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(...) La veille de sa mort, un père jésuite vint la confesser. Elle lui confia qu'elle ne s'accusait que d'une chose : de lire l'avenir dans les mains.
Le père jésuite lui répondit : « Ce n'est pas un péché. Dans les livres saints, il est écrit : que celui qui a le don de prophétie prophétise. »
 Madame Fraya (1871 - 1954) Lire en bas de page
SOMMAIRE
-- Éclaircissement sur l'Inquisition espagnole au 16e siècle et comment elle a géré le phénomène de la "sorcellerie".
-- Effet psy sur mobile géant à l’Église Saint-Augustin à Paris (Vidéo)
-- La paranormal et ma foi chrétienne
-- Dom Amorth, l'Exorciste du diocèse de Rome et du Vatican
-- Madame Fraya (1871-1954)


Éclaircissement sur L'Inquisition espagnole au 16e siècle et comment elle a géré le phénomène de la "sorcellerie".

(Vincent) Pour ceux qui veulent augmenter leur connaissances historiques, voici l'extrait d'un livre sur l'Espagne que je viens de lire et qui va nous permettre d'avoir une idée plus précise de l'inquisition espagnole au 16e siècle en lien avec le paranormal. En résumé et contrairement aux idées reçues, cette institution était bien plus tolérante que ce qui se faisait dans les autres pays européens de cette époque.

Ces inquisiteurs espagnols étaient des religieux de haut niveau intellectuel, diplômé d'université et qui prenaient le temps qu'il fallait pour les enquêtes. Ils étaient insensibles aux pressions populaires, source de précipitation et d'erreurs judiciaires, mais surtout beaucoup ne croyaient pas aux sabbats et autres histoires de sorcières qu'ils mettaient sur le compte de la "bêtise paysanne".

Je vous mets le chapitre d'avant qui parle de spiritualité et de mysticisme. Ce texte nous révèle que l'exercice du vide mental était déjà connu au 16e siècle. On y parle également de Sainte Thérèse d'Avila et Saint-Jean de la Croix, les deux grands mystiques espagnols de cette époque, qui avaient atteint le stade psycho-spirituel de la lévitation.

Titre de chapitre : Mysticisme et quiétisme

(...) C'est pourtant dans la seconde moitié du XVIe siècle que l'Espagne produit deux des plus grands mystiques de tous les temps, Sainte Thérèse d'Avila et Saint-Jean de la Croix. (Lire le complément en bas du texte, lié à la lévitation) Nous disons des mystiques, mais l'époque, on parlait de contemplatifs ou de spirituels; l'adjectif « mystique » s'employait alors clans le sens de "caché"'. C'est ainsi qu'il faut comprendre ce qu'on commence à appeler théologie mystique.

Les mystiques prétendent avoir une connaissance expérimentale des choses de Dieu; la contemplation leur permet de voir Dieu face à face. Ce privilège les distingue (le l'immense majorité des croyants qui, eux, devront attendre la résurrection et la vie éternelle pour arriver à la béatitude. Là s'arrête la différence. Les mystiques n'ont pas accès à des vérités qui seraient interdites à la masse des fidèles; l'extase leur permet seulement de connaître directement, d'une manière expérimentale, ce qui d'ordinaire est article de foi. Ils ne se croient pas tenus de mépriser les formes traditionnelles et courantes de piété et de dévotion: la messe, l'Eucharistie, les sacrements... Sainte Thérèse se sent à l'aise dans les cérémonies du culte qui parlent aux sens pour émouvoir l'esprit.

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"L'âme est comme un château de diamant ou de cristal pur; l'oraison en ouvre la porte qui permet d'accéder aux pièces qu'il abrite, semblables aux demeures du ciel, et qui correspondent aux divers stades de la vie contemplative. La dernière demeure voit se célébrer le mariage spirituel: l'âme ne fait plus qu'un avec Dieu. "
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L'expérience mystique, individuelle par nature, ne coupe pas de la masse des fidèles ceux qui en bénéficient. Pour sainte Thérèse, l'âme est comme un château de diamant ou de cristal pur; l'oraison en ouvre la porte qui permet d'accéder aux pièces qu'il abrite, semblables aux demeures du ciel, et qui correspondent aux divers stades de la vie contemplative. La dernière demeure voit se célébrer le mariage spirituel: l'âme ne fait plus qu'un avec Dieu.

Saint-Jean de la Croix s'exprime en poète; c'est au lyrisme qu'il confie ses états d'âme; les commentaires en prose sont rédigés après coup: la nuit dans laquelle l'âme purifie sa mémoire, sa volonté et son entendement; la flamme qui, en se consumant, débarrasse l'âme de ses impuretés; la montagne que l'on gravit avant de parvenir au terme de cet itinéraire: le mariage spirituel. Voilà l'essentiel du mysticisme. Le reste   les ravissements, les révélations, les états psycho somatiques qui accompagnent l'extase   n'est qu'accidentel et les grands mystiques espagnols s'en méfient beaucoup; leur expérience est au dessus de la nature et de la raison, non à côté; saint Jean de la Croix déteste ce qui est déraisonnable.

Voilà ce qui sépare sainte Thérèse et saint Jean de la Croix des illuminés. Pour eux, la contemplation n'est ni une initiation à une vie religieuse qui serait interdite au plus grand nombre ni une technique de perfection ni une effusion sentimentale.

Les traités de spiritualité distinguent en général trois étapes:

-- la période d'ascèse ou de préparation,
-- la période contemplative,
-- la période d'union avec Dieu.

