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La montée en puissance de Staline
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La montée en puissance de Staline

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En attendant le vrai Antéchrist...
La montée en puissance de Staline

(Vincent) Je viens de lire un livre sur Staline et j'ai été stupéfait sur la façon dont il est parvenu au pouvoir, en pensant que l’Antéchrist fera surement pareil.

En résumé ; avant d'être assuré du pouvoir absolu et de déchainer sa férocité, Staline a su convaincre qu'il était quelqu’un de généreux, hostile à la répression, à la violence, à la dictature, bref le démocrate parfait en qui on pouvait avoir confiance.

Voici des extraits du livre "Staline" de Jean-Jacques Marie (2001). Tous les textes en bleus sont des annotations de ma part.

Staline se fait aimer des fonctionnaires du Parti

(...) Il laisse s'étioler la campagne pour la confiscation des objets du culte. Le 15 mai 1922, le bureau de la commission d'enlèvement, persuadé que des objets du culte de valeur sont soustraits à la réquisition, lui a demandé de donner des directives sur le degré de répression à utiliser contre les coupables. Staline les renvoie au commissariat à la Justice.

(Vincent) Contrairement à Lénine, Staline n'est pas un anticlérical obstiné et n'hésita pas ménager le sentiment religieux des Russes dans la mesure où cela renforçait sa popularité. Son ambition personne est prioritaire sur l'idéologie.

Lénine est malade. Son éloignement laisse à Staline les coudées libres pour ce genre d'agissement. Il lui permet aussi de prendre, en juillet 1922, une mesure salariale qui va lui attacher les milliers de cadres moyens du Parti.

Les secrétaires de comités régionaux du Parti percevront désormais un salaire de 43 roubles or par mois, augmenté de 50% pour un père de famille de trois enfants ou plus et pour les heures supplémentaires effectuées le soir ou les jours de congé. Cela leur assure au total une rémunération cinq à six fois supérieure au salaire ouvrier moyen.

A ces augmentations cumulables s'ajoute le salaire en nature, modulé suivant la place occupée dans l'appareil, et qui comporte viande, sucre, beurre, cigarettes, allumettes, toutes denrées rares en cette période de disette. Ces avantages strictement liés à la fonction s'évanouissent avec elle. Or, c'est le Secrétariat du Comité central qui nomme, déplace, révoque à sa guise... Le Bureau politique n'intervient pas dans ces décisions, sauf cas exceptionnels.

D'ailleurs, le secrétariat du Bureau politique lui même, composé d'une vingtaine de personnes, est désigné par le Secrétariat du Comité central, c'est à dire par Staline et ses deux secrétaires, Tovstoukha et Mekhlis.

Dans l'enthousiasme de la révolution et de la guerre civile, le commissaire politique ou le militant d'un détachement de réquisition pouvait à tout moment être pendu par les Blancs ou éventré par les Verts, et chacun s'exprimait, protestait, contestait. Désormais, ce n'est plus sa vie que le cadre met enjeu pour des lendemains incertains, c'est sa place et son confort. (...)

(Vincent) Il y avait dans la Russie des années 20, trois forces militaires qui se détestaient :  les blancs, les rouges et (moins connues) les verts.

Les verts = les paysans armés de fourches.
Staline anéantira cette force paysanne dans les années 30 par de gigantesques famines planifiées et par la collectivisation forcée des terres. Cette collectivisation des terres (1928) est une création purement stalinienne et n'appartient pas au communisme des origines).


Staline dresse méthodiquement les individus les uns contre les autres ... Ainsi le comité central des Jeunesses communistes révoque à la fin de 1925 le responsable, zinoviéviste, des Jeunesses de Sibérie. Le secrétaire du Parti de la région, le zinoviéviste Kharitonov, proteste.

Staline le reçoit et partage son indignation, mais dès que Kharitonov. est sorti de son bureau, il invite par téléphone le secrétaire des Jeunesses, Miltchakov, à rester ferme. Miltchakov ne cède donc pas à Kharitonov qui se précipite pour le dénoncer chez Staline. Staline s'indigne à nouveau devant lui puis, une fois Kharitonov parti rasséréné, mais roulé, il téléphone à Miltchakov pour le féliciter. (...)


