée avec énergie. « Si des troubles se manifestent, ils seront réprimés sans considération aucune ... » Sont ainsi réquisitionnés des femmes, pour des travaux ménagers, en usine ou à la campagne et tous les hommes mobilisables, de quatorze à cin­quante-cinq ans, qui vont être considérés comme prisonniers de guerre et astreints au travail obligatoire (en usine ou dans des fermes, ainsi que pour terrassements, réparations de voies ferrées et des routes ... ).

À Saint-Quentin, en 1916, 870 jeunes gens sont entassés dans des wagons à bestiaux pour être envoyés aux travaux forcés vers le Nord ...


Témoignage

J'ai connu l'enlèvement forcé de toutes les jeunes filles et femmes sans enfants, de quatorze à quarante ans, par les Allemands, pour aller travailler à la campagne. Les Allemands allaient quartier par quartier, une mitrailleuse à chaque coin de rue. Les femmes devaient être prêtes à 4 heures du matin, avec un baluchon. C'était le travail forcé dans les champs. Parquées dans des baraquements infects. (GINETTE DAUBIGNY)


Ceux qui refusent sont d'abord condamnés à trois ans de prison et 10 000 Reichsmark d'amende (soit environ 30 000 de nos euros!), avant d'être envoyés dans des bataillons disciplinaires, où ils porteront un brassard rouge. On y envoie notamment les jeunes hommes, que l'on veut encadrer et surveiller, et surtout empêcher de rejoindre l'armée française.

Les évacués de la zone du front sont, quant à eux, incorporés à des colonies ouvrières, en France occupée ou en Allemagne.

Les déportations sont nombreuses avec, au mépris des « lois de la guerre » définies dans les conventions de La Haye, de nombreuses prises d'otages, généralement choisis parmi élus et notables, et appelés à répondre des agressions contre les soldats allemands ou des actes de sabotage. Ces otages sont parfois utilisés comme « boucliers humains », notamment sur les aérodromes ou pour faire pression sur les municipalités.

Les habitants de celles refusant de payer les contributions de guerre auxquelles elles sont soumises peuvent ainsi être déportés dans des camps allemands, où les hommes sont astreints à des travaux pénibles et les femmes à l'intendance, tout en y étant extrêmement mal nourris. 

Deux déportations massives ont ainsi lieu:
- une en novembre 1916, avec 300 civils du Nord, choisis le plus souvent dans les grandes familles (Motte, Prouvost, Ti­berghien ... ). Ils seront emprisonnés dans des camps organisés, parfois en France, comme Bellenglise, Vadancourt ou Sissonne, dans l'Aisne, où sont déportés 200 hommes de Chauny, âgés de cinquante à soixante ans. Plus souvent en Allemagne comme ceux d'Holzminden, Rastatt, Parchim ;

- une autre en janvier 1918, avec 600 otages, hommes et femmes, dirigés vers la Lituanie et la Lettonie, où ils seront détenus dans des conditions d'hygiène et de discipline dramatiques et où plusieurs laisseront la vie, mourant parfois de froid ...

Des camps où conditions de vie et discipline de travail sont terribles: « travaux des champs 7 jours sur 7, de 4 heures du matin à 8 heures du soir » avec parfois d'épouvantables punitions (pri­son, coups, pain sec et eau, etc.).

D'autres otages étaient échangés contre des prisonniers de guerre allemands, faits par les armées alliées, ou servaient eux aussi de bouclier humain, pour être placés devant les troupes allemandes lorsque celles-ci progressaient sur le terrain.


Les « déplacés »

D'un bout à l'autre de la guerre, les populations ne cessent d'aller et venir. Ainsi dans l'Aisne, avec l'arrivée de réfugiés belges, en août 1914, qui débarquent par trains entiers, et avec le départ, deux ans et demi plus tard, en février 1917, de 40 000 Saint-Quentinois, «évacués» en deux semaines, par vagues de 2 000 par jour.


400 000 et 500 000 civils de ces régions essentiellement des femmes, vieillards et enfants -ont été contraints de quitter maison, famille et amis, pour être soit « évacués », de force, par les armées françaises, avant l'arrivée des troupes allemandes, soit considérés comme « prisonniers civils », soit « rapatriés », dans des convois organisés par l'armée allemande, qui transitaient par Genève.

Des familles entières ont été éparpillées, déplacées vers d'autres départements français, où elles étaient accueillies, hébergées généralement chez l'habitant, et où elles bénéficiaient de l'aide apportée par des organisations humanitaires.