Pour les grands mystiques, on ne passe pas de l'une à l'autre par une sorte de progression linéaire dans laquelle l'accès au stade supérieur rendrait inutiles les efforts du stade antérieur. Chaque moment est la synthèse des précédents et tous sont en rapport dialectique: le renoncement, qui est la note dominante du premier stade, suppose déjà un certain degré de contemplation el un début d'union.

La contemplation se caractérise par la lumière qui vient de Dieu, mais cette lumière, en même temps qu'elle éclaire l'âme, la purifie et la transforme en Dieu; dans l'union, enfin, l'amour divin purifie et éclaire. Le mysticisme n'est pas davantage une simple technique de perfection comme chez certains adeptes du recueillement qui avaient tendance à s'exagérer l'importance du no pen ar nada (le refus de toute connaissance discursive), comme si la méthode était infaillible; ils semblaient croire qu'il suffisait de faire le vide en soi-même pour que l'âme s'unit à Dieu dans la contemplation. Mais condition n'est pas cause ou, plus exactement, la nuit de l'âme n'est pas seulement une condition; elle est surtout un effet que Dieu produit en se donnant.

Enfin, le mysticisme de sainte Thérèse et de saint Jean de la Croix, bien loin de répudier la science des docteurs, est un effort pour la mettre au service de l'expérience. Il s'agit non pas de se réfugier dans une rêverie affective, mais au contraire de soumettre à la critique de la raison les appréhensions obtenues au cours de l'extase.

La contemplation n'est pas affaire de sentiment; c'est un effort pour purifier la pensée de tout ce qui n'est pas Dieu. Cet effort d'intelligence, sainte Thérèse le résume en une phrase: «C'est une grâce que de recevoir une grâce de Dieu; c'en est une autre de comprendre de quelle grâce il s'agit et c'en est une autre encore que de savoir l'exprimer et en rendre compte. » En somme, sainte Thérèse distingue ici trois choses:

- la capacité d'éprouver des sentiments et des émotions: la sensibilité;
- la capacité de discerner et d'analyser ce qu'on éprouve: la lucidité;
- la capacité d'exprimer d'une manière adéquate ces émotions et ces analyses.

Tout cela doit aller ensemble; il s'agit de ne pas se laisser emporter par le sentiment, de dissiper le trouble de la sensibilité, de voir clair en soi-même et, en même temps, d'être capable d'exposer ce qu'on ressent. L'Inquisition n'a rien trouvé de répréhensible dans les œuvres de sainte Thérèse et de saint Jean de la Croix. Elle reste pourtant très vigilante à l'égard de tout ce qui peut ressembler à de l'illuminisme et cette méfiance a contribué à donner au catholicisme espagnol cette exubérance dans les aspects extérieurs du culte qui restera l'une de ses caractéristiques.

La spiritualité paraît suspecte dès qu'elle s'écarte des voies traditionnelles. On est loin de la richesse et des recherches de la première moitié du XVIe siècle. L'illuminisme proprement dit n'a pas disparu, mais il se dégrade dans des formes dévoyées où l'on chercherait en vain à reconnaître l'élan d'une religion en esprit. Il faut attendre la seconde moitié du XVIIe siècle pour voir l'illuminisme - qu'on appelle alors le quiétisme - retrouver, avec Molinos, une qualité comparable à celle de ses premières manifestations, à l'époque où les frontières n'étaient pas encore nettement tracées entre l'orthodoxie et l'hétérodoxie.

Titre de chapitre : L'INQUISITION ET LES SORCIÈRES

Dans un domaine au moins l'Inquisition s'est montrée singulièrement indulgente; c'est celui de la sorcellerie. On ne trouvera, en Espagne, rien de comparable à la phobie persécutrice qui déferle sur l'Europe des XVIe et XVIIe siècles et qui fait brûler des centaines, voire des milliers de pauvres femmes. Ce qui frappe, ici, c'est la modération. On minimise la gravité des faits; on ne prononce presque pas de condamnations à mort, seulement des peine mineures; on n'hésite pas à rendre des non-lieux. Bien loin de s'acharner contre les sorcières, on a pitié d'elles; on les tient pour des victimes plus que pour des criminelles.

Le phénomène, pourtant, est attesté en Espagne autant qu'ailleurs. Guérisseurs, charlatans, jeteurs de sorts, etc abondent. Le traité de Ped l"O Ciruelo, publié en 1530 et plusieurs foi réédité, décrit une foule de superstitions populaires. Dans la plupart des cas, l'auteur s'efforce de proposer des explications naturelles aux histoires extraordinaires qu'on raconte. II admet cependant que certaines pratiques relèvent du surnaturel et impliquent un pacte avec le diable. Ciruelo recommande néanmoins aux magistrats de se montrer indulgents pour les superstitions du peuple. Le ton est donné.

On peut distinguer, avec Julio Caro Baroja, deux types: la magicienne et la sorcière.

-- La première se rencontre dans les milieux urbains (le Castille et d'Andalousie. C'est elle qui a servi de modèle à la Célestine de la littérature. Elle est experte dans l'art de prédire l'avenir et de guérir certaines maladies; elle sait des secrets pour être heureux ait jeu ou en autour; elle est parfumeuse, empoisonneuse, avorteuse, à l'occasion entremetteuse.

-- La sorcière proprement dite vit en milieu rural, en Galice, dans le pays Basque, en Navarre et clans les vallées des Pyrénées. A certaines des spécialités de la magicienne, elle ajoute un aspect démoniaque qui la rend inquiétante et redoutable aux yeux du peuple. On lui attribue toutes sortes de maléfices: des disparitions d'enfants, des épidémies qui frappent le bétail... Elle est presque toujours associée au diable auquel elle tend un culte dans des assemblées nocturnes ou sabbats.