"Le camarade Staline est le principal membre du Bureau politique, mais ne prétend jamais à la première place"

(…) Il hue Kamenev quand il réclame l'éviction de Staline du poste de Secrétaire général et la subordination du Secrétariat au Bureau politique : «Le camarade Staline ne peut remplir le rôle d'unificateur du vieil état major bolchevik. "... Nous sommes contre la création de la théorie du "guide", contre la fabrication d'un "guide"», au moment même où l'appareil est en train de le façonner. Vorochilov jure, le cour sur la main, que "le camarade Staline est le principal membre du Bureau politique, mais ne prétend jamais à la première place".

Certes, "ses propositions sont adoptées plus souvent que celles des autres. D'où cela vient il ?» demande Vorochilov, qui l'avoue naïvement : "Cela vient de ce que le camarade Staline "a en main l'appareil" Ryko; plus ferme, mais mauvais prophète, proclame : "Le Parti n'a jamais été et ne sera jamais à genoux devant personne, ni devant Staline ni devant Kamene ni devant personne d'autre."

Le congrès applaudit à tout rompre, comme s'il voulait affirmer sa liberté d'action à l'égard du chef. Staline ne bronche pas et prend un air surpris et gêné lorsqu'une délégation ouvrière pénètre dans le congrès et, geste sans précédent, apporte un grand portrait de Staline au Présidium, où Boukharine, Tomski, Kalinine, Ordjonikidzé. Kouibychev affichent un air attendri.

Staline joue le défenseur des persécutés

Tout en écrasant la Nouvelle Opposition, Staline joue le défenseur des persécutés. En réponse à des opposants qui dénoncent le soutien de Boukharine (1888-1938) aux paysans aisés et riches, Staline s'écrie dans un élan mélodramatique : «Vous nous réclamez le sang de Boukharine. Nous ne vous donnerons pas son sang, sachez le

Ci-contre, Trotski, Chef suprême de l'armée rouge lors de la guerre civile, partisan d'une révolution à l'échelle planétaire et rival de Staline.

Il allie encore une fois la brutalité à une apparente modération, en rappelant qu'un an plus tôt il s'est opposé aux sanctions que Zinoviev et Kamenev réclamaient contre Trotsky: "La politique d'amputation est féconde en dangers nombreux pour le Parti, la méthode de l'amputation et de l'effusion de sang... est dangereuse et contagieuse. Aujourd'hui on en exclut un, demain un autre, après demain un troisième. Que nous restera t il alors dans le Parti »

Beaucoup de monde tout de même, car Staline a noyé les rescapés de la révolution et de la guerre civile sous une avalanche de nouveaux recrutés sans culture politique ni traditions militantes. Le Parti, qui comptait 386 000 adhérents en avril 1923, en compte en effet 730 000 en avril 1924, 1 090 000 en décembre 1925,

Malgré l'effacement de Lénine (alors gravement malade), Staline, encore incertain, a besoin d'alliés. Le pouvoir est alors exercé par une troïka Zinoviev, Kamenev et Staline, où ce dernier semble occuper la dernière place. Les deux autres, insensibles à l'avertissement de Lénine (qui considérait Staline comme dangereux) et désireux d'abord d'isoler Trotsky, croient pouvoir manœuvrer à leur guise l'apparatchik géorgien (Staline).

Ils s'imaginent. à tort, que le Secrétariat (que dirige Staline) n'est qu'un organe administratif et que tout se joue encore au Bureau politique. (...)

Malgré les apparences, l'alliance est inégale. Kamenev, homme cultivé, passionné de littérature et d'art, est, bien que président du soviet de Moscou, un homme seul, sans réseau ni partisans. Zinoviev s'est construit un appareil à Petrograd et contrôle l'appareil du Comintern, mais ce pouvoir est illusoire : à partir de 1924, (année de la mort de Lénine) c'est Moscou, tenant les cordons de la bourse et forte du prestige de la seule révolution victorieuse, qui désigne les dirigeants de l'Internationale et de ses partis.