Témoignage

On entendait le front, qui n'était qu'à quelques kilomètres. On voyait le ciel tout rouge et parfois tout tremblait dans la maison.

Nous étions ravitaillés par les comités américains et hollandais : du riz et de la farine (qui contenaient parfois des vers), du sucre et du lard d'Amérique, qui arrivait dans des tonneaux et parfois immangeable tant il était rance... Et pour tout cela, il fallait souvent faire des heures de queue. Sans parler du manque de charbon ...

Un beau matin, enfin, nous avons été évacués. Nous devions être à la gare à 5 heures du matin. Les Allemands vérifiaient les bagages et fouillaient des femmes prises au hasard, pour le cas où elles porteraient des messages de renseignements. Nous avons fait trente et une heures de train, sur des banquettes en bois. Nous sommes passés par Strasbourg, puis Sedan, où on nous a donné un bol de soupe chaude.

Puis Zurich, où nous avons été reçus avec de l'eau chaude - il neigeait - pour nous débarbouiller et un bon déjeuner. Puis Évian et Thonon, où l'on est restés dix jours et d'où l'on nous a finalement dirigés vers l'Ardèche. (ODETTE THOMAS)

Mes grands-parents, Arthur et Élise, vivaient à Santes, en banlieue de Lille, avec leurs cinq enfants, lorsque la guerre éclata et que lui fut mobilisé.
En zone occupée, ma grand-mère subit les sévices de l’occupation : logement d'artilleurs allemands, caves transformées en dépôt de munitions, réquisition des pommes de terre sur pied dans les jardins-ouvriers, corvées d'arrachage d'orties, pain noir dit « pain kaka », disponible parcimonieusement ... (…)


Les victimes civiles

Il est impossible de les détailler, sachant qu'elles sont essentiellement recensées dans les régions occupées , en Belgique comme en France.

L'armée allemande, qui soupçonne tous leurs habitants d'être des francs-tireurs, jusqu'aux prêtres et aux enfants, n'hésite pas, au moindre acte hostile - comme l'ont fait toutes les armées dans toutes les guerres -, à fusiller, piller, brûler et violer.

Dès le mois d'août 1914, plus de cent villes ou villages belges et français sont ainsi mis à sac (Andenne, Aarschot, Arlon, Tamines, Dinant-sur-Meuse ... ), avant que d'autres politiques, notamment de déportation, ne fassent de très nombreuses victimes civiles:

- victimes exécutées, en groupe ou individuellement. 5 000 victimes civiles en vingt jours à Louvain, en août 1914, alors qu'à Clary, près de Cambrai, deux jeunes filles sont achevées à la baïonnette et qu'au Nouvion-en-Thiérache, deux habitants sont fusillés, avant qu'une tuerie organisée ne fasse des milliers de victimes (tués, disparus ou blessés) en quelques heures ... ;

- victimes des mauvais traitements, dans les camps de travail ou de discipline, en France et surtout en Allemagne, où les conditions de vie, d'alimentation et d'hygiène sont catastrophiques, et où les hommes épuisés et fuyards sont impitoyablement abattus ;

- victimes des déplacements et évacuations, qui ont souvent lieu en plein hiver, voyant vieillards ou très jeunes enfants mourir de froid, dans des gares détruites par les bombardements ;

- victimes des privations et de la famine, ou victimes de maladies auxquelles leur organisme affaibli n'a pu résister. On a vu qu'à Lille la mortalité a doublé, entre 1913 et 1916;

- victimes des événements, comme des mères et grands-mères, apprenant les décès de leurs fils, ou comme ce grand-père, rentrant en 1919 à Chauny et qui meurt dans la gare, en découvrant sa ville en ruine;

- victimes de la grippe espagnole, en 1918.

Sans oublier ceux et celles qui ont survécu à la guerre, mais resteront traumatisés à vie : enfants ayant souffert, femmes violées et familles détruites, qui n'ont jamais été prises en compte et dont le nombre est impossible à estimer.


Réparations et récompenses

Les réparations seront évidemment difficiles à gérer, malgré tout un éventail de mesures :

- un ministère des Régions libérées, créé dès novembre 1917 et maintenu jusqu'en 1925. Momentanément confié au futur président de la République, Albert Lebrun, il aura pour tâche principale d'organiser la reconstruction, qui passa d'abord par une phase de désobusage et de nettoyage (y compris l'enlèvement des cadavres) sur les 3337000 hectares de 4000 com­munes dévastées, réparties dans dix départements.

Opération menée après une hiérarchisation des zones en fonction des besoins, priorité étant donnée à des zones « rouges», correspondant aux lignes de front ; (…)


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