La répression de la sorcellerie a d'abord été confiée, en Espagne, à la juridiction ordinaire. C'est le Conseil de Navarre qui enquête, dans les premiers mois de janvier 1525, sur des faits qui se sont produits dans la région de Roncevaux. On accuse des sorciers de faire mourir des enfants, d'empoisonner des gens en leur administrant un «potage vert», fait de crapauds et de cours d'enfants, de se passer une pommade sur certaines parties du corps pour se rendre à des réunions nocturnes au cours desquelles ils baisaient un chat noir. Le magistrat instructeur ordonne des dizaines d'arrestations. Pour identifier les sorciers, il fait appel aux services d'une «experte » qui décide en examinant l'oeil gauche des suspects: c'est là,paraît-il, que le diable imprime sa marque.

Il ne semble pas que cet épisode ait entraîné de condamnations à mort, mais il va avoir des conséquences décisives pour le traitement des affaires de sorcellerie. Dès le mois (le mai 1525, en effet, on signale des divergences entre le Conseil de Navarre et les inquisiteurs locaux Ceux ci prétendent être seuls compétents en la matière: on parle de rendre un culte au démon et d'avoir recours à son intervention; On est donc dans un domaine où le trouble à l'ordre public s'accompagne de manifestations qui mettent en cause la foi. Or, en Espagne, la défense de la foi relève de l'Inquisition, pas de la juridiction ordinaire.

Deux membres du Conseil de Navarre sont convoqués à la cour. A la fin de l'année, l'inquisiteur général Manrique préside une commission mixte destinée à arrêter la conduite à tenir dans les affaires de sorcellerie. Parmi les points à l'ordre du jour, il en est trois qui posent des problèmes de fond:

-- le sabbat se déroule t-il en réalité ou dans l'imagination de ceux qui disent y participer ?
-- quelle sanction convient il d'infliger aux sorcières? qui a compétence, la juridiction ordinaire ou l'inquisition ?

A l'issue des travaux, une première décision est prise. Le Conseil de Navarre est dessaisi au profit de l'Inquisition, niais le doute subsiste sur sa portée: s'agit il d'une mesure de circonstance (lui concerne seulement les affaires en cours, en Navarre, ou d'une décision à caractère général qui réserverait désormais à l'Inquisition une compétence exclusive pour ce type de délit? Quoi qu'il en soit, l'Inquisition ne va plus cesser de revendiquer pour elle les affaires de sorcellerie, encore qu'on constate des flottements par la suite 36• Par touches successives, elle définit la conduite à tenir dans ce genre de procès. Sa position tient en une phrase: les inquisiteurs ne croient pas à la sorcellerie. Toute leur attitude découle de ce principe: la sorcellerie est à mettre au compte de l'ignorance. Moins on en parlera, mieux cela vaudra; les sorcières sont de pauvres femmes qui sont plus à plaindre ou à soigner qu'à blâmer.

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"Toutes ces histoires de sabbat naissent dans l'imagination de personnes dérangées ou qui ont absorbé des produits hallucinogènes"
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Sur la réalité du sabbat, la commission de 1525 était partagée: certains de ses membres y croyaient; d'autres, non. Les choses se précisent par la suite. Déjà au xve siècle, Lope de Barrientos, évêque de Cuenca, voyait dans le sabbat l'effet d'une imagination maladive et, pour le démontrer, il utilisait des arguments de bon sens: les corps ont trois dimensions; pour passer d'un lieu à un autre, il faut qu'ils aient la place nécessaire; comment des sorcières pourraient elles, comme elles le disent, quitter une maison par une crevasse, un trou dans le mur ou une cheminée? Les inquisiteurs espagnols adoptent ce point de vue.

Toutes ces histoires de sabbat naissent dans l'imagination de personnes dérangées ou qui ont absorbé des produits hallucinogènes. Cela pose la question de la pommade dont s'enduisaient les sorcières et qui leur donnait, d'après elles, des pouvoirs extraordinaires. L'Inquisition recommande d'interroger les intéressées d'une manière précise:

-- De quelle pommade s'agit il ?
-- Qui la confectionne et avec quoi ?

Chaque fois que la chose est possible, il convient de saisir cette pommade et de la faire examiner par des médecins et des pharmaciens Certaines substances, en effet, plongent ceux qui les absorbent dans un sommeil profond et provoquent des cauchemars ou des rêves délicieux. La règle générale est celle que pose l'inquisiteur Martin de Castaiiega dès 1527: on ne retiendra comme extraordinaires que les faits pour lesquels on ne trouve aucune explication naturelle .

En 1537, la Suprema envoie aux tribunaux régionaux des instructions précises. Avant d'engager des poursuites pour sorcellerie, il convient de s'assurer que les faits sont bien établis: y a-t-il eu des disparitions ou des morts d'enfants? Des destructions de r~coltes? Si c'est le cas, vérifier de quoi sont morts ces enfants: maladie ou autre cause. On se méfiera des dénonciations vagues et on ne tiendra pas compte des aveux qu'auraient pu faire les présumées coupables. On peut faire dire n'importe quoi à de faibles femmes 39. On évitera d'envoyer en prison des simple d'esprit/ID. Si, malgré t utes ces précautions, on croit devoir engager des poursuites, on fera preuve de la plus grande indulgence.

Si les faits paraissent passibles de la peine de mort, on enverra le dossier à la Suprema qui tranchera, même si les inquisiteurs locaux sont unanimes sur la sentence à prononcer. Devant la commission de 1525, Valdés faisait observer que les cas de sorcellerie étaient particulièrement nombreux dans les montagnes de Navarre dont les habitants n'avaient aucune instruction religieuse. Plutôt que de s'en prendre à de pauvres gens, il faut élever le niveau de la population et, pour cela, envoyer des missionnaires qui parlent basque, la langue du pays. Or c'est le même Valdés, devenu inquisiteur général, qui, en 1561, codifie les règles à appliquer en matière de sorcellerie.