"Ce dictateur masqué. hypocrite qui joue avec les gens et avec leur volonté"

Une semaine après le congrès, le 10 mai, le Bureau politique exclut du Parti et livre au Guépéou (ancêtre du NKVD et du KGB, police contrôlée par Staline) le dirigeant communiste tatar Sultan Galiev, ancien secrétaire du Parti communiste musulman de Russie, transformé en 1919, sur l'insistance de Staline, en section musulmane du parti bolchevik.

Cet homme, populaire dans les régions musulmanes, membre, jusqu'en 1921 du commissariat aux Nationalités, longtemps protégé par Staline, avait, en février 1919, convaincu l'influent dirigeant nationaliste bachkir Zaka Validov de rompre avec Koltchak et de rejoindre l'Armée rouge avec ses 2000 cavaliers.

Ce Validov, venu en 1920 â Moscou, séquestré sur ordre de Staline, avait pris la fuite et, parti au Turkestan, y avait dirigé l'insurrection des Basmatchis (nationalistes turkmènes) contre les bolcheviks. Dans ses souvenirs, il révèle les intrigues que Staline a déployées pour en faire son complice, il parle de son mépris moqueur pour les Tatars et les Caucasiens placés sous sa direction, et son cynisme provocateur.

Un jour que Validov évoquait les problèmes posés par les réfugiés russes et polonais en Bachkirie. il ricane : "Vous n'avez qu'à liquider ces gens là et il n'y aura plus de problème."

Validov dénonça, dans une lettre du 12 septembre 1920 à plusieurs dirigeants bolcheviks, dont Trotsky, "ce dictateur masqué. hypocrite qui joue avec les gens et avec leur volonté". A l'époque, l'accusation parut exagérée. Staline chercha en vain à faire revenir Validov à Moscou en le flattant : «Vous êtes bien plus intelligent et bien plus énergique que Sultan Galiev (...) vous êtes un homme hors du commun, fort, avec du caractère et de la volonté, un homme d'action"

Sultan Galiev est accusé d'avoir pris contact avec les Basmatchis, d'avoir construit une organisation clandestine liée à des nationalistes émigrés et étrangers, et donc convaincu de trahison. Son vrai crime est de s'opposer à la russification brutale des régions musulmanes.

(Vincent) Staline va rapidement se révéler être un vrai dictateur centralisateur nationaliste, une doctrine condamnée par Lénine et Trotski et les idéologues du Parti. Pour imposer cette politique et se maintenir au pouvoir, Staline va donc être obligé de liquider tous les bolcheviques de la première génération par vagues successives.

A la réunion de fraction communiste du Xe congrès des soviets, en décembre 1922, il a brutalement dénoncé la politique d'autonomisation» de Staline dans une Russie une et indivisible, et la division qu'il opère entre les nationalités assez avancées pour avoir des représentants au Comité exécutif central des soviets et les autres, qu'il juge trop arriérées pour en être dignes.

Sa critique reprend les protestations de nombreux habitants des régions musulmanes qui voient souvent dans les bolcheviks russes présents sur leur territoire les héritiers du colonialisme tsariste. Selon le nationaliste azéri Rassoul Zade, "la dictature du prolétariat à Tachkent n'est rien d'autre que la dictature de Moscou au Turkestan, de même que la dictature du prolétariat à Bakou n'est pas la dictature de l'ouvrier turc mais celle de Moscou". Bien des communistes tatars, bachkirs, azéris, kazakhs, ouzbeks partagent la critique de Rassoul Zade.

Staline réagit à cette menace en l'interprétant comme une trahison; ce sera le « sultan galiévisme».

Sultan Galiev a commis l'imprudence d'adresser à des camarades des lettres en code qui critiquaient la politique nationale de la direction, accompagnées du conseil de les brûler. II offre ainsi à Staline le moyen de le liquider. Une séance exceptionnelle du Comité central et de la commission de Contrôle examine son cas du 9 au 13 juin 1923.