Ces recommandations ont pleines de sagesse et de bon sens. On s'explique ainsi pourquoi l'Espagne n'a pas participé à la chasse aux sorcières qui se déchaîne dans le reste de l'Europe. En Nouvelle-Castille, dans le ressort des inquisitions de Cuenca et de Tolède, la torture est rarement appliquée aux sorcières; aucune peine de mort n'est prononcée dans les trois cent sept procès de ce genre connus. En Galice, pour la période qui va de 1560 à 1700, les affaires de sorcellerie représentent cent quarante causes sur les deux mille deux cent trois dont a eu à connaître le tribunal de Saint-Jacques; toutes -sauf deux ont été sanctionnées par une simple abjuration.

Dans le district de l'inquisition de Cordoue, on relève soixante-dix-neuf personnes détenues pour ce type de délit, cinq hommes et soixante-quatorze femmes. Les femmes sont jeunes, en général: elles exercent la magie entre vingt-cinq et trente-cinq ans; on les accuse de favoriser les amours licites ou illégitimes, de guérir des malades, de retrouver la trace de personnes ou de choses disparues. Parmi elles, figure Leonor Rodrîguez, la fameuse Camacha de Montilla que Cervantès évoquera dans le Colloque des chiens: âgée de quarante ans, au moment des faits, on lui reproche d'avoir fait un pacte avec le démon et de « lier et délier les cœurs ». Malgré l'accusation de satanisme, lors de l'autodafé du 8 décembre 1572, elle est condamnée à des peines mineures: abjura
tion, deux cents coups de fouet, une forte amende - elle faisait payer cher ses services - et dix ans d'interdiction de séjour.

Le procès de Logrono, en 1609-1610, fait contraste par la sévérité des sanctions prononcées: sur les vingt-neuf accusées, six sont brûlées vives, six meurent en prison, dix-sept sont absoutes. Comparé aux centaines d'exécutions qu'on relève au même moment de l'autre côté des Pyrénées, en territoire français, ce verdict peut paraître clément. En Espagne, il fait scandale. Deux des trois inquisiteurs locaux croyaient à la réalité des phénomènes de sorcellerie, malgré le scepticisme de la Suprema. Celle-ci demande au troisième, Salazar y Frfas, de lui envoyer un rapport complet.

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"La sorcellerie ne méritait pas qu'on fit tant de bruit autour d'elle"
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C'est l'occasion, pour Salazar, de reprendre dans son ensemble la question de la sorcellerie, en faisant l'historique du problème. Les conclusions sont celles qu'on attendait: les phénomènes de sorcellerie n'ont aucune consistance; ce sont des. histoires invraisemblables et ridicules. Salazar termine par une remarque qui va loin: dès que l'on commence à évoquer les affaires de sorcellerie dans des livres ou dans des sermons, les dénonciations se multiplient. Le fait est confirmé par l'évêque de Pampelune dont la Suprema avait sollicité l'avis, en 1611: «J'ai toujours eu la certitude que cette affaire n'était qu'une vaste duperie " ; les inquisiteurs de Logrono ont voulu imiter ce qui se faisait en France « tout repose sur les allégations fausses d'enfants ou d'ignorants qui commentaient ces histoires et avaient retenu quelques expressions après avoir appris ce qui se passait en France ».

Il convient donc de ne leur donner aucune publicité; la sorcellerie disparaîtra d'elle-même pour peu qu'on n'en parle plus. C'était déjà ce que pensait saint François Borgia des hérésies, en générai: on devrait éviter de les dénoncer en chaire; cela donne des idées aux âmes simples qui apprennent de cette façon ce qu'elles auraient intérêt à ignorer; « il vaut mieux ne pas en parler ».

Le contraste entre l'Espagne et le reste de l'Europe dans le traitement de la sorcellerie a intrigué les historiens. Faut-il opposer, de ce point de vue, le monde catholique, plus indulgent à l'égard des superstitions populaires, au monde protestant soucieux de combattre le paganisme et le satanisme ? H. R. Trevor-Roper préfère évoquer la pression sociale et les phobies collectives. La société cherche des boucs émissaires pour les malheurs des temps: guerres, pestes, famines ...

En Espagne, on s'en prend aux Juifs, ce qui permet de féliciter l'Inquisition pour sa modération envers les sorciers; en Allemagne, c'est l'inverse. Dans les deux cas, on poursuit des non-conformistes. Cette explication n'est pas convaincante: rien n’empêchait l'Inquisition espagnole de pourchasser à la fois le judaïsants et les sard'l:es. À notre avis, la spécificité du cas espagnol tient à d'autres raisons.

A partir du moment où l'on voit dans la sorcellerie une forme d'hérésie, l'Inquisition est fondée à en connaître puisqu'en Espagne c'est elle qui a reçu mission de défendre la foi. La juridiction ordinaire est sensible à tout ce qui porte atteinte à l'ordre public, elle est donc attentive à la pression sociale qui voit dans les sorcières des criminelles et des suppôts de Satan.

L'Inquisition, elle, ne veut connaître que les délits contre la foi. La superstition la préoccupe moins que le protestantisme. De plus, l'Inquisition - c'est ce qui fait sa force - prend le temps nécessaire pour examiner à fond les affaires qui lui sont soumises; elle s'entoure d'avis autorisés demandés à des juristes et à des théologiens compétents; elle agit rarement dans la précipitation; elle ne se prononce qu'après mûre et longue réflexions. Devant des témoignages fragiles, des accusations inconsistantes, des contes de bonne femme, l'Inquisition ne pouvait que se montrer indulgente. La sorcellerie ne méritait pas qu'on fit tant de bruit autour d'elle. (...)
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Complément : Lévitation de Sainte Thérèse d’Avila et Saint Jean de la Croix :

Sainte Thérèse d’Avila, un des maîtres de la spiritualité chrétienne au 16é siècle, a souvent lévité : Voilà comment elle en parle : « …J’ai essayé de toutes mes forces de résister. Parfois j’obtenais quelque chose ; mais comme c’était luter en quelque sorte contre un très fort géant, je demeurais brisée et accablée de lassitude. (…) Lorsque je voulais résister, je croyais sentir sous mes pieds des forces étonnantes qui m’enlevaient ; je ne saurais à quoi le comparer. Nulle autre des opérations de l’esprit n’approche une telle impétuosité (…) Au commencement, je l’avoue, j’étais saisie d’une excessive frayeur en voyant ainsi mon corps élevé de terre (…) Souvent mon corps en devenait si léger qu’il n’y avait plus de pesanteur ; quelquefois c’était à un tel point que je ne sentais presque plus mes pieds toucher la terre ».

Et puis voici la rencontre de Ste Thérèse d’Avila et Saint Jean de la Croix. Thérèse est carmélite, De l’autre côté de la grille, St Jean de la Croix lui parle des Mystères de la Trinité. Tout à coup, St Jean s’élève dans les airs, suivi peu après par Ste Thérèse. La religieuse qui arriva à ce moment là , a pu raconter cette histoire.


Effet psy sur mobile géant à l’Église Saint-Augustin (Paris)

(Vincent le 22 mars 2014) Je devais aller (ce samedi 22 mars) faire dire mes messes pour les âmes du purgatoire (comme tous les mois). Changeant de paroisse à chaque fois, j’hésitais entre la Trinité ou Saint-Augustin (2 belles églises proches de la gare Saint Lazare). Mon subconscient voulant que j'aille à la Trinité, j'ai dit "Ok, on verra bien", car d'ordinaire il n'y a personne pour recevoir les intentions de messes dans cette paroisse.

Arrivé à la Trinité, je me promenais dans l'église et y repérai une chapelle dédiée au Cœur de Jésus. Je me suis dit "c'est l'occasion d'y faire une prière" vu que Jésus est un exemple à suivre et que, en paranormal, tout passe par la zone d'énergie du cœur qu'il faut donc développer. Le but est de renforcer ce lien avec Jésus en m'identifiant à lui selon le principe chrétien de "l'homme qui devient Dieu" (dans le sens "digne de Dieu" ou "à l'image de Dieu").

Puis une fois cette prière/méditation faite, je recherche le bureau d’accueil qui, comme je l'avais pressenti, était vide. je sortis donc de l'église pour aller à Saint-Augustin situé à quelques minutes. Je fis dire mes messes puis j'allais au fond de l'église ou se trouve un endroit parfaitement à mon gout pour méditer et prier, avec en prime le Saint Sacrement (indiqué par la lumière rouge) qui, pour les catholiques (et les orthodoxes), est la présence réelle de Dieu.

Seuls les Protestants s'opposent à cette croyance et rejettent dans son ensemble l’abondant surnaturel catholique (apparitions et miracles), le purgatoire, le culte des saints et principalement le rôle de la Sainte Vierge.
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P
etite leçon de catéchisme et d'histoire : Le Saint Sacrement est l'Ostie présent dans le tabernacle, qui est l'équivalent du Saint des Saint du Temple de Jérusalem jusqu'à la mort de Jésus. A la mort de Jésus sur la croix, le rideau qui cachait le Saint des Saint dans le temple se déchira pour indiquer aux Juifs et aux hommes que Dieu avait quitté cet endroit, annonçant la nouvelle alliance (nouvelle ère), où le Saint des Saint serait désormais présent dans chaque église.

Pour bien marquer ce changement d'époque spirituelle, Dieu permit aux Romains de détruire intégralement ce Temple de Jérusalem (70 ap JC). Plusieurs siècles après, les chrétiens eurent l'idée de le reconstruire mais au milieu des travaux de reconstruction, un tremblement de terre survient et détruisit le chantier. Les hommes de cette époque comprirent donc que c'était bien la volonté de Dieu que ce temple ne soit plus reconstruit.

Actuellement le Dôme du rocher construit sur l'esplanade du temple appartient aux musulmans, ce qui empêche aux Juifs toutes idées de reconstruction. (Voir une photo du Dôme du rocher que j'ai prise lors qu'un pèlerinage en Terre Sainte en 1997).

Contrairement à ce que certains croient, ce Dôme n'est pas une mosquée. La mosquée de l'Esplanade du Temple se trouve à côté (c'est la mosquée al-Aqsa). Cette mosquée al-Aqsa est une ancienne église, qui à l'origine était un temple Romain et dont le plan est de type basilical (comme cela se faisait dans l'Empire Romain) contrairement aux mosquées qui sont de type plutôt byzantin car construit par leurs architectes.