Staline : "Il faut le libérer. (...) Pourquoi le garder en prison ?" Des voix s'élèvent dans la salle contre cet excès d'indulgence

Staline y joue le modéré et le modérateur: il se défend du reproche d'avoir « excessivement défendu Sultan Galiev». « Oui, répond il, je l'ai effectivement défendu jusqu'à l'extrême possibilité, je considérais et je considère toujours cela comme mon obligation. »

Mais sous ce ton patelin et rassurant percent déjà les griffes : il dénonce la « tromperie » de SultanOaliev, l'insincérité et la diplomatie de plusieurs intervenants, ainsi que le nationalisme.., des minorités nationales opprimées, qui, selon lui, sont systématiquement soutenues par l'étranger.

Mais dans sa conclusion, il fait à nouveau patte de velours. II récuse ceux qui veulent juger, voire fusiller Sultan Galiev.
"Il faut le libérer. Il a reconnu tous ses péchés et s'est repenti. Il est chassé du Parti et n'y reviendra bien entendu pas. Pourquoi le garder en prison ?"

Des voix s'élèvent dans la salle contre cet excès d'indulgence. Staline reste inébranlable, tout en égratignant Trotsky au passage : «Sultan Galiev est un élément étranger, mais je vous assure qu'il n'est pas pire que certains spécialistes militaires qui occupent chez nous des postes importants et de hautes responsabilités.»

Qui ne serait rassuré par un Secrétaire général aussi débonnaire, auteur pourtant de la machination qui a fait avouer à Sultan Galiev par écrit des crimes en partie imaginaires? C'est le premier aspect troublant de cette affaire. Staline a dû promettre à sa victime l'indulgence de la réunion en échange de son autoflagellation qui le discrédite.

La résolution votée contre le Tatar condamne ses actes de «trahison», qualifie sa politique " d'expression monstrueuse de la déviation nationaliste" et constate qu'il s'est "mis cri dehors du Parti". Par un faux équilibre, elle condamne le chauvinisme russe mais en rejette la responsabilité sur les seuls Russes vivant sur place, accusés en même temps de ne pas "mener un combat résolu contre la déviation nationaliste" tatare et musulmane, tâche difficile pour des militants

Nous sommes en 1925, Lénine vient de mourir (en 1924) et la bataille des chefs commence

(…) Pour la troisième fois, Trotsky est l'homme qui impose au Parti une discussion dangereuse pour son unité. (Test un fauteur de divisions. Staline le dit et le fait dire haut et fort. La conférence du Parti de l'arrondissement de Bauman, à Moscou, condamne Trotsky pour « sa tentative de plonger le Parti dans une nouvelle discussion »; une cellule de Krasnaia Presnia, plus nette encore, «considère l'organisation de discussions sur des questions d'histoire comme absolument superflue et inacceptable».

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Staline :
"les mesures répressives, je suis résolument contre"
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Photo ci-contre, Staline, Rykov, Kamenev et Zinoviev - Moscou, 1920

En même temps, Staline joue les modérés. Zinoviev et Kamenev veulent exclure Trotsky du Bureau politique. Halte là, s'écrie t-il «Il faut enterrer le trotskysme comme courant idéologique», mais « les mesures répressives, je suis résolument contre » Il fait figure, dans l'appareil. de garant d'unité et de stabilité, lui qui combat tout à la fois les discutailleries qui divisent et les exclusions qui appauvrissent.  (…)          

(…) Staline avance encore à pas comptés. Lorsque  ses trois adjoints lui proposent de publier sa biographie, il répond: « C'est prématuré..» Il séduit les membres de l'appareil en leur présentant une image rassurante, démocratique, presque paternelle.

C'est sous cet aspect que Khrouchtchev le découvre, lorsqu'il le rencontre pour la première fois à la conférence du Parti d'avril 1925 en même temps que toute sa délégation, en compagnie de laquelle Staline accepte de se faire photographier. Le photographe dispose les délégués avec autorité. Staline grogne alors : « Il aime commander, mais chez nous c'est interdit de commander » La délégation est aux anges. Quel démocrate !

L'année suivante, un communiste de Iouzovka (tout juste rebaptisée, en toute modestie, Stalino) vient au Kremlin lui demander d'écrire une lettre aux ouvriers de la localité. Il refuse en bougonnant : « Je ne suis pas un propriétaire terrien, et les ouvriers de l'usine ne sont pas mes serfs.» Cette phrase enthousiasme les ouvriers.