A l'intérieur de cette mosquée, cela me faisait tellement penser à une église (forme rectangulaire, vitraux, façade qui date de l'époque des croisades) que je m'étais dis que si on devait la retransformer en église, il n'y aurait rien à changer. Les croisées en avaient refait une église et les musulmans ont gardé la façade et la forme des fenêtres qui sont rectangulaires avec des vitraux. Certains de ces vitraux sont même divisés en quatre parties, ce qui dessine une croix.
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(Suite du récit à Saint-Augustin) Alors que je commençais à réciter devant Dieu les noms des personnes de mon entourage que j’estime gravement compromis pour le ciel, implorant la miséricorde Divine, je remarquais que le lampadaire géant qui se trouve au-dessus de moi oscillait légèrement. Me vient alors l'idée d'en faire un mobile psy. J'installais mon caméscope au sol et fis ce superbe effet TK.

Je filmais aussi quelques scènes de l'église pour compléter la vidéo. le film du début a donc été tourné après l'effet psy.
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La paranormal et ma foi chrétienne

(Vincent) Beaucoup d'internautes s'étonnent que je puisse être à la fois catholique pratiquant et faire du paranormal à outrance, pensant qu'il y a une incompatibilité, alors que Jésus a été le champion toute catégorie en matière de paranormal et nous invitant même à faire comme lui.

Jésus : Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. (Jean 14,12).

et allant même jusqu'à nous donner la recette

Jésus : En vérité je vous le dis, si quelqu'un dit à cette montagne: Soulève-toi et jette-toi dans la mer, et s'il n'hésite pas dans son cœur, mais croit que ce qu'il dit, va arriver, cela lui sera accordé. C'est pourquoi je vous dis: tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez déjà reçu, et cela vous sera accordé. (Marc 11, 23-24)

Le paranormal est donc au cœur de la foi chrétienne et les saints chrétiens (et catholiques en particulier) qui ont lévité, eu des visions et fait des miracles en tous genres ne se comptent plus. Donc mon plongeon dans le paranormal en tant que catholique ne devrait choquer personne. Mais alors d’où vient cet étonnement ? et bien de cette phrase destinée au peuple juif et tirée de la Bible (l'Ancien Testament).

"Il ne se trouvera au milieu de toi.. ni devin qui se mêle de divination, ni pronostiqueur, ni enchanteur, ni magicien, ni sorcier, ni personne qui consulte les esprits, ni diseur de bonne aventure, ni personne qui interroge les morts ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel" (Deutéronome 18 v. 10-12).

La plupart des personnes citées dans ce texte font du spiritisme, pratique qui attire les démons, et ce texte était destiné aux gens du monde antique, les devins de cette époque pratiquaient la divination par transe ce qui permet à un esprit mauvais d'infiltrer le sujet. Ces personnes ne se servaient pas du don de voyance mais faisaient ce qu'on appelle globalement des sciences occultes. Sans parler des escrocs qui pullulent dans ce domaine, quelles que soient les époques. Il était donc sage pour Dieu de dire aux Hébreux de s’abstenir de toutes ces pratiques dont la plupart étaient vraiment démoniaques. (c'est-à-dire que le démon arrivait à manipuler les hommes)

En revanche, les prophètes de l'Ancien Testament avaient souvent des visions du futur. C'était des voyants (messagers ou prophètes) qui agissaient dans la lumière de Dieu, tout comme les Rois mages faisaient de l'astrologie mais tournés vers Dieu (et sans faire appel à des esprits).

Donc en résumé, la voyance par invocation des esprits
(et les pratiques qui mènent à cet état possible de possession) sont interdites par Dieu pour notre sauvegarde. Or dans mes pratiques, je ne fais rien de tout cela, je suis donc en conformité avec ma foi et la doctrine de ma religion.

A notre époque, des personnes sous hypnose ou faisant de l'écriture automatique font de fausses révélations ayant comme base religieuse la réincarnation (ou l'enfer n'existe plus) On appelle cette tendance religieuse le "New-age". Il faut donc être très prudent et être bien informé pour ne pas tomber dans le piège de ces fausses religions.


Dom Amorth, l'Exorciste du diocèse de Rome et du Vatican

Voici un extrait du livre de Dom Amorth, l'Exorciste du diocèse de Rome et du Vatican de 1986 à 2000, la meilleur référence qui soit en la matière. Cela devrait vous éclairer sur le sujet car il faisait appel à des mediums pour l'aider dans ses diagnostiques. 

Gabriele Amorth est né à Modène en Italie le 1er mai 1925. Dans son adolescence il participe à la résistance italienne, et après la guerre il est membre des Jeunes Chrétiens-Démocrates dont il est l'assistant du président Giulio Andreotti. Il est ordonné prêtre de l'Église catholique en 1954. Le 6 juin 1986, il est nommé chef exorciste de la cité du Vatican et du diocèse de Rome par le pape Jean-Paul II. En 1990, il fonde l'Association Internationale des Exorcistes, dont il est le président jusqu'à sa retraite, à 75 ans, en l'an 2000. Depuis cette date, il est président honoraire à vie de l'association.

Extrait du livre (parut en 1990) "Un exorciste raconte" de Dom Gabriele Amorth

(...) Vatican II affirme que l'Esprit-Saint «dispense des grâces spéciales aux fidèles de tout ordre. Ces charismes, qu'ils soient extraordinaires ou simples, doivent être accueillis avec reconnaissance et dévotion». Ce document rappelle ensuite que les dons extraordinaires doivent être demandés avec prudence.

En ce qui concerne la qualité et la bonne utilisation de ces derniers, «c'est l'autorité ecclésiastique qui est seul juge; elle doit surtout veiller à ne pas éteindre l'Esprit, examiner toute chose et retenir ce qui est bon» (LÇJ 12). Ces directives n'ont pratiquement été appliquées nulle part. Les affirmations du Concile selon lesquelles tout individu, même laïque, qui reçoit des charismes de l'Esprit-Saint a le droit et le devoir de les exercer (AA 3) sous la direction et le jugement des évêques, sont donc inutiles. Je me réjouis de la naissance d'organismes tels que le Mouvement charismatique d'Assise, qui se proposent d'aider les évêques dans leur travail de discernement. Il s'agit d'un domaine ouvert qu'il faut mettre en œuvre.  