« Elle leur confirmait, dit Khrouchtchev, le caractère démocratique de Staline, son ouverture d'esprit et la juste compréhension qu'il avait de sa vraie place.» Ce même mois pourtant, Tsaritsyne devient Stalingrad... (…)

Portrait psychologique de Staline

(...) Le 27 février 1935 (...) Raskolnikov, stalinien fidèle déjà rongé d'inquiétudes, entreprend, cette année là, un portrait psychologique de Staline, qu'il laisse inachevé, comme s'il avait craint d'aller jusqu'au bout de sa réflexion.

Il souligne son ascétisme et son indifférence à l'égard de la nourriture, du luxe et des biens matériels en général.

--  Il est méfiant et soupçonneux. (...)
--  il accorde une foi illimitée à tout ce qui peut compromettre quelqu'un, ce qui renforce ainsi sa méfiance naturelle (...)
--  Il est exceptionnellement rusé. (...)

--  Nul ne peut rivaliser avec Staline dans l'art de "rouler" les autres.
--  "Il est perfide, fourbe et vindicatif" Mais "sa caractéristique psychologique fondamentale, celle qui lui a donné une supériorité décisive, c'est une force de volonté inhabituelle, surhumaine."

--  Il sait toujours ce qu'il veut et il cherche à atteindre son but pas à pas, avec un esprit méthodique inébranlable et implacable (...)
--  Sa force de volonté écrase, anéantit l'individualité de ceux qui tombent sous son influence (...)

--  Staline n'a pas besoin de conseillers, seulement d'exécutants. C'est pourquoi il exige de ses proches collaborateurs une soumission, une obéissance, une docilité totales, une discipline sans faille et servile.


"Il est bien peu à l'aise en politique étrangère, dont il ne connaît ni les tenants ni les aboutissants"


Malgré toutes ces "qualités", il est bien peu à l'aise en politique étrangère, dont il ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. Il tente à nouveau de se rapprocher d'Hitler. Le 28 janvier 1935, Molotov déclare au Vll congrès des soviets : "Nous n'avons pas d'autre désir que d'avoir plus tard aussi de bonnes relations avec l'Allemagne."

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(Vincent) Photo ci-contre, 1936 - Staline et Engelsina Markizova (8 ans) Une photo qui fera le tour du monde et qui répandra l'image d'un Staline paternel et protecteur.
A cette époque, il était déjà personnellement responsable de la mort d'au moins 8 millions de personnes. 

L'année d'après, lors de vastes purges au sein du Parti, le père et la mère de l'enfant (originaire de Mongolie) seront arrêtés, accusés d'espionnage.
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Au début de 1935, le conseiller de l'ambassade soviétique à Berlin, Bessonov, et l'attaché commercial David Kandelaki effectuent de discrets sondages auprès des nazis. Candelaki rencontre Schacht en février 1935. Constatant la froideur d'Hitler, Staline met une sourdine à la dénonciation du traité de Versailles, qui servait de pont avec l'Allemagne d'hier et d'aujourd'hui, délaisse le langage ultrarévolutionnaire de la période antérieure, se tourne vers les démocraties occidentales et pousse les partis communistes à former des fronts populaires.

Il s'emploie néanmoins à ne pas couper les ponts avec l'Allemagne nazie. Pour rassurer à la fois Berlin, qui dénonce le bolchevisme et ses rêves de révolution mondiale, et les démocraties occidentales, il se fait poser, le 1er mars 1935, par le journaliste américain Roy Howard, la question: "Qu'en est il de vos plans et de vos intentions de révolution mondiale?"

Et Staline se récrie : «Nous n'avons jamais eu de pareils plans et de pareilles intentions [...]. C'est le fruit d'un malentendu [...] un malentendu comique, ou plutôt tragi comique."

Quelques jours plus tard, Toukhatchevski rédige un article (pour la Pravda, en 1935) dénonçant les plans de guerre d'Hitler. (qui prévoyait l’invasion de la Russie et l'extermination totale du peuple russe !) Staline le relit, le corrige, en modère le ton et en modifie le titre, d'où il supprime le nom d'Hitler, et qui devient « Les plans de guerre de l'Allemagne nazie » dans la Pravda du 31 mars 1935.