Les voyants et les médiums.

Je regroupe ces deux catégories ensemble car elles présentent au fond les mêmes caractéristiques : les premiers voient et les seconds sentent; ils expriment tous les deux ce qu'ils ont éprouvé au contact d'objets ou de personnes. Pour ne pas trop me disperser, je n'examinerai que  ce qui est en rapport avec mon domaine  spécifique; à savoir les influences maléfiques exercées sur des gens, des objets ou des maisons.

J'ai souvent été confronté à ce type de personnes : je les ai parfois directement consultées ou invitées à s'unir dans la prière à mes exorcismes afin de savoir ce qu'elles avaient vu ou ressenti. Je me suis rendu compte que les réponses dépendaient de l'esprit de sagesse. 

Certaines d'entre elles, dès qu'elles voient des individus possédés ou infestés ou qu'elles se trouvent à côté d'eux, éprouvent tout de suite un malaise; dans certains cas elles se sentent mal, dans d'autres elles voient et décrivent le malheur qui frappe les sujets en question.

Il suffit de leur confier une photographie, une lettre ou un objet appartenant à l'individu sur lequel portent tous les soupçons pour obtenir une réponse: elles nous diront s'il n'a rien, s'il est victime d'un pouvoir maléfique ou s'il est dangereux parce qu'il jette des maléfices sur d'autres gens. Il leur suffit souvent d'entendre le son de la voix. Des personnes désirant, par exemple, savoir si elles ont subi une influence maléfique, téléphonent à un voyant ou à un médium qui trouve une réponse à leur problème.

Les voyants et les médiums sont capables de dire, en se rendant dans des maisons que l'on croit maudites en raison des phénomènes étranges qui s'y produisent, si le maléfice existe réellement ou non; ils reconnaissent les objets sous l'emprise d'un sort et devant, par conséquent, être brûlés; ils savent, par exemple, quels oreillers ou quels matelas il faut ouvrir pour y trouver les objets étranges dont nous avons déjà parlé. Mais ils peuvent se tromper : leurs sensations doivent donc être contrôlées.

Cependant, ils parviennent, parfois, en  remontant dans la vie d'une personne, à indiquer avec une précision surprenante l'âge à laquelle cette dernière a été frappée par un maléfice, la manière dont ce dernier a été exécuté, le but poursuivi et les inconvénients qui en ont découlé.

Ils réussissent  même, dans certains cas, à en découvrir l'auteur.  Un jour, alors que je venais de faire entrer dans le  parloir un homme qui souhaitait être béni, je me  rappelai que je devais téléphoner à un médium. Je  courus vers le téléphone et il me répondit: «Vous êtes sur le point de bénir un homme d'une cinquantaine d'années qui a été victime, à seize ans, d'un  sort jeté contre lui mais visant en réalité son père; on  lui a fait boire du vin soumis à un maléfice et un  objet sous l'emprise d'un sort fut jeté au fond d'un puits. Il commença, dès lors, à se sentir de plus en plus mal et tous les remèdes s'avérèrent inefficaces. 

Quelques années plus tard, il perdit son père et se sentit subitement mieux. Il demeura, cependant,  mentalement handicapé, ne pouvant se concentrer sur  aucun travail. Vous pouvez toujours essayer de le  bénir mais je vous signale que le mal est ancré depuis  trop longtemps et que vous n'obtiendrez rien.»

Le  médium avait raison. Dans d'autres cas, les médiums  m'indiquaient, pendant mes séances d'exorcisme, les  parties du corps les plus touchées que je devais bénir  \avec l'étole ou enduire d'huile. A la fin de la séance,  la victime confirmait que ces parties étaient bien  celles qui lui faisaient le plus mal. 

Je pourrais évoquer une multitude d'autres cas  similaires. Je dirai simplement que les personnes  que j'ai choisies (parmi toutes celles qui m'ont été  présentées en tant que médiums) priaient beaucoup,  étaient désintéressées, pleines de bonté et de charité  et faisaient surtout preuve d'humilité; si je n'avais pas découvert par hasard ou par OUÏ-dire leur talent, elles ne me l'auraient jamais avoué.

S'agit-il d'un charisme? D'une faculté paranormale? Je pense qu'il s'agit plutôt d'un don paranormal visant à faire le bien. Je n'écarte cependant pas l'idée qu'un tel pouvoir puisse être associé à un charisme. Je n'ai remarqué chez ces personnes aucun signe de fatigue dû à une perte d'énergie. J'ai constaté au contraire que leurs capacités augmentaient à mesure qu'on les exploitait, ce qui laisse supposer qu'il existe, à l'origine, une faculté paranormale.

J'ajoute que ces personnes m'ont parfois aidé à établir un diagnostic mais qu'elles ne m'ont pas été d'un grand recours pour définir la méthode de guérison, exception faite de l'aide apportée par leurs prières et des conseils judicieux qu'elles donnaient aux victimes. 

Les guérisseurs

Il s'agit ici de guérisons réalisées par une communication d'énergie généralement transmise moyennant l'imposition des mains. Ces phénomènes relèvent entièrement du domaine du paranormal dont le Professeur Emilio Servadio est l'un des plus grands spécialistes en Italie. Sans entrer dans les détails d'un secteur qui n'est pas de mon -ressort, je dirai que les guérisseurs, comme les médecins et les spécialistes ès sciences humaines, n'exercent aucune influence sur les différents maux de nature maléfique. 

(...)

Je me contenterai de rappeler les conclusions auxquelles aboutit le Père La Grua dans son livre intitulé La preghiera di guarigione : «Le fait que des guérisons se produisent grâce à une énergie transmise par le guérisseur au malade, à une charge psychique ou à des énergies de réserve n'implique nullement que ces guérisons puissent être comparées à des guérisons charismatiques.

Le danger d'une infiltration des esprits est, en outre, toujours présent. Voilà pourquoi il convient d'agir avec une extrême prudence dans ce domaine.»  J'ai connu plusieurs pranothérapeutes vraiment désintéressés, ayant la foi et mettant leurs qualités au service des autres dans un esprit de charité pure. Ces personnes se comptent cependant sur les doigts de la main ("deux sur mille" selon le Père Pellegrino Ernetti, l'exorciste célèbre de Venise). Nous, les chrétiens, nous éprouvons une certaine méfiance à l'égard de la pranothérapie. On peut toujours recevoir des "dons" du démon, même à notre insu. 

Les magiciens

Nous en avons déjà suffisamment parlé. Rappelons-nous simplement de la manière  \ dont certaines guérisons peuvent se produire par l'action du démon qui emprunte, parfois, le nom d'entités extra-terrestres ou de guides spirituels. Jésus lui-même nous met en garde contre ces individus: «Car il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront de grands prodiges et des choses extra-ordinaires, jusqu'à séduire, s'il se pouvait, les élus mêmes» (Mt 24,24). 

La foule de faux magiciens; de simples charlatans et d'escrocs qui trompent les gens en leur donnant des objets tels que talismans, rubans, sachets, constitue une tout autre catégorie qui n'a rien à voir avec la puissance diabolique. J'ai brûlé un rouleau de papier comportant des mots incompréhensibles et fermé par une corde: ce talisman coûtait la bagatelle d'environ 60 000 francs! J'ai également rencontré un homme qui avait dépensé environ 100 000 francs pour un petit sachet contenant des babioles censées le délivrer de toutes sortes de malheurs. (...)
  

Complément d'information
Et j'entendis cette phrase : "À partir du 10 septembre, le vent va tourner... Dieu va sauver la France

Madame Fraya   (http://fr.wikipedia.org/)

Valentine Dencausse (21 mai 1871 - février 1954), connue sous le pseudonyme de Madame Fraya, est une voyante française de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.


Elle s'acquit un grand renom au début de la Belle Époque en annonçant que l'Allemagne déclencherait une guerre mondiale qu'elle finirait par perdre, l'empereur Guillaume II finissant ses jours en exil. Cette annonce préfigurait la Première Guerre mondiale où l'Allemagne fut effectivement vaincue.

C'est lors de ce conflit que Madame Fraya fut convoquée au ministère de la guerre. Devant Aristide Briand, Albert Sarraut et Théophile Delcassé, elle annonça que les Allemands qui se trouvaient à moins de 100 kilomètres de Paris n'investiraient pas la capitale, car ils seraient repoussés in extremis au-delà de l'Aisne. La première armée allemande occupait Compiègne, Senlis et Creil étaient en flammes, tandis que des milliers de Parisiens affolés fuyaient la capitale pour Bordeaux.

À partir du 5 septembre 1914, suite aux réquisitions de taxis dans Paris (les fameux taxis de la Marne), les batailles qui firent rage donnèrent raison à la devineresse. Contre toute attente, l'armée allemande fut repoussée de cent kilomètres en six jours, ce qui mettait effectivement fin à son plan d'invasion rapide.

Interrogée par Alexandre Millerand, alors ministre de la guerre, quant aux raisons de son optimisme naturel, madame Fraya avait également déclaré "Sur un rêve que j'ai eu la nuit dernière, j'ai vu les Allemands reculer. Une date, en gros plan, s'imposait à moi. Le 10 septembre. Et j'entendis cette phrase : "À partir du 10 septembre, le vent va tourner... Dieu va sauver la France."

Cette vision ne manqua pas de surprendre, mais elle s'avéra parfaitement exacte. Les généraux Joffre et Galliéni obligèrent la première armée allemande placée sous le commandement du général von Kluck à battre en retraite. Les troupes de Franchet d'Espérey en firent autant avec la IIe armée allemande. Enfin, et au prix de nombreuses pertes, le général Joffre parvint également à obliger la IIIe armée allemande à se retrancher au-delà des limites prévues.

Au début de l'année 1914, elle annonça au Prince Félix Youssoupoff, membre de la haute aristocratie russe, cousin par alliance du tsar Nicolas II, "qu'il assassinerait quelqu'un de ses mains et qu'il aurait l'impression de faire une bonne action." Le 16 décembre 1916 à Moscou, Youssoupov tua de ses mains Raspoutine, le conseiller occulte de Nicolas II après l'avoir attiré dans les sous-sols de son hôtel particulier. Bien des années plus tard, Youssoupov, alors en exil à Paris, confirma la réalité de la prédiction.

Chiromancienne renommée, Madame Fraya a lu dans les mains de toutes les célébrités de la Belle Époque, de Sarah Bernhardt, à Jean Jaurès. Elle prédit à Marcel Proust une réussite éclatante à une époque où il en était réduit à publier ses manuscrits à compte d'auteur.

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(...) La veille de sa mort, un père jésuite vint la confesser. Elle lui confia qu'elle ne s'accusait que d'une chose : de lire l'avenir dans les mains. Le père jésuite lui répondit : « Ce n'est pas un péché. Dans les livres saints, il est écrit : que celui qui a le don de prophétie prophétise. »


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