Deux mois après, le 2 mai, Pierre Laval, président du Conseil français, se rend à Moscou pour signer un pacte d'assistance mutuelle franco soviétique. (...)

Conclusion du règne de Staline (que l'on peut considérer comme un des précurseurs de l'Antéchrist)

(Vincent) Le stalinisme fut en réalité une contre-révolution, c'est pour cette raison que Staline extermina la génération ayant participé à la révolution d'octobre 1917.


"La promotion d'une nouvelle aristocratie (la nomenklatura) se double d'une législation anti-ouvrière brutale". Cette phrase résume bien la vraie nature du régime stalinien. Tout l’inverse du communisme et de l'idéal bolchévik. C'est le refus du multipartisme et de l'acceptation de l'alternance politique, au sein de la doctrine communiste qui permit l'émergence de cet individu et de ses méthodes diaboliques.


Suite de l'extrait du livre "Staline" de Jean-Jacques Marie (2001)

(...) Promoteur de la nouvelle aristocratie (ceux qui remplacèrent les membres du Parti éliminés ou envoyés au Goulag lors des purges des années 30), Staline est le dieu protecteur de la différenciation sociale. Rien ne le montre mieux que la traduction salariale de la réforme militaire introduite en 1934. Celle réforme a abouti à une augmentation moyenne, largement supérieure à l'inflation, de 284% de la solde des sous officiers et officiers. Le détail des chiffres souligne les différences hiérarchiques :

240% pour un chef de section
263 % pour un commandant de compagnie,
254% pour un commandant de bataillon,
300% pour un commandant de régiment,
337% pour un commandant de division, et 364% pour un commandant de corps d'armée.

Le revers de ces augmentations est l'insécurité qui plane sur ces cadres militaires, jamais certains de ne pas se retrouver le lendemain en cellule ou au Goulag. Leur plaisir est ainsi plus qu'à demi gâché, et Staline ne sera jamais assuré de leur fidélité.


La promotion d'une nouvelle aristocratie se double d'une législation anti-ouvrière brutale: Staline instaure, le 28 décembre 1938, un nouveau livret de travail pour enregistrer et pérenniser les sanctions contre les (<fautes» de l'ouvrier. Un second décret, du même jour, prévoit des sanctions sévères pour retards injustifiés et absentéisme au travail. Une semaine plus tard, un autre décret assimile à un délit tout retard de plus de vingt minutes, situation fréquente dans un pays aux transports collectifs lamentables.

Un décret du 26 juin 1940 annule les dispositions du décret de 1927 sur la journée de sept heures et le repos hebdomadaire, et rappelle les sanctions pour retards injustifiés; la durée de la journée de travail est portée à huit heures, la semaine de sept jours proclamée, interdiction est faite à l'ouvrier de «quitter l'entreprise de sa propre initiative». Un décret du 10 août 1940, enfin, punit l'absence injustifiée (dont le retard supérieur à vingt minutes), la production de rebut et le chapardage sur le lieu de travail d'une peine de prison ou de camp allant de un à trois ans.


Quel est le bilan chiffré de la répression stalinienne, à la veille de la guerre ?


Le secret bureaucratique en a favorisé l'inflation. L’enquête d'une commission du Comité central du PCUS en 1961 dresse le bilan suivant :

-- En 1934, 6 8415 individus ont été arrêtés; en 1935, 10 4716; en 1936, 85 530. Un peu plus de 3 000 ont été fusillés. (...)
-- En tout, en 1937 1938, 1 72392 individus ont été arrêtés, dont 681 692 ont été fusilles ». Parmi eux, plus de 110 000 membres du Parti.
-- En tout, en 1939 1940, 121 033 individus ont été arrêtés, dont 4 464 ont été fusillés.»

Il faut ajouter à ces chiffres les millions de paysans morts de la « dékoulakisalion» et les centaines de milliers de détenus du Goulag, non condamnés à mort, mais morts de faim, de froid, d'épuisement, de maladie. Les sept millions de morts de la famine de 1932-1933 sont aussi victimes de la politique stalinienne. (...)

Bilan : On estime à 20 millions de morts les victimes du règne de Staline qui dura de 1928 à 1953, soit 25 ans.

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